Histoire et actualité de la laïcité en France
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Objectif :
Selon le préambule de la Constitution de
1958, « le peuple
français proclame solennellement son attachement aux
Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté
nationale tels qu'ils ont été définis
par la Déclaration de 1789 […]. La France est
une République indivisible, laïque,
démocratique et sociale. Elle assure
l'égalité devant la loi de tous les citoyens
sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle
respecte toutes les croyances. »
Il s'agit de comprendre comment le principe de laïcité est devenu un principe fondateur de la République française et à quelles difficultés ce principe doit faire face aujourd'hui.
Il s'agit de comprendre comment le principe de laïcité est devenu un principe fondateur de la République française et à quelles difficultés ce principe doit faire face aujourd'hui.
La laïcité est un
« système qui exclut les religions de l'exercice
du pouvoir politique ou administratif, et notamment de
l'organisation de l'enseignement » (Larousse,
2011).
Problématique : Comment la France, « fille aînée de l'Église », est-elle devenue une République laïque ?
Problématique : Comment la France, « fille aînée de l'Église », est-elle devenue une République laïque ?
1. Histoire de la laïcité en France
a. Une découverte de la laïcité
Jusqu'à la Révolution
Française, la France est une
monarchie de droit divin, c'est-à-dire que
le couple royal tient son pouvoir de Dieu. La symbolique
religieuse est très forte dans le quotidien,
notamment au moment du sacre du roi qui est le
représentant de Dieu sur terre.
Le saccage des églises, le massacre des prêtres et la condamnation à mort de Louis XVI marquent une première rupture, renforcée par la Constitution civile du clergé de 1790 qui nationalise les biens de l'Église qui reviennent donc à l'État.
En outre, en 1801, le concordat crée le mariage civil par opposition au mariage religieux. La médecine et l'enseignement deviennent des institutions d'État et s'émancipent alors de l'influence de l'Église. La religion garde cependant son importance au sein de la société grâce à ses bonnes œuvres. En parallèle, le pluralisme des cultes est reconnu.
Le saccage des églises, le massacre des prêtres et la condamnation à mort de Louis XVI marquent une première rupture, renforcée par la Constitution civile du clergé de 1790 qui nationalise les biens de l'Église qui reviennent donc à l'État.
En outre, en 1801, le concordat crée le mariage civil par opposition au mariage religieux. La médecine et l'enseignement deviennent des institutions d'État et s'émancipent alors de l'influence de l'Église. La religion garde cependant son importance au sein de la société grâce à ses bonnes œuvres. En parallèle, le pluralisme des cultes est reconnu.
b. Une institutionnalisation de la
laïcité
À la fin du 19e siècle et au
début du 20e siècle, une
série de lois renforce le principe de
laïcité :
• le 28 mars 1882, Jules Ferry rend l'éducation obligatoire et l'enseignement public laïc ;
• en 1901, la loi sur les associations autorise les congrégations religieuses qui peuvent fonctionner en interne comme des institutions mais ne sont pas reconnues comme telles par la société ;
• enfin, la loi de séparation des Églises et des États de 1905 stipule que « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ». Cependant, elle « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Ainsi, l'État reconnaît la liberté de conscience mais aucune religion n'a une légitimité sociale et institutionnelle.
• le 28 mars 1882, Jules Ferry rend l'éducation obligatoire et l'enseignement public laïc ;
• en 1901, la loi sur les associations autorise les congrégations religieuses qui peuvent fonctionner en interne comme des institutions mais ne sont pas reconnues comme telles par la société ;
• enfin, la loi de séparation des Églises et des États de 1905 stipule que « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ». Cependant, elle « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Ainsi, l'État reconnaît la liberté de conscience mais aucune religion n'a une légitimité sociale et institutionnelle.
2. Les difficultés actuelles de la
laïcité en France
a. Les droits de l'Homme et la laïcité
La laïcité
garantit « la liberté de tous les cultes, la
constitution de l'état civil et du mariage civil,
et en général l'exercice de tous les droits
civils désormais assurés en dehors de toute
condition religieuse » (Ferdinand Buisson,
Dictionnaire de pédagogie, 1887). Elle
apparaît comme un élément fort de la
protection des droits de l'Homme. Elle est un
héritage de la Révolution de
1789, celle des droits
de l'Homme.
Cependant, la laïcité apparaît également comme une simple opposition à la toute puissante religion catholique. L'État civil, le mariage civil, tout concourt à combattre la religion. On voit alors apparaître une religion civile.
On peut donc s'interroger : la laïcité est-elle la garante de la pratique de toute religion ou, au contraire, les nie-t-elle ? Dans ce dernier cas, elle ne serait donc pas respectueuse des droits de l'Homme.
Le débat sur la laïcité s'est depuis déplacé avec la présence, en France, d'une minorité musulmane de plus en plus croissante.
Cependant, la laïcité apparaît également comme une simple opposition à la toute puissante religion catholique. L'État civil, le mariage civil, tout concourt à combattre la religion. On voit alors apparaître une religion civile.
On peut donc s'interroger : la laïcité est-elle la garante de la pratique de toute religion ou, au contraire, les nie-t-elle ? Dans ce dernier cas, elle ne serait donc pas respectueuse des droits de l'Homme.
Le débat sur la laïcité s'est depuis déplacé avec la présence, en France, d'une minorité musulmane de plus en plus croissante.
b. Les limites de la laïcité
Alors que le principe
de laïcité était une
alternative à la religion catholique, il est
devenu aujourd'hui le garant du respect de l'espace
public qui se doit d'être neutre.
Le 15 mars 2004 est votée une loi du code de l'éducation sur « les signes religieux ostensibles à l'école » qui stipule que « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. » Alors qu'elle interdit tous les signes religieux, elle est ressentie comme une loi contre le port du voile.
D'autre part, sous prétexte de laïcité, l'État ne finance pas la construction de bâtiments religieux, ce qui peut créer un sentiment d'injustice pour les croyants obligés de prier dans des lieux inadaptés. Pourtant, l'intervention de l'État ne permettrait-il pas un meilleur contrôle de la religion et une meilleure intégration de ses citoyens ?
Le 15 mars 2004 est votée une loi du code de l'éducation sur « les signes religieux ostensibles à l'école » qui stipule que « dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. » Alors qu'elle interdit tous les signes religieux, elle est ressentie comme une loi contre le port du voile.
D'autre part, sous prétexte de laïcité, l'État ne finance pas la construction de bâtiments religieux, ce qui peut créer un sentiment d'injustice pour les croyants obligés de prier dans des lieux inadaptés. Pourtant, l'intervention de l'État ne permettrait-il pas un meilleur contrôle de la religion et une meilleure intégration de ses citoyens ?
L'essentiel
La Révolution de 1789 crée une rupture
avec la religion, rupture qui trouve son
apogée en 1905. La laïcité est
considérée comme une exception
française, elle apparaît dans le 1er
article de notre Constitution et est un ciment de notre
société, dans le sens où elle
se doit de rassembler. Elle est aujourd'hui
confrontée à la montée des
fondamentalismes, des intolérances et des
cléricalismes.
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