1. Les principaux types urbains
a. Les villes radioconcentriques du « vieux
continent »
Les villes situées en Europe et en Asie connaissent une
croissance selon un plan globalement
radioconcentrique. L'existence d'un foyer de
peuplement ancien a renforcé la concentration des pouvoirs
dans des grandes capitales (Moscou, Paris, Londres). La
croissance urbaine des XIXe et XXe
siècles s'est traduite par un étalement spatial
auréolaire parfois marqué dans le paysage urbain
par une succession de voies de contournement (routes, autoroutes,
rocades) qui délimitent les différentes phases de
la croissance urbaine (Moscou, Paris) ou par des ceintures vertes
(Londres).
b. Dans les pays neufs, des villes aux plans
géométriques
Les villes des pays neufs sont souvent réalisées
selon des plans géométriques quadrillés. Ces
plans géométriques et la régularité
des tissus urbains illustrent la caractère volontariste de
leur création. Le plan, généralement en
damier, est composé de parcelles (blocs) identiques. A
cette régularité du plan répond une grande
homogénéité des constructions et formes
architecturales : ex. : Chicago, sur les rives du Lac
Michigan présente une architecture verticale tandis que
Los Angeles se caractérise par une architecture
horizontale (exception faite du CBD).
c. Le développement composite des villes dans les PED
Dans les pays en développement, la croissance urbaine
s'engage pendant la colonisation mais l'explosion urbaine est
postérieure à la décolonisation. Les Etats
n'ont pas toujours eu la possibilité de contrôler la
croissance de leurs villes et doivent gérer des situations
de crise liées notamment à la juxtaposition de
quartiers et à l'expansion urbaine spontanée
ou non réglementée (Le Caire, Buenos Aires,
etc.).
2. Paysages et rayonnement urbain
a. Variété des paysages des villes mondiales
Dans les continents de vieille tradition urbaine, les centres des
villes regroupent des bâtiments anciens, des lieux de culte
et les traces des anciennes fortifications. Le centre des villes
est souvent caractérisé par un lacis de ruelles
étroites (ex. : médinas des pays arabes,
villes européennes lorsqu'elles n'ont pas
été réaménagées comme à
Paris) ou dans les pays « neufs »
(Australie, Canada, Etats-Unis) par un bâti récent,
formé de grands immeubles (gratte-ciels) souvent de
bureaux, constituant des centres d'affaires (CBD). La diffusion
des véhicules individuels a favorisé
l'étalement urbain en étendant les banlieues de la
ville. Toutefois, ces banlieues prennent des formes
variées : aisées et pavillonnaires, elles
peuvent également être formées d'habitats
collectifs nés des besoins de logement après la
Seconde Guerre mondiale.
Dans les PED, la ségrégation spatiale est encore
plus forte entre la banlieue aisée et les bidonvilles
où l'importance de l'habitat informel traduit les carences
de gestion des pouvoirs publics face à la croissance
urbaine.
b. Des villes qui commandent de vastes territoires
La plupart des grandes villes disposent de bâtiments du
pouvoir : politique (Parlement européen à
Bruxelles, Capitole à Washington), économique
(bourses à Tokyo, Paris, Londres ; à New York,
quartier de Wall Street et les Twin Towers jusqu'au
11 septembre 2001), en matière d'information et de
télécommunication (grandes tours de
télécommunication à Toronto).
Concentrant ainsi les fonctions essentielles (décision,
économie, information, formation, recherche et parfois
industrie...), elles possèdent la centralité la
plus forte. Situées le plus souvent à la tête
de territoires entiers, elles occupent une position
prééminente à la tête des
réseaux urbains, étendant ainsi leur aire
d'influence très au-delà des limites formelles de
la ville. Lorsqu'une métropole domine totalement un
réseau urbain national (Thaïlande avec Bangkok), on
parle de macrocéphalie.
c. Des espaces en recomposition permanente
Les quartiers urbains, les centres autant que les banlieues,
connaissent des évolutions plus ou moins profondes. Dans
certaines villes américaines comme à Chicago par
exemple, les anciens quartiers du centre et les friches
urbaines et portuaires, proches du CBD sont en cours de
rénovation. En Europe, dans la plupart des villes,
les vieux centres sont réaménagés de
manière à améliorer les conditions de vie
(espaces piétonniers, restauration des
bâtiments...). Tandis que les villes des PED s'engagent
partiellement dans des opérations de réorganisation
des espaces périphériques afin de les doter de
logements permanents et de réseaux d'assainissements
convenables.
L'essentiel
Les conditions de la croissance urbaine (planifiée,
dirigée ou spontanée) ont favorisé le
développement de quelques types urbains dans le monde. Les
PED sont confrontés à un problème majeur car
la croissance de la ville est supérieure à la
capacité (et parfois à la volonté) de
gestion des espaces urbains et des nouvelles populations urbaines
qui s'agglutinent dans les bidonvilles. Ces derniers sont une
forme originale de paysage urbain. Les CBD toutefois surgissent
dans la plupart des capitales et dans les principales
métropoles mondiales. Les villes exercent une influence
sur les aires et les réseaux à la tête
desquels elles se trouvent.