La participation politique : le problème de l'abstention- Première- SES - Maxicours

La participation politique : le problème de l'abstention

Objectifs
  • Distinguer abstention et vote blanc ou nul.
  • Comprendre les causes de l'abstention et les luttes possibles.
Points clés
  • L’abstention progresse dans la majorité des démocraties occidentales. Celle-ci est variable en fonction du type de scrutin et de la population concernée.
  • Les causes de cette abstention sont multiples et les solutions difficiles à mettre en œuvre.

L’abstention est un problème politique récurrent dans les démocraties modernes. Quelles en sont les raisons ? Qui sont les citoyens qui s’abstiennent ?

1. L'abstention dans les démocraties modernes
a. Définition et mesure
Les abstentionnistes sont les électeurs inscrits sur les listes électorales qui ne se déplacent pas pour aller voter. Il ne faut donc pas confondre avec le vote blanc ou nul qui correspond à des personnes qui ont voté mais dont le bulletin n’est pas pris en compte (erreur, absence de bulletin…).

L’abstention ne prend donc pas en compte les non ou mal-inscrits sur les listes électorales (personnes inscrites dans un endroit mais vivant ailleurs) qui ne peuvent pas, de ce fait, aller voter. Si c’était le cas, la mobilisation électorale ne dépasserait jamais les 65 % (54 % aux dernières élections législatives), ce qui rapprocherait la France des États-Unis où seul un Américain sur deux (en âge de voter) se rend aux urnes même lors des élections présidentielles.

Le taux d'abstention se mesure donc en faisant le rapport entre le nombre d’abstentionnistes et les personnes inscrites sur les listes électorales, multiplié par 100.
b. Une montée de l'abstention

On constate une montée graduelle de l’abstention tout au long de la Ve République. La tendance aux élections présidentielles n’est cependant pas très franche. Dès l’élection de 1965 on constate une abstention de plus de 15 % au même niveau quasiment qu’en 2007 et 2012. Les records ont été atteints en 1969 et 2002 où dans cette dernière, au premier tour, l’abstention a été de 28 %. La tendance est plus nette pour les élections législatives où le taux d’électeurs n’ayant pas voté, passe de 22 % en 1958 à plus de 40 % pour le premier tour en 2012. Pour les élections européennes, l’abstention, proche de 40 % dans les années 1980, est passée à près de 60 % en 2009.

Cette tendance est internationale. La participation électorale ne dépasse pas 50 % aux États-Unis. Aux élections européennes de 2009, l’abstention a connu des records en Pologne et en Slovaquie (taux supérieur à 75 % !) ou encore au Royaume Uni, au Portugal et en Roumanie (taux supérieur à 60 %).

2. Comment caractériser cette abstention ?
a. Les causes

Les causes de ce phénomène sont nombreuses et difficiles à identifier, on peut citer toutefois :

  • Le désintérêt pour la politique ou le manque d’informations. On retrouve plus d’abstentionnistes chez les non-diplômés (en 2007, aux élections législatives, 77 % des personnes n’ayant pas voté avaient un diplôme inférieur au baccalauréat).
  • Une culture politique insuffisante : l’abstention est plus forte chez les catégories populaires (en 2007 57 % des non-votants étaient des employés ou des ouvriers et seulement 18 % de cadres). Les classes populaires se sentent aussi moins bien représentées par le personnel politique qui ne semble pas assez proche de leurs problèmes quotidiens.
  • Une volonté de manifester un certain mécontentement, une opposition. Mais, dans ce cas là, le vote blanc est aussi utilisé. Les abstentionnistes sont majoritairement des jeunes diplômés.
  • Une manifestation de la rationalité : puisque ma voix ne changera pas le résultat pourquoi aller voter ? Cela rejoint le paradoxe de l’action collective mis en valeur par M. Olson. Ce phénomène est encore plus présent lorsque le résultat apparaît joué d’avance (comme pour le référendum sur le quinquennat en 2000).
  • Pour Tocqueville, les individus se désintéressent de la sphère publique dans les démocraties pour se concentrer sur la sphère privée du fait de leur préférence pour l’égalité. Cela peut conduire à un risque de despotisme des élites.
  • L’abstention dépend fortement des enjeux électoraux. Les élections européennes ou les cantonales motivent moins les électeurs car ces scrutins semblent annexes.
b. Lutter contre l'abstention

La lutte contre l’abstention est difficile. Certains pays allongent la durée du vote ou cherchent à développer le vote à distance mais la sécurité des suffrages n’est pas assurée. Il faut aussi tenter de motiver les électeurs en leur permettant de participer plus activement à la vie politique (débats, participation à des conseils municipaux, conseils de quartiers…). Ces solutions n’ont pas montré de résultats sur l’abstention jusqu’à maintenant.
D’autres pays ont choisi de punir l’abstention par une sanction financière (Belgique, Brésil…) mais elle est rarement appliquée. Le Portugal a choisi de ne,valider le résultat des référendums que si la majorité des électeurs a participé au scrutin. Le droit de vote devient alors aussi un devoir.

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