Que représentent la droite et la gauche en France ?
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
La France a une vie politique organisée sous forme de
bipartisme mais ces différences sont-elles toujours
d’actualité ?
1. Comment distinguer la gauche de la droite ?
a. Historique
Lors d’une séance de
l’assemblée constituante
d’août
1789, les partisans d’un droit de
veto pour le roi se placèrent à
droite du président de
l’Assemblée (ils étaient
essentiellement constitués de représentants
de la noblesse et du clergé) et les opposants
à gauche (essentiellement des
représentants du Tiers-État) pour
comptabiliser plus facilement les suffrages.
Cette distinction perdure depuis (avec quelques exceptions) dans l’organisation de l’hémicycle entre partis opposés. Tout se passa ce jour-là comme si la droite s’était constituée autour de valeurs conservatrices, légitimistes et la gauche en opposition, plutôt réformiste.
Cette distinction perdure depuis (avec quelques exceptions) dans l’organisation de l’hémicycle entre partis opposés. Tout se passa ce jour-là comme si la droite s’était constituée autour de valeurs conservatrices, légitimistes et la gauche en opposition, plutôt réformiste.
b. Principales différences
Dans son dictionnaire philosophique, André Comte Sponville
présente les différences entre la droite et
la gauche française comme suit :
- Du point de vue sociologique, la gauche représente plus les couches populaires, les salariés modestes tandis que la droite est représentative de l’électorat des couches supérieures, des indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) ;
- En ce qui concerne les normes et les valeurs, la gauche est plutôt réformiste (on lui doit le PACS) tandis que la droite est plus conservatrice (les valeurs de la famille, du travail…). La gauche penche vers l’utopie, la droite est réaliste et cherche l’efficacité ;
- La gauche est proche des corps intermédiaires, elle les défend et cherche le dialogue et le compromis (avec les syndicats, les associations…) tandis que la droite aura plus facilement le culte du chef et de l’ordre. Cette différence est d’ordre politique. La gauche a une certaine idée de la République, la droite de la France.
- Du point de vue économique, la gauche fait confiance à l’État et se montre plus interventionniste tandis que la droite célèbre le règne du marché et privatise plus facilement. La gauche refuse le capitalisme et ne fait que s’en accommoder tandis que la droite y est favorable ;
- On retrouve plus souvent à gauche le goût de la liberté des mœurs, de la laïcité, de la défense des plus faibles et des minorités, la compassion et la solidarité y sont plus fréquentes qu’à droite. La droite encourage plutôt le travail et la réussite individuelle quitte à en justifier les inégalités qui en découlent : la patrie, la religion, la hiérarchie et le sens du devoir. Pour la gauche, c’est « à chacun selon ses besoins » ; pour la droite « à chacun selon son mérite ». Il ne faut donc pas encourager la faiblesse en redistribuant trop les revenus, ce qui décourage aussi les plus entreprenants.
André Comte Sponville termine en affirmant : « Reste, qu’on soit de droite ou de gauche, à l’être intelligemment. C’est le plus difficile. C’est le plus important. L’intelligence n’est d’aucun camp. C’est pourquoi nous avons besoin des deux, et de l’alternance entre les deux ».
- Du point de vue sociologique, la gauche représente plus les couches populaires, les salariés modestes tandis que la droite est représentative de l’électorat des couches supérieures, des indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) ;
- En ce qui concerne les normes et les valeurs, la gauche est plutôt réformiste (on lui doit le PACS) tandis que la droite est plus conservatrice (les valeurs de la famille, du travail…). La gauche penche vers l’utopie, la droite est réaliste et cherche l’efficacité ;
- La gauche est proche des corps intermédiaires, elle les défend et cherche le dialogue et le compromis (avec les syndicats, les associations…) tandis que la droite aura plus facilement le culte du chef et de l’ordre. Cette différence est d’ordre politique. La gauche a une certaine idée de la République, la droite de la France.
- Du point de vue économique, la gauche fait confiance à l’État et se montre plus interventionniste tandis que la droite célèbre le règne du marché et privatise plus facilement. La gauche refuse le capitalisme et ne fait que s’en accommoder tandis que la droite y est favorable ;
- On retrouve plus souvent à gauche le goût de la liberté des mœurs, de la laïcité, de la défense des plus faibles et des minorités, la compassion et la solidarité y sont plus fréquentes qu’à droite. La droite encourage plutôt le travail et la réussite individuelle quitte à en justifier les inégalités qui en découlent : la patrie, la religion, la hiérarchie et le sens du devoir. Pour la gauche, c’est « à chacun selon ses besoins » ; pour la droite « à chacun selon son mérite ». Il ne faut donc pas encourager la faiblesse en redistribuant trop les revenus, ce qui décourage aussi les plus entreprenants.
André Comte Sponville termine en affirmant : « Reste, qu’on soit de droite ou de gauche, à l’être intelligemment. C’est le plus difficile. C’est le plus important. L’intelligence n’est d’aucun camp. C’est pourquoi nous avons besoin des deux, et de l’alternance entre les deux ».
2. L’évolution des partis
représentatifs
a. Quelles évolutions ?
Ces différences sont partiellement des
stéréotypes même si on retrouve
certains aspects, plus ou moins marqués, dans les
programmes des partis politiques actuels.
À gauche, les partis représentatifs sont essentiellement le Parti Socialiste, le Parti de Gauche, Europe Écologie-les Verts ou encore à l’extrême, le Nouveau Parti Anticapitaliste.
À droite, on retrouve l’Union pour un Mouvement Populaire, le Nouveau Centre ou à l’extrême le Front National.
Une partie des discours politiques continuent de refléter ces différences. On a vu, pendant l’élection présidentielle de 2012, François Hollande proposer de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros et encourager le mariage homosexuel alors qu’à droite, Nicolas Sarkozy défendait le travail comme une valeur et la fermeture des frontières aux étrangers.
Mais les discours se rapprochent parfois de positions « centristes » pour tenter de séduire le plus d’électeurs possibles (le fameux électeur « médian ») : la gauche muscle ainsi son discours sur le plan de la sécurité ou de l’immigration pendant que Marine le Pen adopte, en matière économique, des arguments d’extrême gauche (augmentation des petits salaires, protectionnisme économique…). Le bon score du Front National a aussi poussé le candidat de la droite traditionnelle à adopter un discours plus offensif sur l’immigration qui a pu déplaire à une partie de l’électorat « modéré ».
À gauche, les partis représentatifs sont essentiellement le Parti Socialiste, le Parti de Gauche, Europe Écologie-les Verts ou encore à l’extrême, le Nouveau Parti Anticapitaliste.
À droite, on retrouve l’Union pour un Mouvement Populaire, le Nouveau Centre ou à l’extrême le Front National.
Une partie des discours politiques continuent de refléter ces différences. On a vu, pendant l’élection présidentielle de 2012, François Hollande proposer de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros et encourager le mariage homosexuel alors qu’à droite, Nicolas Sarkozy défendait le travail comme une valeur et la fermeture des frontières aux étrangers.
Mais les discours se rapprochent parfois de positions « centristes » pour tenter de séduire le plus d’électeurs possibles (le fameux électeur « médian ») : la gauche muscle ainsi son discours sur le plan de la sécurité ou de l’immigration pendant que Marine le Pen adopte, en matière économique, des arguments d’extrême gauche (augmentation des petits salaires, protectionnisme économique…). Le bon score du Front National a aussi poussé le candidat de la droite traditionnelle à adopter un discours plus offensif sur l’immigration qui a pu déplaire à une partie de l’électorat « modéré ».
b. Une recomposition de la droite et de la gauche
chez les électeurs ?
Les électeurs adoptent un comportement de plus en
plus volatil notamment chez les jeunes ou les
catégories populaires. Ainsi, le basculement entre
vote à droite et à gauche est plus
fréquent dans ces populations et entraîne
des alternances plus fréquentes dans le
pouvoir politique. Les catégories populaires, et
notamment les ouvriers, traditionnellement à
gauche, votent de plus en plus à droite voire
à l’extrême droite (plus d’un
tiers des ouvriers, notamment les jeunes). Les
différences semblent moins marquées entre
la gauche et la droite pour les électeurs, au
risque de tomber dans le discours du « Tous les
mêmes ! ».
L'essentiel
La vie politique française s’est
traditionnellement scindée entre deux grands
partis qui représentent des tendances
opposés en matière économique, sociale,
etc. Ce modèle de bipartisme est devenu une clé de
lecture pour la politique française mais aussi
à l’étranger. Pourtant, dans
l’électorat et même dans certains partis,
les frontières semblent parfois plus floues.
Synthèse visuelle
![]() |
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !