Les missions de la défense nationale
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Objectifs :
Nous rappelons que l'ECJS ne constitue pas une discipline
à part entière, mais davantage une
démarche de réflexion que tu dois mobiliser
dans le cadre de tes cours. Les fiches proposées ici,
sur le site, ont pour objectif de te fournir les
connaissances nécessaires à cette
réflexion et te permettre de mettre en œuvre ces
connaissances pour maîtriser les débats et les
travaux demandés dans ce cours.
La défense nationale
est le résultat d’une histoire spécifique
à chaque État-nation. Elle fût et demeure
une nécessité face aux menaces
potentielles contre l’intégrité
territoriale des États, pour défendre leurs
intérêts économiques et politiques dans une
société internationale encore aujourd’hui
marquée par sa situation anarchique (absence de pouvoir
supranational contraignant).
Depuis la constitution des armées royales et l'apparition de conflits européens, en passant par la construction d’une armée du peuple sous la Révolution française et plus encore avec les armées napoléoniennes, les grands conflits mondiaux et la colonisation, la France a développé une culture de la défense nationale forte. La participation de l’armée française aux opérations extérieures en dehors du territoire national est aujourd’hui prépondérante. Sous contrôle d’organisation internationale comme l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN), elle intervient en Afghanistan ; dans le cadre des Nations-Unis, elle participe aux opérations de maintien de la paix (en Afrique par exemple).
La défense nationale, sous l’égide du ministère de la Défense et relevant du domaine réservé du Président de la République, est un des premiers recruteurs publics de France au vu des effectifs qu’elle mobilise. Ce sont en effet plus de 300 000 personnes qui travaillent aujourd’hui pour la défense nationale. La défense représente, après les dépenses d’éducation, le deuxième poste de dépenses du budget de l’État en 2012, pour un montant d’environ 38 milliards d’euros, soit 13 % du total. La Défense fait l’objet par ailleurs d’une attention toute particulière de la part des pouvoirs publics en raison de son poids économique. De nombreux emplois et une part importante de la richesse nationale sont étroitement liés à cette activité.
Enjeu politique et économique majeur, la Défense remplit des missions qui ont évolué au cours du temps afin de répondre à la transformation des menaces potentielles qui pèsent sur les intérêts de la France. Si les missions traditionnelles de la Défense ont permis pendant une large partie des 20e et 21e siècles de répondre aux menaces spécifiques de cette époque, les transformations qui résultent de la mondialisation et de l’interconnexion croissante des risques et des menaces ont nécessité une redéfinition de ces missions.
L’actuel Code de la Défense définit la politique de défense comme ayant « pour objet d'assurer l'intégrité du territoire et la protection de la population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances, des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens en vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune » (Article L. 1111-1).
Le dernier livre blanc (2008) concernant la défense nationale a déterminé ses missions en adéquation avec les transformations liées à la mondialisation, et l’interconnexion croissante des risques.
Depuis la constitution des armées royales et l'apparition de conflits européens, en passant par la construction d’une armée du peuple sous la Révolution française et plus encore avec les armées napoléoniennes, les grands conflits mondiaux et la colonisation, la France a développé une culture de la défense nationale forte. La participation de l’armée française aux opérations extérieures en dehors du territoire national est aujourd’hui prépondérante. Sous contrôle d’organisation internationale comme l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN), elle intervient en Afghanistan ; dans le cadre des Nations-Unis, elle participe aux opérations de maintien de la paix (en Afrique par exemple).
La défense nationale, sous l’égide du ministère de la Défense et relevant du domaine réservé du Président de la République, est un des premiers recruteurs publics de France au vu des effectifs qu’elle mobilise. Ce sont en effet plus de 300 000 personnes qui travaillent aujourd’hui pour la défense nationale. La défense représente, après les dépenses d’éducation, le deuxième poste de dépenses du budget de l’État en 2012, pour un montant d’environ 38 milliards d’euros, soit 13 % du total. La Défense fait l’objet par ailleurs d’une attention toute particulière de la part des pouvoirs publics en raison de son poids économique. De nombreux emplois et une part importante de la richesse nationale sont étroitement liés à cette activité.
Enjeu politique et économique majeur, la Défense remplit des missions qui ont évolué au cours du temps afin de répondre à la transformation des menaces potentielles qui pèsent sur les intérêts de la France. Si les missions traditionnelles de la Défense ont permis pendant une large partie des 20e et 21e siècles de répondre aux menaces spécifiques de cette époque, les transformations qui résultent de la mondialisation et de l’interconnexion croissante des risques et des menaces ont nécessité une redéfinition de ces missions.
L’actuel Code de la Défense définit la politique de défense comme ayant « pour objet d'assurer l'intégrité du territoire et la protection de la population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances, des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens en vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune » (Article L. 1111-1).
Le dernier livre blanc (2008) concernant la défense nationale a déterminé ses missions en adéquation avec les transformations liées à la mondialisation, et l’interconnexion croissante des risques.
1. Les missions traditionnelles de la défense
nationale face aux menaces standards
a. Protéger l’indépendance
nationale et l’intégrité territoriale
dans un espace européen et international
concurrentiel
Le pouvoir de lever une armée est
l’une des fonctions
régaliennes intrinsèquement
liée à la construction des
États-nations. Les premières
armées levées par le Roi avaient pour
fonction de défendre la
souveraineté, l’indépendance
nationale et l’intégrité
territoriale d’un État naissant.
Les nombreux conflits de frontières, et
ceux découlant des traités
d’alliance, ont fait de l’Europe le plus
grand champ de bataille de l’histoire de
l’humanité, en dehors même des
conflits mondiaux qui ont eu lieu en Europe au
20e siècle. Ces armées ont
longtemps été composées de
mercenaires qu’il fallait rémunérer,
et pour cela l’État en la personne du Roi
commença à lever des impôts
pour en financer la mobilisation. Avec la
Révolution française, la défense
nationale devient une question centrale pour la
défense d’une nation composée de
citoyens libres et égaux. La défense
nationale devient une obligation citoyenne afin de
protéger la nation des menaces à ses
frontières, et pour cela s’impose
progressivement l’idée d’une
nécessaire conscription. La conscription
correspond à la mise en œuvre d’un
service militaire national obligatoire.
Les tensions européennes autour des conquêtes territoriales, des frontières et des alliances au cours des 19e et 20e siècles marquent profondément les missions de la défense nationale. Les troupes ont pour fonction première d’assurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État. Le processus de colonisation va de plus nécessiter le développement de moyens opérationnels (troupes, transports : marine et aviation) capables de protéger les intérêts nationaux au-delà du territoire métropolitain. Les conflits entre les puissances européennes en terme de stratégies de conquêtes territoriales marquent profondément le visage de la défense nationale et des forces armées. Les pays colonisés constituent par ailleurs des viviers de recrutements importants puisque les troupes coloniales qui serviront dans les différents champs de batailles impliquent les nations européennes. La Première Guerre mondiale réunit sur les fronts de la Marne, en Picardie, ou dans les Ardennes, des troupes venues de tous les horizons. Les cimetières militaires sont à l’image de ce brassage de populations venues des quatre coins du monde, dans lesquels il est possible de recenser plus d’une centaine de nationalités parfois.
Les tensions européennes autour des conquêtes territoriales, des frontières et des alliances au cours des 19e et 20e siècles marquent profondément les missions de la défense nationale. Les troupes ont pour fonction première d’assurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État. Le processus de colonisation va de plus nécessiter le développement de moyens opérationnels (troupes, transports : marine et aviation) capables de protéger les intérêts nationaux au-delà du territoire métropolitain. Les conflits entre les puissances européennes en terme de stratégies de conquêtes territoriales marquent profondément le visage de la défense nationale et des forces armées. Les pays colonisés constituent par ailleurs des viviers de recrutements importants puisque les troupes coloniales qui serviront dans les différents champs de batailles impliquent les nations européennes. La Première Guerre mondiale réunit sur les fronts de la Marne, en Picardie, ou dans les Ardennes, des troupes venues de tous les horizons. Les cimetières militaires sont à l’image de ce brassage de populations venues des quatre coins du monde, dans lesquels il est possible de recenser plus d’une centaine de nationalités parfois.
b. Stratégies et antagonismes
Les missions de la défense nationale ont longtemps
été marquées par les stratégies de conquêtes
territoriales et par les antagonismes des
États-nation.
Un des symboles les plus évidents des missions de la défense nationale, et peut être aussi un de ses échecs les plus cuisants, fût la ligne Maginot construite au cours des années 1920-1930, et visant à établir un dispositif complexe d’armement, de troupes, de fortifications et de structures défensives visant à empêcher l’invasion du territoire nationale. Son échec face à l’entrée sur le territoire nationale des troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale a constitué une forte remise en cause de cette stratégie de la défense, à tel point que l’expression renvoie aujourd’hui à l’idée d’une croyance d’une ligne de défense infranchissable, et pourtant bien faillible. La Seconde Guerre mondiale constituera un tournant majeur en la matière pour les missions de la défense nationale, et en particulier avec le rôle déterminant joué par le développement de l’arme nucléaire. En effet, ce nouvel armement va modifier en profondeur les stratégies de défense, puisque la protection de l’intégrité du territoire ne repose plus seulement sur la mobilisation de troupes en grand nombre mais repose surtout sur la capacité de dissuasion nucléaire rendue possible par cette nouvelle arme. La Guerre froide sera le point culminant de cet exercice de dissuasion, malgré la forte concentration des moyens conventionnels de chaque côté du rideau de fer.
La fin de la Guerre froide dans les années 1990 transforme profondément les missions de la défense nationale, et en particulier la montée de nouvelles menaces et de risques découlant de l’instabilité générée par la fin des deux grands blocs géopolitiques. Les menaces liées à l’effondrement de certains États (Yougoslavie par exemple) et la montée en puissance des menaces terroristes conduisent à réformer totalement les missions de la défense nationale. L’intégrité du territoire n’est plus menacée par des forces conventionnelles disposant d’armes de destruction massive, mais par des groupes non étatiques capables d’opérer sans mobilisation de moyens considérables et aptes à attaquer les intérêts vitaux des États. Les missions de la défense nationale portent alors sur la capacité de prévention des conflits qui découlent de missions de renseignements et d’informations et permettent d’anticiper les menaces potentielles. En situation d’instabilité internationale croissante, la défense nationale doit reposer davantage sur la coopération entre les États, la prévention et la stabilisation des risques potentiels.
Un des symboles les plus évidents des missions de la défense nationale, et peut être aussi un de ses échecs les plus cuisants, fût la ligne Maginot construite au cours des années 1920-1930, et visant à établir un dispositif complexe d’armement, de troupes, de fortifications et de structures défensives visant à empêcher l’invasion du territoire nationale. Son échec face à l’entrée sur le territoire nationale des troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale a constitué une forte remise en cause de cette stratégie de la défense, à tel point que l’expression renvoie aujourd’hui à l’idée d’une croyance d’une ligne de défense infranchissable, et pourtant bien faillible. La Seconde Guerre mondiale constituera un tournant majeur en la matière pour les missions de la défense nationale, et en particulier avec le rôle déterminant joué par le développement de l’arme nucléaire. En effet, ce nouvel armement va modifier en profondeur les stratégies de défense, puisque la protection de l’intégrité du territoire ne repose plus seulement sur la mobilisation de troupes en grand nombre mais repose surtout sur la capacité de dissuasion nucléaire rendue possible par cette nouvelle arme. La Guerre froide sera le point culminant de cet exercice de dissuasion, malgré la forte concentration des moyens conventionnels de chaque côté du rideau de fer.
La fin de la Guerre froide dans les années 1990 transforme profondément les missions de la défense nationale, et en particulier la montée de nouvelles menaces et de risques découlant de l’instabilité générée par la fin des deux grands blocs géopolitiques. Les menaces liées à l’effondrement de certains États (Yougoslavie par exemple) et la montée en puissance des menaces terroristes conduisent à réformer totalement les missions de la défense nationale. L’intégrité du territoire n’est plus menacée par des forces conventionnelles disposant d’armes de destruction massive, mais par des groupes non étatiques capables d’opérer sans mobilisation de moyens considérables et aptes à attaquer les intérêts vitaux des États. Les missions de la défense nationale portent alors sur la capacité de prévention des conflits qui découlent de missions de renseignements et d’informations et permettent d’anticiper les menaces potentielles. En situation d’instabilité internationale croissante, la défense nationale doit reposer davantage sur la coopération entre les États, la prévention et la stabilisation des risques potentiels.
2. Les nouvelles missions du système de
défense français
Les transformations liées à la mondialisation
et l’interconnexion croissante des risques ont
conduit à repenser les missions du système de
défense français.
a. Les missions définies selon le dernier
livre blanc de la défense nationale (2008)
Le livre blanc de la défense
nationale datant de 2008 établit un
premier constat de
l’augmentation du niveau d’instabilité
et d’imprévisibilité qui
découle du renforcement du processus de
mondialisation. En effet,
l’accélération
phénoménale de la circulation et de la
diffusion des informations par le biais des
réseaux de communication, de celle des biens et
des personnes, renforce les interactions à
l’échelle internationale et rend la
société internationale beaucoup plus
instable. Le livre blanc met en évidence le fait
que la stratégie de sécurité
nationale s’articule autour de cinq fonctions, dont les forces de
défense doivent avoir la maîtrise et
la responsabilité :
1. La première fonction consiste à assurer une mission d’information permettant de rassembler les connaissances nécessaires pour anticiper toute menace potentielle. Cette fonction doit être assurée par les services extérieurs de renseignements dont la responsabilité incombe à la Direction Générale de la Sécurité Extérieure et aux services de renseignements militaires dépendant de la Direction du renseignement militaire. Le livre blanc qualifie cette première fonction de « première ligne de défense », permettant une « autonomie de décision » et « de conserver l’initiative stratégique » en offrant aux décideurs politiques et militaires « le plus en amont possible, [les] éléments de prévision et d’éclairage de l’action » ;
2. La deuxième fonction repose sur la prévention qui « consiste à agir pour éviter l’apparition ou l’aggravation de menaces contre notre sécurité ». Cette fonction requiert le développement d’un système de veille et d’alerte précoce nécessitant une forte capacité d’analyses des situations de crises potentielles qui découlent d’une dégradation des contextes sanitaires, sociaux et politiques des différents pays et espaces géopolitiques. La prévention passe par la coopération internationale, les accords bilatéraux de défense, et les partenariats avec les pays afin de se prémunir contre les risques de crises. La prévention nécessite une vigilance accrue pour les trafics (armes, drogues, êtres humains, matières radioactives, etc.) qui favorisent l’instabilité internationale. La prévention passe aussi par la lutte contre les crises sanitaires et pandémies qui affectent de manière durable la stabilité des pays ;
3. La troisième fonction repose sur la dissuasion reposant sur la force nucléaire et mobilisant deux composantes complémentaires que sont les forces aériennes et sous-marines ;
4. La quatrième fonction consiste dans la protection de la population et du territoire. Cette fonction consiste, entre autres, à garantir la résilience de la société et des pouvoirs publics, c’est-à-dire la capacité à « maintenir en toutes circonstances le fonctionnement des pouvoirs publics et la continuité de la vie de la nation » face à des situations de crises majeures impliquant des menaces et crises non conventionnelles liées par exemple à des pratiques terroristes et utilisant des armes nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC) ;
5. La dernière et cinquième fonction relève des capacités d’interventions des forces armées.
1. La première fonction consiste à assurer une mission d’information permettant de rassembler les connaissances nécessaires pour anticiper toute menace potentielle. Cette fonction doit être assurée par les services extérieurs de renseignements dont la responsabilité incombe à la Direction Générale de la Sécurité Extérieure et aux services de renseignements militaires dépendant de la Direction du renseignement militaire. Le livre blanc qualifie cette première fonction de « première ligne de défense », permettant une « autonomie de décision » et « de conserver l’initiative stratégique » en offrant aux décideurs politiques et militaires « le plus en amont possible, [les] éléments de prévision et d’éclairage de l’action » ;
2. La deuxième fonction repose sur la prévention qui « consiste à agir pour éviter l’apparition ou l’aggravation de menaces contre notre sécurité ». Cette fonction requiert le développement d’un système de veille et d’alerte précoce nécessitant une forte capacité d’analyses des situations de crises potentielles qui découlent d’une dégradation des contextes sanitaires, sociaux et politiques des différents pays et espaces géopolitiques. La prévention passe par la coopération internationale, les accords bilatéraux de défense, et les partenariats avec les pays afin de se prémunir contre les risques de crises. La prévention nécessite une vigilance accrue pour les trafics (armes, drogues, êtres humains, matières radioactives, etc.) qui favorisent l’instabilité internationale. La prévention passe aussi par la lutte contre les crises sanitaires et pandémies qui affectent de manière durable la stabilité des pays ;
3. La troisième fonction repose sur la dissuasion reposant sur la force nucléaire et mobilisant deux composantes complémentaires que sont les forces aériennes et sous-marines ;
4. La quatrième fonction consiste dans la protection de la population et du territoire. Cette fonction consiste, entre autres, à garantir la résilience de la société et des pouvoirs publics, c’est-à-dire la capacité à « maintenir en toutes circonstances le fonctionnement des pouvoirs publics et la continuité de la vie de la nation » face à des situations de crises majeures impliquant des menaces et crises non conventionnelles liées par exemple à des pratiques terroristes et utilisant des armes nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC) ;
5. La dernière et cinquième fonction relève des capacités d’interventions des forces armées.
b. Quelles perspectives pour les missions de la
défense nationale ?
Les rédacteurs du prochain livre blanc de la
défense ont reçu pour objectifs de «
redéfinir les menaces et priorités
stratégiques ». En effet, le contexte
des finances publiques contraintes, les questions portant
sur l’avenir de la défense nucléaire,
de l’industrie de l’armement, les
articulations avec la politique européenne de
sécurité et de défense, et les
transformations géopolitiques récentes
(mouvements arabes) portent en germe la nécessité
d’évolutions profondes de la défense
nationale française. De nombreuses
questions se posent concernant la participation de la
France à l’OTAN et dans les
opérations extérieures, mais aussi sur
l’avenir de la dissuasion nucléaire et son
coût pour la nation. La redéfinition de
l’ensemble de ces axes conduit à
transformer la place de la France sur le plan
international et pose la question du maintien de sa
situation parmi les nations prépondérantes
dans le concert mondial.
Le prochain livre blanc, qui devrait être remis au chef de l’État fin 2012, portera par ailleurs sur les questions de recrutement et la formation des personnels, ainsi que sur la cohérence entre les missions et les équipements dont disposent les forces armées. Les interrogations portent aussi sur l’évolution de la politique industrielle de l’armement et des dépenses de recherches en la matière. Mais une des questions centrales qui se posent aujourd’hui renvoie aux articulations possibles entre les missions de la défense nationale, la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne, et les orientations stratégiques de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ; la place de la France dans cette organisation est également reconsidérée.
Le prochain livre blanc, qui devrait être remis au chef de l’État fin 2012, portera par ailleurs sur les questions de recrutement et la formation des personnels, ainsi que sur la cohérence entre les missions et les équipements dont disposent les forces armées. Les interrogations portent aussi sur l’évolution de la politique industrielle de l’armement et des dépenses de recherches en la matière. Mais une des questions centrales qui se posent aujourd’hui renvoie aux articulations possibles entre les missions de la défense nationale, la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne, et les orientations stratégiques de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ; la place de la France dans cette organisation est également reconsidérée.
L'essentiel
Les missions de la Défense nationale ont
longtemps été liées aux conflits
traditionnels entre les États-nation et ont eu pour
objectifs principaux de défendre
l'intégrité territoriale et de faire
respecter la souveraineté et l'indépendance de
l'État sur son territoire. Pour cela, la
Défense nationale a progressivement mobilisé
les citoyens par le biais d'un service national obligatoire
et par leur mobilisation en situation de conflit.
Le concert des nations européennes, leurs stratégies de conquêtes territoriales, marquées par leurs aspects conflictuels, ont construit les missions de la Défense nationale :
• Une première rupture forte dans les missions de la Défense nationale intervient avec le développement de l'arme nucléaire suite à la Seconde Guerre mondiale. La Défense nationale se voit ainsi confier un rôle majeur de dissuasion, qui modifie le rôle traditionnel des troupes défendant l'intégrité territoriale. La Guerre froide structure les missions de la Défense autour de cette dissuasion, sans pour autant négliger le rôle des moyens conventionnels ;
• La seconde rupture intervient avec la fin de la Guerre froide et l'accélération du processus de mondialisation qui place l'instabilité et l'imprévisibilité au cœur des missions de la Défense nationale, ce que souligne très largement le dernier livre blanc de la défense de 2008.
Se pose aujourd'hui la nécessité de poursuivre la rénovation des missions de la Défense nationale dans un cadre régional et international sans aucun doute encore plus ouvert.
Le concert des nations européennes, leurs stratégies de conquêtes territoriales, marquées par leurs aspects conflictuels, ont construit les missions de la Défense nationale :
• Une première rupture forte dans les missions de la Défense nationale intervient avec le développement de l'arme nucléaire suite à la Seconde Guerre mondiale. La Défense nationale se voit ainsi confier un rôle majeur de dissuasion, qui modifie le rôle traditionnel des troupes défendant l'intégrité territoriale. La Guerre froide structure les missions de la Défense autour de cette dissuasion, sans pour autant négliger le rôle des moyens conventionnels ;
• La seconde rupture intervient avec la fin de la Guerre froide et l'accélération du processus de mondialisation qui place l'instabilité et l'imprévisibilité au cœur des missions de la Défense nationale, ce que souligne très largement le dernier livre blanc de la défense de 2008.
Se pose aujourd'hui la nécessité de poursuivre la rénovation des missions de la Défense nationale dans un cadre régional et international sans aucun doute encore plus ouvert.
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