La distinction de Benjamin Constant entre « Anciens » et « Modernes »

Constant évoque la conception de la liberté politique dans les régimes de l’Antiquité (« les Anciens »).

Leur conception se caractérise essentiellement par une forte participation à la vie publique et politique, ne laissant que peu de place à l’individu lui-même.

Dans les régimes de l’Antiquité, les Anciens exercent « collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souveraineté tout entière ».

Cependant, la notion de « libertés individuelles » n’existe pas dans les cités antiques.

Ainsi, Constant insiste aussi sur le fait que la conception des Anciens est compatible avec « l’assujettissement complet de l’individu à l’autorité de l’ensemble », c’est-à-dire l’existence de l’esclavage et la soumission complète des citoyens à la Cité.

Pour Constant, cette conception de la liberté s’explique par la taille réduite des cités antiques, incomparables avec la taille des États modernes.

La conception des sociétés modernes est celle de l’époque de Benjamin Constant.

Pour lui, cette conception moderne est totalement différente de celle des Anciens. Quand les sociétés antiques définissent la liberté par le collectif, les Modernes la définissent par la défense de la sphère privée.

Constant explique cette conception individualiste de la liberté par la taille des États modernes et par l’importance du commerce, qui tend à remplacer peu à peu la violence comme relation entre les sociétés.

Pour lui, l’essor du commerce incite à l’individualisme de chacun (recherche de l’enrichissement personnel, initiative individuelle, recherche de droits nouveaux, etc.).