L'opinion publique et les médias

Si la liberté de pensée peut paraitre incontrôlable dans la mesure où chacun est libre de ses réflexions, elle fut néanmoins l’un des premiers droits affirmés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (article 11), preuve à la fois de son importance dans l’élaboration d’un régime démocratique et de ses enjeux.

Derrière la liberté de pensée se profile en effet la liberté d’expression, c’est-à-dire la possibilité d'exprimer ses pensées librement. Se posent alors des questions telles que : « Peut-on tout dire ? Sur tout ? N’importe comment ? »

C’est à ce stade qu’apparaissent les premières réglementations et donc les premières limites de cette liberté. Ces réglementations se précisent dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : la liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. Il est donc possible de tout dire, à condition de ne pas provoquer la haine ou la violence. Ces principes ont été réaffirmés en 2011.

L’autre enjeu derrière la liberté d’expression est celui de la fabrique de l’information, et donc de la construction de l’opinion publique en fonction des informations diffusées et de la manière dont elles sont diffusées.
La propagande et la censure sont ainsi des moyens extrêmes destinés à contrôler la diffusion de l’information et donc l’opinion publique.

Afin de limiter ces pratiques, la liberté de pensée et la liberté d’expression sont donc combinées à la liberté de la presse. Les journalistes disposent aujourd’hui d’un rôle d’observateur, de critique, de mise en garde de la population et, à ce titre, jouissent de libertés spéciales rassemblées dans leur code de déontologie (Charte de Munich).

La protection judiciaire de leurs sources d’informations et la protection du journaliste dans l’exercice de ses fonctions sont quelques-unes des prérogatives du journaliste. Ces libertés expliquent aujourd’hui la multitude de médias (journaux différents, sites internet d’informations, chaines de télévision, de radios libres, etc.).

Les sondages sont une technique visant à mesurer l’opinion publique en interrogeant un échantillon représentatif de la population. Les sondages répondent donc à une question. Les sujets peuvent être variés : des questions politiques, économiques, sociales, culturelles mais aussi commerciales.

Les instituts qui réalisent ces sondages peuvent travailler aussi bien pour le compte de l’État que pour des acteurs privés dans le cadre d’opérations commerciales ou d’études de marché.

Une fois la question du sondage arrêtée, on procède à la création d’un échantillon représentatif de la population visée en respectant certains quotas liés au sexe, à l'âge, à la profession du chef de famille et de l’interviewé, du lieu de résidence, etc.

Les sondages soulèvent des débats car leur utilisation peut donner lieu à des dérives et ainsi influencer les lecteurs et formater l’opinion. Les sondages ne sont en effet que l’addition de réponses individuelles et ne reflètent pas forcément l’opinion publique, qui est une expression collective.

De plus, en présentant publiquement des questions que ne se posaient pas les citoyens, les sondages construisent l’opinion de manière artificielle sur une question donnée.

D’un autre côté, les sondages apportent des éléments de connaissance parfois révélateurs et peuvent constituer un élément de contre-pouvoir qui participe au contrôle des dirigeants. Les sondages font donc pleinement partie du paysage des médias démocratiques.

Avec l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), Internet occupe aujourd’hui une place dominante dans le paysage médiatique.
Internet joue un vrai rôle dans la vie démocratique :

• en proposant un nouveau support ;
• en favorisant l’échange instantané des informations ;
• en proposant de nouveaux outils de communication (blogs, forums, chats, réseaux sociaux).

Internet joue un rôle d’informateur, engendre des échanges et des débats et favorise l’émergence d’une démocratie électronique.
Internet permet en effet aux citoyens d’échapper aux médias officiels pour faire passer leurs propres messages et mener des combats politiques : c’est le cybermilitantisme.

Internet constitue enfin une nouvelle plateforme pour certains journaux traditionnels qui proposent désormais une offre numérique.

Les limites d'Internet sont néanmoins réelles :

• faible activité de la part de l’administration qui donne peu de place aux échanges ;
• risque de manipulation politique des réseaux sociaux ;
• détournement des propos, etc.

Internet constitue donc un média à double tranchant qui explique l’existence d’organismes de contrôle tels que la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), qui veille au respect et à la protection des données personnelles des internautes.