La citoyenneté dans l'empire romain aux 2e et 3e siècles après J.-C.
Rome à l’origine est une modeste
cité fondée en 753 avant J.-C. Elle devient,
au 3e siècle avant J.-C.,
maître de la péninsule italienne. Rome est
à ce moment une République où le
citoyen exerce un véritable rôle politique.
L’affirmation de la puissance de la cité au cours
des siècles suivants conduit celle-ci à dominer
de vastes territoires. Au 2e siècle
après J.-C., Rome dirige désormais un vaste
empire. Cette extension est incompatible avec le cadre des
anciennes institutions. La citoyenneté, dans le cadre
impérial, devient avant tout le moyen de contrôler
les populations.
1. Qu'est-ce qu'un citoyen dans l'empire romain ?
a. Comment s'organise cet empire ?
Géographiquement, l’Empire est vaste : il
compte environ 10 000 km de frontières. Il
s’étend du Nord-Ouest de l’actuelle
Angleterre à l’Egypte et de
l’embouchure du Rhin à l’Afrique du
nord. Il rassemble 50 à 60 millions
d’habitants aux coutumes très
différentes et auxquels Rome propose des valeurs
communes par la romanisation, c'est-à-dire
la diffusion, et l’acceptation par ces populations,
de la culture romaine.
Cet ensemble de territoires est gouverné par l’imperator aux pouvoirs quasi monarchiques. Il dirige les armées, a des pouvoirs religieux puisqu’il est chef de la religion romaine et il bénéficie d’un culte à sa personne. Surtout, il désigne les magistrats et contrôle le cursus honorum, la course aux honneurs, qui sont les étapes de la carrière des magistrats désignés par l’empereur.
L’Empire est organisé administrativement par Rome. Il est divisé en 44 provinces dirigées selon deux possibilités : par un légat ou gouverneur nommé par l’empereur (province impériale) ou par un proconsul nommé par le Sénat romain (province sénatoriale). Il existe également des assemblées provinciales constituées par des habitants représentant l’élite romanisée de ces provinces.
Cet ensemble de territoires est gouverné par l’imperator aux pouvoirs quasi monarchiques. Il dirige les armées, a des pouvoirs religieux puisqu’il est chef de la religion romaine et il bénéficie d’un culte à sa personne. Surtout, il désigne les magistrats et contrôle le cursus honorum, la course aux honneurs, qui sont les étapes de la carrière des magistrats désignés par l’empereur.
L’Empire est organisé administrativement par Rome. Il est divisé en 44 provinces dirigées selon deux possibilités : par un légat ou gouverneur nommé par l’empereur (province impériale) ou par un proconsul nommé par le Sénat romain (province sénatoriale). Il existe également des assemblées provinciales constituées par des habitants représentant l’élite romanisée de ces provinces.
b. Les habitants de l'empire ont des statuts
variés
S’ils sont libres, les habitants de l’Empire
peuvent avoir l’un des trois statuts
suivants :
- le statut de pérégrins qui sont étrangers au droit romain et ont une citoyenneté locale,
- le statut de citoyens latins, qui ont les mêmes droits civils que les citoyens romains mais pas les droits politiques,
- le statut le plus enviable : celui de citoyen romain.
Les citoyens romains ont le bénéfice de droits civils : l’usage de la Tria nomina (un prénom, un nom et un surnom), le conubium qui est le mariage selon le droit romain ainsi que le droit de faire des actes juridiques.
Il jouit aussi de droits politiques : le droit de vote, d’être élu à une magistrature, de bénéficier de garanties juridiques (être jugé à Rome), ainsi que de servir dans la légion.
Tous les citoyens romains ne sont cependant pas sur un même pied d’égalité. Deux ordres, distingués par des niveaux de fortune, dominent la société :
- l’ordre sénatorial est l’ordre dominant, il regroupe les magistrats ayant une fortune minimale d’un million de sesterces.
- L’ordre équestre occupe le second rang mais joue un rôle important auprès de l’empereur. Le niveau de fortune pour y appartenir est fixé à 400 000 sesterces. Pour les élites provinciales, l’accès à cet ordre est un objectif premier.
- le statut de pérégrins qui sont étrangers au droit romain et ont une citoyenneté locale,
- le statut de citoyens latins, qui ont les mêmes droits civils que les citoyens romains mais pas les droits politiques,
- le statut le plus enviable : celui de citoyen romain.
Les citoyens romains ont le bénéfice de droits civils : l’usage de la Tria nomina (un prénom, un nom et un surnom), le conubium qui est le mariage selon le droit romain ainsi que le droit de faire des actes juridiques.
Il jouit aussi de droits politiques : le droit de vote, d’être élu à une magistrature, de bénéficier de garanties juridiques (être jugé à Rome), ainsi que de servir dans la légion.
Tous les citoyens romains ne sont cependant pas sur un même pied d’égalité. Deux ordres, distingués par des niveaux de fortune, dominent la société :
- l’ordre sénatorial est l’ordre dominant, il regroupe les magistrats ayant une fortune minimale d’un million de sesterces.
- L’ordre équestre occupe le second rang mais joue un rôle important auprès de l’empereur. Le niveau de fortune pour y appartenir est fixé à 400 000 sesterces. Pour les élites provinciales, l’accès à cet ordre est un objectif premier.
c. Les modes d'accès à la
citoyenneté
Ils sont divers. La citoyenneté est
automatique si l’on est né d’un
père citoyen et marié selon le conubium.
Elle l’est aussi pour les anciens magistrats des
villes conquises par Rome – les municipes
– et pour les militaires des troupes auxiliaires
(soldats étrangers) qui ont fait 26 ans de
service. La citoyenneté peut aussi être
octroyée, donnée par
l’empereur à titre individuel ou
collectif.
2. La romanisation s'effectue par une citoyenneté
largement distribuée
a. Une pratique ancienne
Rome va toujours chercher à assimiler les peuples
conquis par le don progressif de cette citoyenneté
romaine. Dès Jules César des Gaulois et
Espagnols entrent au sénat romain. Le processus se
poursuit sous l’empereur Auguste avec
l’entrée de représentants des
élites locales des provinces occidentales les plus
romanisées comme la Narbonnaise ou la
Bétique.
b. Les Tables claudiennes
L’empereur Claude succède à
Caligula en l’an 41. On nomme « Tables
claudiennes » la retranscription du discours que
cet empereur fait au sénat romain en l’an
48. Cette retranscription a été faite par
Tacite et figure dans le Livre XI des Annales. Le
discours est à l’origine gravé sur
une plaque de bronze qui sera retrouvée par un
drapier lyonnais au 16e siècle.
Dans ce discours, Claude présente au sénat la requête du Conseil des Trois Gaules demandant l’octroi aux notables de l’ancienne Gaule Chevelue le droit de cité complet ainsi que de pouvoir entrer au sénat romain pour accéder aux magistratures. Claude argumente devant les sénateurs pour appuyer cette demande. Il rappelle qu’il ne s’agit pas d’une innovation dangereuse et que la pratique est ancienne et il insiste en particulier sur la fidélité des Gaulois.
Les Éduens vont être, en raison de cette fidélité à Rome, les premiers à bénéficier du droit de siéger au sénat romain. Celui-ci sera ensuite accordé aux autres peuples de la Gaule Chevelue.
Dans ce discours, Claude présente au sénat la requête du Conseil des Trois Gaules demandant l’octroi aux notables de l’ancienne Gaule Chevelue le droit de cité complet ainsi que de pouvoir entrer au sénat romain pour accéder aux magistratures. Claude argumente devant les sénateurs pour appuyer cette demande. Il rappelle qu’il ne s’agit pas d’une innovation dangereuse et que la pratique est ancienne et il insiste en particulier sur la fidélité des Gaulois.
Les Éduens vont être, en raison de cette fidélité à Rome, les premiers à bénéficier du droit de siéger au sénat romain. Celui-ci sera ensuite accordé aux autres peuples de la Gaule Chevelue.
c. L'édit de Caracalla
Empereur de 212 à 217, le règne de
Caracalla marque l’extension du droit de
cité romaine à tous les hommes libres de
l’Empire, à tous les
pérégrins. L’édit, pris en
212, nommé aussi constitution
antoninienne témoigne d’une
volonté d’unité de l'empire, par la
romanisation. Les provinciaux qui assurent Rome de leur
fidélité trouvent dans cet édit une
reconnaissance de leur loyauté. Seuls sont exclus
de la citoyenneté les deditices, les
barbares, les populations soumises par la force.
Cet édit a pour effet de faire payer un plus grand nombre de personnes les taxes sur les successions payées par les citoyens romains et a donc une conséquence positive sur les finances. Mais il a un impact négatif sur le recrutement dans l’armée. Désormais l’armée n’est plus un moyen de promotion pour obtenir le statut de citoyen romain et elle devient moins attractive. Ceci contribue à expliquer les difficultés militaires rencontrées à partir de la deuxième moitié du 3e siècle.
Cet édit a pour effet de faire payer un plus grand nombre de personnes les taxes sur les successions payées par les citoyens romains et a donc une conséquence positive sur les finances. Mais il a un impact négatif sur le recrutement dans l’armée. Désormais l’armée n’est plus un moyen de promotion pour obtenir le statut de citoyen romain et elle devient moins attractive. Ceci contribue à expliquer les difficultés militaires rencontrées à partir de la deuxième moitié du 3e siècle.
L'essentiel
A la différence d’Athènes, la
citoyenneté romaine n’est pas fermée,
elle intègre progressivement les habitants de
l’Empire lorsque ceux-ci ont été
romanisés. La conception romaine de la
citoyenneté est finalement assez proche de celle que
nous connaissons dans notre civilisation occidentale
aujourd’hui.

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