Hamlet
Le théâtre élisabéthain s'est développé à Londres sous Elisabeth Ire, Jacques Ier et Charles Ier d'Angleterre. William Shakespeare (1564-1616) en est le plus illustre représentant.
L'absence d'unité de lieu et de temps, le dynamisme de la parole, sont des soutiens de l'action. La représentation du réel en mouvement se veut frappante et didactique.
Les histoires saintes et les allégories mystiques des moralités et mystères médiévaux sont délaissées pour :
√ Les sujets historiques. Le De casibus virorum illustrium de Boccace, qui relate la "chute des princes", l'histoire malheureuse d'hommes et de femmes illustres.
√ La philosophie politique de Machiavel. Ses références à l'histoire comme source d'enseignement, sa conception du pouvoir, dont le fondement est la force.
√ La philosophie morale antique. Celle des tragédies de Sénèque, où s'exprime le mépris d'un monde livré à la folie et au crime, et où le stoïcisme est la seule issue.
√ La morale chrétienne. La reprise de la notion de péché révèle le tragique de l'homme en proie à ses passions. L'homme pensant s'accomplir dans la conquête du pouvoir (ambition) ou dans l'amour d'une femme (désir), se heurte à des obstacles extérieurs (matériels) et intérieurs (moraux) infranchissables.
Tamerlan (1587) de Christopher Marlowe. Exaltation de l'individualisme et de l'ambition voués à l'échec.
La Tragédie espagnole (1589) de Thomas Kyd. Tragédie de la vengeance où l'homme s'enferme dans ses passions (amour, jalousie, haine).
Shakespeare s'est inspiré de l'histoire d'Hamlet, roi du Danemark, relatée par un clerc danois du XIIIe siècle, Saxo Grammaticus, dans son Historia Danica. Fratricide, inceste et folie feinte y sont déjà présents.
Partagé entre le désir de satisfaire son père et son dégoût du monde, le jeune prince Hamlet résout, en toute duplicité, de simuler la folie, retournant les armes de la Cour contre elle. Mais il est bientôt victime de son attitude. En tuant par mégarde le chambellan Polonius, il provoque la folie puis la mort d'Ophélie, fille de ce dernier, et dont il est épris. À son tour animé par la vengeance, Laërtes, fils de Polonius, organise avec Claudius un duel truqué contre Hamlet. Au cours de celui-ci, Gertrude meurt après avoir bu la coupe empoissonnée destinée au prince, et Laërtes est blessé par l'arme empoisonnée dont il voulait user. Agonisant, ce dernier avoue tout. Hamlet s'empare alors du fatal fleuret et tue Claudius. Mais, lui-même mortellement blessé, il charge son ami sincère, Horatio, de raconter son histoire, et fait de Fortinbras, prince de Norvège, son successeur.
Une ère nouvelle est ainsi annoncée.
La fin d'un âge
:
Le spectre du roi défunt, en réclamant vengeance,
incarne les valeurs médiévales, tandis qu'Hamlet
incarne l'avènement d'un autre âge. En
héros désenchanté, il est
partagé entre le devoir de restaurer l'ordre dans un
monde aux mœurs dégradées, et son
dégoût pour ce monde. Il est rendu inapte à
l'action. Le seul domaine dans lequel il s'illustre est le
langage dont il dénonce la vacuité.
Le conflit intérieur dont il est victime, en symbolisant
la lutte du personnel contre le collectif, marque
l'émergence de l'individualisme, encore incapable de
s'accomplir.
La force du hasard
:
C'est une succession de
hasards et non la volonté humaine qui
décide du sort des personnages et qui entérine la
vengeance du roi assassiné.
La succession des lieux représentés ou évoqués favorise la modification des comportements et matérialise l'écoulement du temps.
Cette réaction en chaîne qui constitue l'action de la pièce en montre le pessimisme : l'homme ne peut maîtriser son destin.
L'action dramatique et son expression poétique sont intimement liées.
√ Double entente, double
détente.
Abondance des métaphores et vivacité des images,
énigmes, jeux de mots.
√ Vers et prose.
Insertion de vers dans un texte en prose : la pièce
jouée par les comédiens, les chansons
d'Ophélie et des paysans du cimetière.
√ Paroles rapportées.
Les chansons populaires, la pièce de
théâtre, les lettres d'Hamlet.
√ Langue soutenue et langue
vulgaire.
Le langage de la Cour, le dialogue burlesque des paysans au
cimetière, la grossièreté d'Hamlet envers
Ophélie.
√ Comique et tragique.
Au sein de la tragédie, le comique apparaît
dès qu'un personnage de basse extraction entre en
scène. Les personnages populaires ménagent, par
le rire qu'ils suscitent, des pauses dans l'action. Les
tensions sont temporairement oubliées, et le
divertissement comique favorise la détente du
spectateur.
Une pièce dans la
pièce.
La
Souricière, pièce enchâssée,
révèle aux personnages le meurtre du roi, et aux
spectateurs que le monde est un théâtre.
La folie
jouée.
Le masque de la déraison est l'occasion pour Hamlet de
lever le voile sur la réalité d'un monde
livré au chaos (passions, meurtre), où tout n'est
qu'hypocrisie et apparence. La folie feinte justifie aussi aux
yeux des personnages la versatilité d'Hamlet, en
quête d'authenticité (attraction-répulsion
: cruauté envers Gertrude et Ophélie qui, en tant
que femmes, incarnent le dégoût du héros
pour la chair, et amour qu'il leur porte).

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