La démocratie : une « tyrannie de la majorité » ?
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- Connaitre les principaux constats de Tocqueville sur la société américaine.
- Comprendre la notion de « tyrannie de la majorité » et les risques posés par le système démocratique.
- Tocqueville étudie la société américaine en 1831/1832. Ses constats nourrissent sa pensée politique.
- Tocqueville reconnait que les États-Unis sont égalitaires et démocratiques. Cependant, il a pour théorie que cette forme de gouvernement comprend des risques pouvant mener à une « tyrannie de la majorité ».
- 1re (HGGSP), « Qu’est-ce que la politique ? »
- 1re (HGGSP), « Les voyages de Tocqueville »
Lors de son voyage aux États-Unis en 1831 et 1832, Tocqueville étudie le système politique américain. Il cherche à comprendre l’origine du système démocratique mis en place ainsi que ses conséquences sur les mœurs et le mode de vie.
Les États-Unis lui semblent égalitaires et fondamentalement démocratiques, car formés par des émigrants récents qui sont globalement sur un même pied d’égalité.
Tocqueville découvre un pays dans lequel le peuple est souverain. Il existe quatre strates dans la société politique américaine :
- la commune ;
- le comté ;
- l’État ;
- l’Union.
Chacune applique les principes démocratiques.
Cette structure existe toujours de nos jours. L’Union correspond à ce que nous appelons aujourd’hui l’État fédéral. Les États-Unis comptent 50 États fédérés, contre 24 lors du voyage de Tocqueville.
Le fait que le pays soit récemment peuplé par les Européens entraine également un peuplement qui préexiste par rapport aux lois et à l’organisation politique :
« les nouveaux États de
l’Ouest ont déjà des habitants ;
la société n’y existe point
encore. »
Tocqueville, De la Démocratie en
Amérique
Ainsi, le philosophe constate que les Américains sont majoritairement en faveur d’un État non interventionniste. Selon lui, ils considèrent l’autorité publique comme un « mal nécessaire ».
La démocratie revient, pour Tocqueville, à donner la toute-puissance à la majorité.
Or, tout système dans lequel un acteur politique détient la toute-puissance court le risque de devenir une tyrannie.
Ainsi, il évoque une « tyrannie de la majorité ».
Le suffrage universel repose sur l’idée qu’« il y a plus de lumières et de sagesse dans beaucoup d’hommes réunis que dans un seul ». En d’autres termes, l’idée est que la majorité décide. Or, les choix effectués par cette majorité ne sont pas nécessairement les plus vertueux.
La majorité selon Tocqueville exerce une emprise sur les mœurs et sur les pensées des individus. Ainsi, dans une monarchie, le roi peut contraindre ses sujets mais il ne peut pas les empêcher de penser ce qu’ils souhaitent. À l’inverse, dans une démocratie, la loi étant censée être l’expression de la volonté générale, les individus sont incités à penser comme les autres.
Tocqueville évoque le fait que la majorité impose son choix aux minorités. Dès lors, les individus en contradiction avec la majorité sont pénalisés. Dès lors, le suffrage universel n’est pas réellement l’expression de la volonté générale.
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