La chanson de geste

Le terme « geste » vient du latin gesta qui signifie « action d’éclat accomplie ». La chanson de geste désigne donc un texte en vers, souvent long, au travers duquel sont racontés les exploits guerriers ou merveilleux de héros hors du commun. En cela, la chanson de geste s’inscrit dans la tradition antique de l’épopée. C’est pourquoi le registre épique, caractérisé par les figures de style de l’amplification, imprègne ces textes du Moyen Âge.

La chanson de geste se développe en France entre le XI^e et le XV^e siècle. Elle est chantée par des trouvères ou des troubadours qui s’accompagnent le plus souvent d’une vielle à roue.

La chanson de geste est, en général, un récit versifié, donc plutôt long, composé d’octosyllabes pour les plus anciens, puis de décasyllabes et enfin d’alexandrins. Ces vers sont regroupés dans de longues strophes qui présentent une unité de sens et une unité musicale autour d’une assonance : ce sont des laisses numérotées en chiffres romains.

Les thèmes abordés sont principalement ceux de la chevalerie, incarnant le courage et l’honneur. Le fond est donc historique, lié à la guerre contre les Maures menée par Charlemagne au VIII^e siècle, mais à cela se superposent des éléments magiques et des créatures merveilleuses comme des géants.

Les chansons sont regroupées en cycles autour d’une figure royale pour Le cycle du roi, centré sur Charlemagne, ou d’un noble pour Le cycle de Guillaume d’Orange, inspiré d’un comte de Toulouse du VIII^e siècle.

Parmi les chansons de geste les plus connues se trouve La Chanson de Roland, composée de 4000 vers et datant du XI^e siècle. Ce récit versifié, basé sur des faits historiques, retrace la mort héroïque de Roland, neveu de Charlemagne, tué avec ses hommes durant la bataille de Roncevaux.

Lors de la guerre menée contre les Maures en Catalogne, au VIII^e siècle, Roland se voit confier par son oncle le commandement de l’arrière-garde de son armée. Trahie par Ganelon, un proche de Charlemagne, l’arrière-garde tombe dans un guet-apens dans le défilé de Roncevaux. Roland se bat avec courage. Blessé et à bout de forces, il sonne du cor pour prévenir son oncle du danger qui l’attend.

La bataille de Roncevaux, en 778, sur laquelle se base La Chanson de Roland.