1. Les pollutions sont liées à l'intensification
des activités humaines
a. Des pratiques délétères
L'industrialisation et l'urbanisation dans la seconde
moitié du XIXe et pendant le XXe
siècle ont développé des pratiques
néfastes au devenir des sociétés humaines.
Dans certains secteurs de la mer Baltique et de la mer de Barents
ou de Kara, du matériel militaire (explosifs,
déchets chimiques datant de deux dernières guerres,
déchets nucléaires) est immergé et
représente un risque de pollution potentiel pour les zones
de pêche.
Des études américaines ont montré que les
pesticides (DDT notamment) se trouvaient en teneur importante
dans les courants océaniques de grande profondeur,
à l'origine de la chaîne alimentaire.
b. Les pollutions des eaux continentales
Les concentrations urbaines et celles des zones
industrialisées sont à l'origine de l'augmentation
des effluents (rejets liquides ou gazeux liés à une
activité humaine). Avant les années 1960,
1/5e des eaux du Rhin était utilisé pour
la consommation industrielle et urbaine, alors qu'il n'existe
quasiment pas de système d'épuration pour traiter
les rejets chimiques des usines suisses (Sandoz-Bâle),
françaises (Rhône-Poulenc, potasses de Mulhouse),
allemandes (BASF, Bayer), et néerlandaises (Shell,
Unilever). Depuis les années 1960, les boues
contaminées (cadmium, mercure, nitrates...) dans le port
de Rotterdam sont tellement importantes que leur
écoulement n'est plus possible.
2. La pollution : un enjeu majeur pour les
sociétés et les pouvoirs publics
a. Les perturbations de l'environnement
Les effets des pollutions sur les écosystèmes sont
considérables : eutrophisation (réduction de
l'oxygène dissous dans les eaux lacustres)
entraînant une destruction de la faune, modification
biologique de la faune (changement de sexe de certaines
espèces de poisson dans la basse Seine). Le lac
Léman (entre Suisse et France) illustre les
problèmes des pollutions combinées : le lac a
connu des pollutions à la fois agricoles, industrielles,
et urbaines (développement industriel du Valais,
traversé par le fleuve et certains affluents). En
Bretagne, les pollutions d'origine agricole (engrais chimiques,
excédents de lisiers rejetés, produits
phytosanitaires) ont eu des effets dramatiques sur les cours
d'eau de la région.
b. Les problèmes sanitaires
La ville de Redon (Bretagne) fait par exemple
régulièrement l'objet d'interdictions de
consommation de l'eau courante en raison de pointes de
potabilité médiocre. Les villes des pays en
développement sont également touchées.
L'augmentation rapide de la population est supérieure
à la possibilité de développer des
réseaux d'adduction d'eau. Le quartier de Pikine (banlieue
de Dakar) a vu se développer des méthodes non
contrôlées d'accès à l'eau
(récupération des eaux de pluies, creusements de
puits dans des nappes souvent souillées). De plus, la
gestion et l'adduction de l'eau sont confiées à des
compagnies privées qui suppriment les bornes fontaines
dans les quartiers (souvent les plus pauvres) où les
populations ne peuvent pas honorer leurs factures d'eau.
3. Quelles solutions ?
a. Les tentatives de régulation des activités
polluantes
Dans le cas du Rhin, les Etats du bassin versant (France,
Allemagne, Suisse, Luxembourg, Pays-Bas) ont tenté de
trouver une alternative à l'utilisation du fleuve comme
« égout » industriel et urbain. En
1963, ils créent la CIPR (Commission Internationale pour
la Protection du Rhin). Après des années de simple
contrôle, la CIPR propose en 1989 un plan de
dépollution accepté par les Etats riverains.
L'Escaut, largement affecté par les pollutions
industrielles et urbaines du Nord de la France et de la Belgique
fait l'objet d'un plan international (1997) destiné
à sauver le cours d'eau.
b. Le contrôle des affluents
Depuis les années 1980, les pouvoirs publics ont mis en
place des politiques de contrôle et ont favorisé le
développement d'installations d'épuration des eaux.
Dans le cas du lac Léman, les berges ont été
« ceinturées » de 160 stations
(sur les rives françaises et suisses)
complétées par des campagnes en faveur de la
réduction des produits contenant des phosphates (lessives,
engrais). De même, on crée des systèmes
permettant de recueillir séparément les eaux
pluviales et les eaux usées. La situation est plus
satisfaisante, mais les efforts de dépollution sont longs
et coûteux (près de 100 millions d'euros du
côté français et 1 milliard de francs suisses
pour les stations de la ville de Lausanne).
L'essentiel
L'industrialisation et l'urbanisation dans la seconde
moitié du XIXe et pendant le XXe
siècle ont développé des pratiques
perturbant l'hydrosystème. Les concentrations urbaines
et celles des zones industrialisées sont à
l'origine de l'augmentation des effluents entraînant des
pollutions dont les effets sur les écosystèmes
sont considérables.
Les Etats riverains tentent de trouver une alternative à
l'utilisation des hydrosystèmes comme «
égouts » industriels et urbains. Depuis les
années 1980, la prise de conscience du contrôle
indispensable des effluents produits par les activités
humaines est forte. Les pouvoirs publics ont mis en place des
politiques de contrôle et ont favorisé le
développement d'installations d'épuration des
eaux avant leur rejet dans l'hydrosystème.