La politique de redistribution est-elle toujours efficace ?
- Connaitre les positions autour de l'efficacité de la politique de redistribution.
- Connaitre l'impact réel de la politique de redistribution.
- La redistribution est une notion controversée pour les économistes.
- Pour les keynésiens, elle est indispensable à la consommation et la croissance économique ; en revanche, pour les libéraux elle est inefficace et détourne des ressources de la sphère productive.
- Dans la réalité, cette redistribution a prouvé sa nécessité pour soutenir les personnes dans le besoin, mais elle est de plus en plus contestée car elle est coûteuse et contraire aux idéaux libéraux dominants.
La redistribution des revenus est une opération économique complexe dont l'efficacité est souvent contestée.
Pour les keynésiens, la redistribution des
revenus est nécessaire pour améliorer la
condition des plus pauvres mais aussi pour relancer la
croissance économique. En effet, les plus
pauvres ont une propension marginale à
consommer élevée (c’est la part
du revenu supplémentaire qui sera
consommée). Ainsi, lorsque des revenus leurs
sont versés, une grande partie sera
consommée ce qui permettra de relancer la
demande de biens et de services auprès des
entreprises. Celles-ci produiront plus pour y
répondre ce qui créera de l’emploi
et des revenus supplémentaires améliorant
ainsi la croissance économique.
La redistribution a donc une forte efficacité
économique, cela profitera à tous ;
au contraire, de trop fortes inégalités
déprimeront la demande et la croissance.
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Doc 1 : John Maynard Keynes (1883-1946), économiste britannique |
Pour les libéraux, la redistribution n’est
pas nécessaire et même inefficace. Elle
n’est pas nécessaire car c’est le
marché qui répartit les richesses
créées en fonction de la participation de
chacun. Ainsi, si certains sont pauvres, c’est
qu’ils n’ont pas fait assez d’efforts
pour l’éviter. Redistribuer des revenus
à ces personnes serait donc inefficace car cela
les désinciterait à faire des efforts
pour s’en sortir et les conforterait dans une
certaine « paresse ».
De plus, pour les libéraux, il vaut mieux
favoriser les hauts revenus (et donc ne pas leur
faire payer trop de prélèvements
obligatoires) pour qu’ils épargnent et
financent les investissements nécessaires
à la croissance.
La redistribution a une efficacité
évidente sur les inégalités de
revenus. Les différences s’estompent en
partie grâce aux revenus de transferts
versés aux plus pauvres et à ceux qui en
ont besoin. Le système de sécurité
sociale permet aussi une solidarité
horizontale entre ceux qui sont en bonne
santé et les malades, les actifs et les
retraités…
Dans les pays où cette redistribution est moins
forte, les inégalités sont plus criantes
(comme aux États-Unis où le nombre de
pauvres avoisine les 12 % de la population alors que ce
n’est que 6 % en France). De plus, aux
États-Unis, nombre d’américains
n’ont pas de couverture santé ou de
retraite significative.
La pauvreté a aussi changé de visage ces
dernières années ; les pauvres sont
aussi des personnes qui travaillent mais
n’arrivent pas à vivre correctement du
fait de petits salaires liés à la
précarité et à la cherté du
coût de la vie dans certaines régions. La
protection sociale et la redistribution se doivent de
faire face à ces nouveaux enjeux.
L’augmentation des personnes pauvres, les
déficits de la protection sociale montrent que
les dépenses de plus en plus fortes ne suffisent
pas toujours à améliorer la situation
à long terme. Le RMI (Revenu minimum
d’insertion) par exemple ne permet que
très peu aux personnes concernées de
trouver un emploi et se réinsérer. De
nouvelles mesures basées sur des principes
libéraux sont prises pour limiter
l’exclusion sociale et économique. Ainsi,
les chômeurs ne peuvent plus refuser les emplois
proposés au bout d’un certain temps sous
peine de perdre leurs allocations.
Pour les Rmistes, un complément de revenu sera
versé s’ils acceptent un emploi même
mal rémunéré (Revenu de
solidarité active, RSA). Les
bénéficiaires du RMI pouvaient en effet
préférer le statut d’assisté
qu’ils jugeaient plus intéressant
financièrement que la reprise d’un emploi
(avec les coûts de transport, de nourriture, de
garde d’enfants…). C’est ce que
l’on appelle une trappe à la
pauvreté.
Enfin, le financement de la protection sociale est
désormais difficile car les
prélèvements obligatoires (notamment ceux
des entreprises) ont tendance à baisser depuis
quelques années pour faire face à la
concurrence mondiale. Pour les libéraux, il faut
donc bien rendre la redistribution plus efficace pour
qu’elle profite à ceux qui en ont le plus
besoin et coûte moins cher en gaspillages
improductifs.

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