L'essai
En principe, l'essai n'a pas vocation à être polémique, même si, dans la pratique, certains essais s'opposent violemment à des personnes ou à des idées qu'ils dénoncent. Dans tous les cas, il présente une opinion sur un sujet donné, étayée à l'aide d'arguments et d'exemples.
L'essai n'est pas, par définition, un genre littéraire. En effet, si ce genre a pu être pratiqué par de grands écrivains, il est aussi le fait d'auteurs qui ne sont pas des professionnels de l'écriture : journalistes, juges, hommes politiques, médecins, etc.
En fait, le principal but de l'essai est d'exposer des idées. Les qualités littéraires de l'ouvrage peuvent éventuellement s'ajouter à cette exigence de contenu.
Les sujets abordés par l'essai sont extrêmement variés : politique, société, culture, morale, religion, etc. La dimension des essais est également variable d'un ouvrage à l'autre, de même que leur organisation : on peut choisir de traiter, dans un essai, d'un sujet unique ou, au contraire, de fragmenter la réflexion pour la faire porter sur de multiples objets.
C'est pourquoi, dans les titres, on pourra trouver le mot « essai » au singulier ou au pluriel.
La modestie affichée par le choix du mot « essai » doit également se comprendre en un autre sens : les Essais de Montaigne ne sont pas organisés de façon rigoureuse, mais au contraire évoluent librement, en fonction de l'état d'esprit de l'auteur. Pour qualifier sa démarche, Montaigne lui-même parle d'une allure « à sauts et à gambades » (Essais, livre III, chapitre 9, « De la vanité »).
L'esprit de liberté qui règne dans les Essais a également des répercussions sur le plan stylistique, puisque Montaigne choisit une langue volontiers familière, proche de celle qu'on utilise dans la conversation :
« Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche. » (Essais, livre I, chapitre 26, « De l'institution des enfants »).
Il revient au premier plan au 18e siècle, sous l'influence des philosophes anglais comme John Locke (Essai sur l'entendement humain, 1690) ou David Hume (Essais philosophiques sur l'entendement humain, 1748), fort admirés par les philosophes des Lumières.
Ces derniers se mettent alors à pratiquer l'essai. Parmi eux, citons Diderot, auteur d'Essais sur la peinture (publication posthume en 1795) qui apprécie la liberté de ton qu'autorise ce genre. D'Alembert (Essai sur les éléments de philosophie, 1759), Voltaire (Essai sur les mœurs et l'esprit des nations, 1756) ou encore Rousseau (Essai sur l'origine des langues, publication posthume en 1781), livrent également des essais, qui n'échappent pas toujours à la polémique.
Les sujets privilégiés sont également d'ordre artistique ou culturel, car les débats font rage dans ces domaines également, comme en témoigne par exemple Racine et Shakespeare (1823) de Stendhal (1783-1842). Enfin, avec la Révolution industrielle et scientifique, des essais visant à vulgariser les découvertes récentes de la science et de la technique voient le jour. Parmi eux, citons L'Avenir de la science publié par Ernest Renan en 1888.
Au 20e siècle, l'essai aborde des sujets politiques (Retour de l'URSS d'André Gide, 1936), moraux (Le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus, 1943), artistiques (L'Œil vivant de Jean Starobinski, 1970) ou encore scientifiques (Le Jeu des possibles : essai sur la diversité du vivant de François Jacob, 1981).
Il peut en fait porter sur tous les domaines et il s'avère être un genre particulièrement populaire.

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