La citoyenneté dans l'empire romain aux IIe et IIIe siècles après J.-C.
- Connaitre les modes d'accès à la citoyenneté romaine
- Savoir en quoi l'accès à la citoyenneté a permis de romaniser de vastes territoires
- La citoyenneté romaine n’est pas fermée, elle intègre progressivement les habitants de l’Empire lorsque ceux-ci ont été romanisés.
- La conception romaine de la citoyenneté est finalement assez proche de celle que nous connaissons dans notre civilisation occidentale aujourd’hui.
Rome est à l’origine une modeste cité fondée en 753 avant J.-C. Au IIIe siècle avant J.-C., elle domine la péninsule italienne.
Rome est à ce moment une République où le citoyen exerce un véritable rôle politique. L’affirmation de la puissance de la cité au cours des siècles suivants conduit celle-ci à dominer de vastes territoires. Au IIe siècle après J.-C., Rome dirige désormais un vaste empire. Cette extension est incompatible avec le cadre des anciennes institutions. La citoyenneté, dans le cadre impérial, devient avant tout le moyen de contrôler les populations.
Géographiquement, l’Empire est vaste : il compte environ 10 000 km de frontières. Il s’étend du Nord-Ouest de l’actuelle Angleterre à l’Egypte et de l’embouchure du Rhin à l’Afrique du nord.
Il rassemble 50 à 60 millions d’habitants aux coutumes très différentes et auxquels Rome propose des valeurs communes par la romanisation, c'est-à-dire la diffusion, et l’acceptation par ces populations, de la culture romaine.
Cet ensemble de territoires est gouverné par l’imperator aux pouvoirs quasi monarchiques. Il dirige les armées, a des pouvoirs religieux puisqu’il est chef de la religion romaine et il bénéficie d’un culte à sa personne. Surtout, il désigne les magistrats et contrôle le cursus honorum, la course aux honneurs, qui sont les étapes de la carrière des magistrats désignés par l’empereur.
L’Empire est organisé administrativement par Rome. Il est divisé en 44 provinces dirigées selon deux possibilités :
- soit par un légat ou gouverneur nommé par l’empereur (province impériale) ;
- soit par un proconsul nommé par le Sénat romain (province sénatoriale). Il existe également des assemblées provinciales constituées par des habitants représentant l’élite romanisée de ces provinces.
S’ils sont libres, les habitants de l’Empire peuvent avoir l’un des trois statuts suivants :
- le statut de pérégrins qui sont étrangers au droit romain et ont une citoyenneté locale ;
- le statut de citoyens latins, qui ont les mêmes droits civils que les citoyens romains mais pas les droits politiques ;
- le statut le plus enviable, celui de citoyen romain.
Les citoyens romains bénéficient de droits civils : l’usage de la tria nomina (un prénom, un nom et un surnom), le conubium qui est le mariage selon le droit romain ainsi que le droit de faire des actes juridiques.
Il jouit aussi de droits politiques : le droit de
vote, celui d’être élu à une
magistrature, celui de bénéficier de
garanties juridiques (être jugé à
Rome), et celui de servir dans la légion.
Tous les citoyens romains ne sont cependant pas sur un
même pied d’égalité. Deux
ordres, distingués par des niveaux de fortune,
dominent la société :
- l’ordre sénatorial est l’ordre dominant, il regroupe les magistrats ayant une fortune minimale d’un million de sesterces ;
- l’ordre équestre occupe le second rang mais joue un rôle important auprès de l’empereur. Le niveau de fortune pour y appartenir est fixé à 400 000 sesterces. Pour les élites provinciales, l’accès à cet ordre est un objectif premier.
Les modes d'accès à la citoyenneté sont divers. La citoyenneté est automatique si l’on est né d’un père citoyen et marié selon le conubium. Elle l’est aussi pour les anciens magistrats des villes conquises par Rome – les municipes – et pour les militaires des troupes auxiliaires (soldats étrangers) qui ont fait 26 ans de service. La citoyenneté peut aussi être octroyée, donnée par l’empereur à titre individuel ou collectif.
Rome va toujours chercher à assimiler les peuples conquis par le don progressif de la citoyenneté romaine.
Dès Jules César, des Gaulois et Espagnols entrent au sénat romain. Le processus se poursuit sous l’empereur Auguste avec l’entrée de représentants des élites locales des provinces occidentales les plus romanisées comme la Narbonnaise ou la Bétique.
L’empereur Claude succède à Caligula en l’an 41. On nomme « Tables claudiennes » la retranscription du discours que cet empereur fait au sénat romain en l’an 48. Cette retranscription a été faite par Tacite – historien et sénateur romain – et figure dans le Livre XI des Annales. Le discours est à l’origine gravé sur une plaque de bronze qui sera retrouvée par un drapier lyonnais au XVIe siècle.
Dans ce discours, Claude présente au
sénat la requête du Conseil des Trois
Gaules demandant l’octroi aux notables de
l’ancienne Gaule Chevelue le droit de
cité complet ainsi que de pouvoir entrer au
sénat romain pour accéder aux
magistratures. Claude argumente devant les
sénateurs pour appuyer cette demande. Il
rappelle qu’il ne s’agit pas d’une
innovation dangereuse et que la pratique est ancienne
et il insiste en particulier sur la
fidélité des Gaulois.
Les Éduens vont être, en raison de
cette fidélité à Rome, les
premiers à bénéficier du droit de
siéger au sénat romain. Celui-ci sera
ensuite accordé aux autres peuples de la Gaule
Chevelue.
Buste de l'Empereur Claude
Empereur de 212 à 217, le règne de
Caracalla marque l’extension du droit de
cité romaine à tous les hommes libres de
l’Empire, à tous les
pérégrins. L’édit de
Caracalla, pris en 212, nommé aussi
constitution antoninienne, témoigne
d’une volonté d’unité de
l'empire, par la romanisation. Les provinciaux qui
assurent Rome de leur fidélité trouvent
dans cet édit une reconnaissance de leur
loyauté. Seuls sont exclus de la
citoyenneté les déditices, les
barbares, les populations soumises par la force.
Cet édit a pour effet de faire payer un plus
grand nombre de personnes les taxes sur les
successions payées par les citoyens romains et a
donc une conséquence positive sur les
finances. Mais il a un impact négatif sur
le recrutement dans l’armée.
Désormais l’armée n’est plus
un moyen de promotion pour obtenir le statut de citoyen
romain et elle devient moins attractive. Ceci contribue
à expliquer les difficultés militaires
rencontrées à partir de la
deuxième moitié du IIIe
siècle.
Caracalla

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