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Les partis politiques en France aujourd'hui

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Nous rappelons que l'ECJS ne constitue pas une discipline à part entière, mais davantage une démarche de réflexion que tu dois mobiliser dans le cadre de tes cours. Les fiches proposées ici, sur le site, ont pour objectif de te fournir les connaissances nécessaires à cette réflexion et te permettre de mettre en œuvre ces connaissances pour maîtriser les débats et les travaux demandés dans ce cours.
Si l’on doit résumer le paysage politique français aujourd’hui, et après l’élection présidentielle de 2012, le cœur du paysage politique semble toujours reposer sur les idées combinant « le progrès général de l’État de droit, un certain libéralisme économique avec la préservation de l’essentiel du modèle social français » (Quelle République ?, Philippe Raynaud, revue Le Débat 2006/4).

Les interrogations portant sur les partis politiques en France aujourd’hui ne peuvent cependant faire l’économie d’une présentation des forces politiques en présence et des clivages idéologiques qui forgent les identités de ces organisations. Le clivage gauche-droite demeure dans une large mesure d’actualité, même si des diagonales le traversent de part en part sur des questions diverses portants sur la souveraineté nationale ou la construction européenne par exemple. Les grands courants politiques ne peuvent en effet se résumer au seul clivage gauche-droite. En outre, ces interrogations renvoient aux dynamiques propres à ces organisations et à l'importance de différentes cultures politiques qui marquent le paysage politique français, ces partis pouvant, malgré le critère de continuité qui doit les définir, être en phase d’expansion ou de déclin.
1. Le clivage gauche-droite
Le paysage politique français demeure encore marqué par le clivage gauche-droite et les partis politiques se positionnent toujours autour de cette opposition.
a. Qu’est-ce qui fonde le clivage entre les partis de gauches et les partis de droite ?
Quelle est l’origine du clivage droite-gauche ? Certains auteurs considèrent que ce clivage remonte à l’époque de la Révolution française où la place occupée dans l’Assemblée déterminait l’appartenance à des idéologies opposées, faisant référence au « côté droit » et « côté gauche » de l’hémicycle.
Mais l’analyse des origines de ce clivage renvoie davantage au début du XXe siècle. Marcel Gauchet a mis en évidence que l’identité politique structurée autour de ce clivage ne prend véritablement naissance dans sa signification moderne qu’avec les événements politiques du début de ce siècle et la fin du précédent. La rupture politique liée à l’affaire Dreyfus joue un rôle important en structurant les pro et les antidreyfusards. C’est aussi autour des questions liées à la laïcité (loi de 1905), la légitimité de l’intervention de l’Etat ou bien encore le recours à la guerre en 1914 qui renforcent ce clivage et l’inscrivent durablement dans le paysage politique.
En outre, en raison de la nécessité de rassembler une majorité aux élections législatives de 1928 avec l’abandon du scrutin proportionnel, la nécessité s’impose de construire une majorité politique autour de différentes organisations politiques. Les alliances politiques déterminent avec qui il est possible de s’allier et, par opposition, avec quelle organisation cela n’est a priori pas possible.


 Doc. 1. Front Populaire : la nouvelle Assemblée nationale en France, mai 1936. Magazine Miroir du monde (mai 1936). Chefs des principaux partis politiques composant l'Assemblée (de gche à dr.) : (en haut) Maurice Thorez (PC), Léon Blum (SFIO), Joseph Paul-Boncour (Union Socialiste Républicaine). (en bas) : Edouard Daladier (Parti Radical Socialiste), Pierre-Etienne Flandin (Alliance Démocratique) et Louis Marin (Union Démocratique Républicaine). Ces 2 derniers partis sont du Front National, groupement d'opposition au Front Populaire dont font partie les 4 autres.
 Doc. 2. Affiche pour la parti socilaliste (SFIO -Section Française de l'Internationale Ouvrière) lors des élections législatives françaises de 1936


Le clivage droite-gauche, malgré son caractère parfois artificiel, se reflète dans des choix politiques opposés entre ces deux grandes catégories politiques autour de valeurs et de décisions de société. Les partis politiques de droite privilégient la liberté par rapport à la solidarité, alors que les partis de gauche auraient plutôt tendance à privilégier la solidarité sur la liberté.

Le clivage droite-gauche renvoie cependant à des ensembles particulièrement hétérogènes.
À gauche, entre les organisations qui se revendiquent du trotskysme comme Lutte ouvrière (LO) ou le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), celles qui se réfèrent dans une certaine mesure au communisme comme le Parti de gauche (PG) ou comme le Parti communiste français (PCF) ou bien encore celles qui se réclament de la social-démocratie, le Parti socialiste (PS), ou le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), sans oublier Europe écologie les Verts (EELV), les points communs sont sûrement moins nombreux que les divergences.

• Il en est de même à droite entre le Front national (FN) qui prône le nationalisme, l’Union pour un mouvement populaire (UMP) traversée par des différents courants à la fois conservateurs, gaulliste et libéraux ou le Mouvement démocrate (Modem) qui se revendique du centrisme.

Le paysage politique français n’est pas, à la différence de la Grande-Bretagne ou des États-Unis, un régime strictement bipartisan où deux grandes formations politiques s’affrontent pour conquérir le pouvoir, travaillistes contre conservateurs en Grande-Bretagne, démocrates contre républicains aux États-Unis.
b. Le srutin majoritaire et les alliances politiques : un régime d'alternance
Le clivage droite-gauche découle du mode de scrutin majoritaire et nécessite des alliances politiques entre les différents courants qui composent les deux grandes tendances, structurant ainsi un régime d’alternance.

Le scrutin majoritaire a fortement façonné le paysage politique français. L’élection du Président de la République au suffrage universel direct au scrutin majoritaire à deux tours en constitue le cœur, puisque l’organisation politique qui remporte cette élection se voit conférer la majeure partie des pouvoirs constitutionnels et politiques. Par conséquent, les forces politiques en présence se doivent de construire des alliances politiques afin d’obtenir cette majorité tant convoitée.
- Le premier tour de l’élection nécessite cependant que chaque organisation marque son territoire afin de pouvoir exister dans le paysage politique.
- Le deuxième tour, en revanche, est l’occasion pour les différentes organisations politiques de se rassembler autour d’un parti plus important que les autres et qui se doit de fédérer les autres organisations autour d’un programme commun. Cela a été le cas à la fois à droite, avec le gaullisme ou aujourd’hui avec le rôle central joué par l’UMP, mais aussi à gauche avec le Front populaire, le programme commun de la gauche, ou bien encore la gauche plurielle, ou encore plus récemment avec l’alliance entre le PS et EELV.

L’alternance politique, qui semble acquise depuis l’arrivée du Parti socialiste au pouvoir en 1981, rythme la vie politique française. Les partis politiques ont ainsi fortement tendance à concentrer leurs actions sur la conquête du pouvoir et par conséquent la force centripète du mode de scrutin majoritaire a tendance à éliminer, ou affaiblir, les petites organisations politiques qui jouent pourtant un rôle fondamental pour le pluralisme politique. La représentation proportionnelle demeure cependant présente dans les suffrages locaux et permettent à ces organisations de continuer à exister au-delà des systèmes d’alliance avec les grandes organisations politiques.
2. L'histoire singulière des partis politiques français
Les partis politiques français sont cependant aussi le résultat d’une histoire singulière marquée par des cultures politiques mais aussi par les responsables politiques et des circonstances particulières.
a. Des cultures politiques structurent le paysage politique français
Le régime d’alternance et le clivage droite-gauche ne doivent pas masquer l’existence de cultures politiques différentes et anciennes entre les gauches et les droites mais aussi à l’intérieur même de ces grands ensembles, et qui traversent parfois le clivage central. L’intérêt que l‘on peut porter à ces cultures politiques renvoie à des systèmes de valeurs et de normes qui forment autant de visions différentes du monde. Ces cultures politiques déterminent des grilles d’interprétation du réel en même temps qu’elles fondent les projections collectives dans l’avenir.

Elles trouveraient leurs racines dans l’histoire politique de la France depuis la Révolution française. Si les partis politiques ont des durées de vie souvent courtes, en raison des échecs électoraux et des divergences en leur sein, les cultures politiques, en revanche, structurent profondément le paysage politique français.
Une des premières grandes analyses de ces cultures politiques renvoie au travail réalisé par René Rémond qui distingue dans le paysage politique français les cultures légitimiste, orléaniste et bonapartiste dans son ouvrage Les Droites en France (première publication en 1954). Ces cultures politiques continueraient d’exister aujourd’hui sous des formes actualisées et traverseraient la droite française. Les légitimistes représentent les conservateurs qui rejettent la démocratie parlementaire et les acquis de la Révolution française. Cette droite correspond au courant peu nombreux et pourtant présents des monarchistes et traditionalistes présents dans le Front national. Les orléanistes et bonapartistes correspondent à la différence entre les libéraux et un courant autoritaire. Une grande partie de l’histoire de la droite française se structure autour de cette opposition selon son analyse.

L’analyse de René Rémond, ne suffit pas cependant à rendre compte de l’existence de toutes les cultures politiques. Le gaullisme par exemple constitue une culture politique spécifique. Marquée par la personne de De Gaulle, et ce malgré ses réticences concernant les partis politiques, cette culture mêlerait à la fois des fondements sociaux basés sur la protection sociale et l’importance de l’Etat-providence mais aussi une vision forte de l’Etat qui œuvre à l’organisation industrielle du pays, et qui par ailleurs affirme la souveraineté nationale de la France sur la scène internationale. Cette culture fait l’objet d’une appropriation par divers responsables politiques très différents (Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan avec « Debout la France ») et pose la question de son héritage aujourd’hui. La démocratie chrétienne est aussi une manifestation importante des cultures politiques, comme l’est aussi le radicalisme de droite comme de gauche.

Doc. 3. Général Charles de Gaulle
à l'Arc de Triomphe à Paris en mai 1954
 Doc. 4. Une de la revue Le courrier de la nouvelle république ( janvier 1961) :
un bonnet phrygien aux couleurs de la France et un titre incitant à voter pour de Gaulle et pour l'UNR (Union pour la Nouvelle République) au moment du conflit en Algérie

b. Les circonstances historiques et les responsables politiques construisent le paysage politique français
Le lien étroit entre ces cultures politiques et l’histoire de la France n’est plus à prouver. Point de gaullisme sans De Gaulle, même s’il se voulait au-dessus des partis. Les circonstances historiques favorisent l’émergence de ces cultures et les grandes oppositions qui structurent le paysage politique.
Le clivage droite-gauche ne résiste pas à certains événements historiques, comme cela fût le cas avec le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958 et qui fédère autour de lui aussi biens des responsables de gauche que de droite. Il en est de même en 2005 pour le référendum de ratification du Traité constitutionnel européen (TCE). Les partis politiques sont divisés entre pro et anti TCE, c’est le cas au Parti socialiste, à l’UMP. Les souverainistes ou légitimistes, pour reprendre la terminologie de René Rémond, contestent cette ratification car, selon eux, elle porte préjudice à la souveraineté nationale.

Aucune des cultures politiques mentionnées ci-dessus n’est a priori de gauche ou de droite. Chacune de ces cultures politiques constitue une réponse formalisée aux aspirations politiques collectives et aux soutiens ou refus des citoyens quant aux directions qu’elle doit prendre. Il ne faut par ailleurs pas oublier que l’existence d’un responsable politique, d’un courant au sein d’un parti ou d’un parti politique, dépend de sa capacité à exister aux yeux de l’opinion publique, et cliver est aussi important que rassembler.

Le clivage droite-gauche joue donc un rôle structurant dans le paysage politique français, comme cela peut être le cas dans d’autres pays du monde mais que par ailleurs il n’est pas le seul clivage qui permet d’en comprendre l’architecture.
L'essentiel
Le paysage politique français est sans aucun doute très largement structuré par le clivage droite-gauche. Les origines de ce clivage peuvent conduire à la Révolution française mais sa modernité doit davantage être recherchée dans les événements politiques et historiques de la fin du 19e et au début du 20e siècle.

Le clivage droite-gauche relève d'approches politiques opposées sur des valeurs mais découle surtout de l'importance du scrutin majoritaire et en particulier de l'élection du Président de la République selon ce mode de scrutin. Ce qui n'empêche en aucune façon aux deux camps d'être particulièrement hétérogènes au regard des formations politiques qui les composent.

Le paysage politique français serait alors davantage marqué par les traces de différentes cultures politiques héritées du 19e et 20e siècle, comme l'est l'opposition entre légitimistes et orléanistes mais aussi bonapartistes selon la terminologie de René Rémond.

Les cultures politiques jouent un rôle important et transcendent le plus souvent le clivage droite-gauche sur des questions importantes comme la souveraineté nationale. Ces cultures reposent aussi sur l'existence de grands responsables politiques qui ont ont su rassembler, comme cela a été le cas de De Gaulle.

Il ne faut pas oublier pour autant que cliver et rassembler sont deux actions fondamentales dans l'espace politique.

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