Le dialogue philosophique
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- Définir la forme du dialogue philosophique
- Connaitre ses principales caractéristiques
- Comprendre son évolution
- Le dialogue philosophique remonte à l’Antiquité et constitue l’essence même de la démarche philosophique.
- Le dialogue est une forme souple qui permet d’examiner et de confronter des thèses divergentes.
- Le vocabulaire de l’argumentation
- Le siècle des Lumières
Genre littéraire privilégiant la forme spontanée de la conversation, le dialogue philosophique expose des idées dans une visée argumentative. La confrontation de deux thèses souvent opposées permet au lecteur de saisir le sujet dans sa globalité avant de se faire sa propre opinion.
À partir du Ve siècle avant J.-C., un nouveau rapport entre les philosophes et la parole s'instaure.
Socrate invente un mode de dialogue nouveau : la maïeutique, qui désigne une méthode de questionnement permettant de faire accoucher les esprits d'une vérité qu'ils porteraient en eux sans le savoir.
Disciple de Socrate, Platon met en scène ce dernier dans la plupart des dialogues qu'il écrit et conçoit comme de petites comédies :
- Ils commencent par l'interpellation de Socrate sur un thème retenant l'attention de tous : la recherche d'une définition du beau, du courage, de la piété ou de la vertu, de la justice, etc. ;
- Un des interlocuteurs soutient une thèse, et un questionnement se met en place : Socrate interroge pour rechercher la vérité et tire des conclusions que Platon approuve ;
- Se produit subitement le coup de théâtre qui débouche sur une contradiction signifiant que la réponse apportée à la question posée ne valait rien. La recherche est reprise avec la formulation d'une nouvelle thèse.
Deux sortes de dialogues peuvent être distinguées chez Platon :
- les dialogues aporétiques qui font apparaitre un problème philosophique qui restera, à la fin, irrésolu ;
- les dialogues plus positifs proposant une thèse, c'est-à-dire une solution philosophique au problème posé.
Le mode d'énonciation du dialogue philosophique s'apparente à celui du théâtre. Il appartient au discours. La forme du dialogue philosophique est cependant plus libre, moins soumise au découpage strict des scènes et des actes.
Le dialogue constitue l'essence même de la démarche philosophique. En effet, ne disposant d'aucune certitude absolue, la philosophie se déploie comme un jeu de questions et de réponses constituant des thèses perpétuellement ré-examinées et re-questionnées.
Il y a plusieurs types de dialogues philosophiques.
Dans le dialogue dialectique, les interlocuteurs sont égaux. Leurs arguments se complètent au fil du discours et ils parviennent, à la fin, à faire émerger la vérité.
Dans le dialogue polémique, deux points de vue diamétralement opposés s'affrontent.
La recherche de la vérité n’est pas l’objet de ce type de dialogue. Il est plutôt question de l’emporter sur l’autre.
Le dialogue didactique ressemble au dialectique, mais les deux interlocuteurs ne sont pas égaux : l'un en sait plus que l’autre et lui transmet son savoir par le biais du dialogue.
Au fil du temps, le dialogue philosophique a connu, en tant que genre littéraire, des éclipses et des résurgences qui l'ont amené parfois à se modifier, soit en s'enrichissant ou, au contraire, en s'appauvrissant.
Composées vers 397-400, Les Confessions d'Augustin (354–430) constituent une réflexion sur la finitude humaine et doivent être considérées comme un dialogue philosophique d'un type nouveau.
Augustin ne met en scène que deux personnages : Dieu et lui-même. Nous avons affaire ici à une forme chrétienne du dialogue philosophique où celui qui écrit est un homme qui s'adresse à Dieu. Le dialogue se présente sous la forme d'une prière.
Avec le Moyen Âge, le dialogue philosophique
connait une longue éclipse.
Le renouveau apporté à la fin de la
Renaissance (XVIIe siècle) va
remettre le dialogue au gout du jour.
- En 1632, Galilée publie son
Dialogue concernant les deux plus grands
systèmes du Monde.
Ce dialogue philosophique constitue l'acte de naissance de la physique moderne et vaudra à Galilée d'être condamné pour hérésie. -
Pascal, Malebranche et Leibniz
écrivent un certain nombre de dialogues
philosophiques où le modèle platonicien
est repris sans être totalement
imité.
Parmi les plus importants de ces dialogues, on peut mentionner Les Nouveaux Essais sur l'entendement humain de Leibniz (1765).
Diderot est, parmi les philosophes des Lumières, le producteur de dialogues philosophiques le plus novateur qui accorde le plus d'importance au mouvement interne du texte. Le dialogue acquiert ainsi une fluidité absolue. Le Supplément au voyage de Bougainville (1771), sur la question des fondements de la morale, est son dialogue le plus complexe et le plus radical.
Diderot a conçu son discours selon le procédé littéraire de la mise en abyme. Les principaux personnages sont nommés A et B. La mise en situation du début est indéterminée, nous sommes d'emblée dans un no man's land qui ne laisse voir aucun paysage, où seul le livre Le voyage de Bougainville est prétexte à la conversation.
Hume, dans ses Dialogues sur la religion naturelle, traite des fondements de la religion. Son dialogue se déroule entre 3 personnages, dont 2 défendent des thèses philosophiques. Le troisième arbitre le débat en renvoyant dos à dos les deux personnages opposés.
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