La versification classique
Pour le décompte des syllabes, il faut tenir compte de trois éléments :
– à l'intérieur du vers, le
e à la fin d'un mot se prononce s'il est
suivi d'une consonne au mot
suivant ; il ne se prononce pas s'il est suivi d'une voyelle (on parle alors
d'élision) ;
Ex. : « A/gile
et/ no/ble,/ a/vec/ sa/
jam/be/ de/ sta/tue. »
(Charles Baudelaire, « A une passante »,
Les Fleurs du mal, 1857 et 1861.)
– à la fin du vers, le e qui
termine un mot ne se prononce
jamais ;
Ex. : « Chaud,/ froid,/ com/me/ la/
fiè/vre a/mou/reu/se/ me/ traite. »
(Pierre de Ronsard, « Madrigal »,
Sonnets pour Hélène, 1578.)
– parfois, deux voyelles en
contact dans un mot comptent pour deux syllabes au lieu
d'une : c'est la diérèse qui permet
de mettre en valeur le mot qu'elle allonge. Son contraire est
la synérèse.
Ex. : « Si/ ce/la/ c'est/ ai/mer,/
furi/eux/ je/ vous/ aime. »
(Pierre de Ronsard, « Madrigal »,
Sonnets pour Hélène, 1578.)
Ex. : « Je demande à ton lit le lourd
sommeil sans songes
Planant
sous les rideaux inconnus du remords,
Et
que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
Toi
qui sur le néant en sais plus que les morts. »
(Stéphane Mallarmé,
« Angoisse », Poésies, 1887
et 1899.)
Les rimes peuvent être disposées de trois
façons :
– en rimes plates (ou suivies) :
aabb ;
– en rimes croisées : abab ;
– en rimes embrassées : abba.
– la rime pauvre : un son en commun ;
Ex. : émue/vue.
– rime suffisante : deux sons en commun ;
Ex. : crimes/abîmes.
– rime riche : trois sons et plus en commun.
Ex. : divers/univers.
Remarque : D'autres répétitions sonores peuvent se produire en dehors des rimes. Il peut s'agir :
– d'une assonance qui désigne la
répétition d'un même son voyelle ;
Ex. : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. »
(Racine, Phèdre, 1677.)
– d'une allitération qui désigne la
répétition d'un même son consonne.
Ex. : « Penses-tu qu'on te
traite autrement
qu'en rigueur ? »
(Robert Garnier, Les Juives, 1583.)
Chaque accent est suivi d'une coupe dont la place est variable. Dans l'alexandrin classique, la 6e syllabe est forcément accentuée et marque ce qu'on appelle la césure, séparant le vers en deux hémistiches.
Ex. : « Et les fruits /passeront // la
promes/se des
fleurs. »
(François de Malherbe, Poésies,
posth., 1666.)
Ex. : « Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux. »
(Charles Baudelaire, « Parfum exotique », Les Fleurs du mal, 1857 et 1861.)
– Le rejet : un mot ou un groupe de mots
d'une phrase est rejeté au début du vers
suivant.
Ex. : « Déesse de nos moeurs, la guerre
vagabonde
Régnait
sur nos aïeux. Aujourd'hui c'est
l'ECRIT. »
(Alfred de Vigny, « L'Esprit pur »,
Les Destinées, posth., 1864.)
– Le contre-rejet : un mot ou un groupe de
mots en fin de vers appartient à la phrase du vers
suivant.
Ex. : « Souvenir, souvenir, que me
veux-tu ? L'automne
Faisait
voler la grive à travers l'air atone. »
(Paul Verlaine, « Nevermore »,
Poèmes saturniens, 1866.)
Pour analyser la versification d'un poème, il faut tenir compte du mètre, des rimes et des sonorités ainsi que du rythme.

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