Œdipe Roi, Sophocle : déroulement de la pièce
Abandonné par ses parents Laïos et Jocaste, rois de
Thèbes, Œdipe est recueilli par un berger et
confié à Polybe et Mérope, rois de
Corinthe. Apprenant la prédiction de l'oracle selon
laquelle il tuera son père et épousera sa
mère, il s'enfuit, tue Laïos et épouse
Jocaste sans savoir qu'ils sont ses parents et devient roi de
Thèbes. Mais la peste s'abat sur le royaume. C'est ici
que commence la tragédie de Sophocle.
Quel en sera le déroulement ?
Quel en sera le déroulement ?
1. La mise en garde de Tirésias
Œdipe Roi
suit la structure précise de la tragédie
grecque : le prologue, scène
d'exposition, la parodos, entrée du
chœur, les épisodes
(joués par les acteurs, et qui correspondent en
quelque sorte à nos actes), alternant avec les
stasima (chants du chœur),
l'exodos, fin de la pièce et sortie
du chœur et des personnages. La pièce commence
alors qu'Œdipe a déjà accompli sa
destinée.
Dans le prologue, le prêtre vient au nom du peuple demander à Œdipe de délivrer Thèbes de la peste :
« Eh bien ! Cette fois encore, puissant Œdipe aimé de tous ici, à tes pieds, nous t'implorons. Découvre pour nous un secours. »
Mais Œdipe a déjà envoyé Créon consulter l'oracle : « J'ai envoyé le fils de Ménécée, Créon, mon beau-frère, à Pythô, chez Phœbos, demander ce que je devais dire ou faire pour sauvegarder notre ville. »
Créon, de retour de Delphes, apporte une réponse, ironie tragique, qu'il croit heureuse. Aux questions d'Œdipe, Créon raconte la mort de Laïos et lui dit : « Le Dieu aujourd'hui nous enjoint nettement de le venger et de frapper ses assassins. »
Œdipe annonce qu'il va se charger de l'enquête. « Je reprendrai l'affaire à son début et l'éclaircirai, moi. »
Dans la parodos, le chœur manifeste son inquiétude, nous peint l'effroyable tableau de l'état de dévastation de la cité et demande leur protection aux dieux de la cité. Chaque mouvement du chœur (il y en a trois dans la parodos) comporte une strophe et une antistrophe (à chaque stasimon, 7 choristes chantent la strophe, les 7 autres l'antistrophe ; lorsqu'ils se réunissent, les 14 chantent l'épode).
Le premier épisode est l'occasion pour Œdipe, dans un long discours adressé au chœur, de faire l'éloge de Laïos, et de condamner à mort, par avance, son meurtrier. Sur les conseils du chœur, il demande qu'on fasse venir Tirésias, l'aveugle devin « celui qui, seul parmi les hommes, porte en son sein la vérité ! »
Mais ce dernier refuse de parler et provoque la colère d'Œdipe tant et si bien qu'Œdipe l'accuse du crime, contraignant le devin à lui révéler une partie de la vérité : « C'est toi, c'est toi, le criminel qui souille le pays. [...] Ce jour te fera naître et mourir à la fois. »
Dans le stasimon suivant, le chœur réclame des preuves aux accusations de Tirésias et s'interroge sur l'identité du criminel.
Dans le prologue, le prêtre vient au nom du peuple demander à Œdipe de délivrer Thèbes de la peste :
« Eh bien ! Cette fois encore, puissant Œdipe aimé de tous ici, à tes pieds, nous t'implorons. Découvre pour nous un secours. »
Mais Œdipe a déjà envoyé Créon consulter l'oracle : « J'ai envoyé le fils de Ménécée, Créon, mon beau-frère, à Pythô, chez Phœbos, demander ce que je devais dire ou faire pour sauvegarder notre ville. »
Créon, de retour de Delphes, apporte une réponse, ironie tragique, qu'il croit heureuse. Aux questions d'Œdipe, Créon raconte la mort de Laïos et lui dit : « Le Dieu aujourd'hui nous enjoint nettement de le venger et de frapper ses assassins. »
Œdipe annonce qu'il va se charger de l'enquête. « Je reprendrai l'affaire à son début et l'éclaircirai, moi. »
Dans la parodos, le chœur manifeste son inquiétude, nous peint l'effroyable tableau de l'état de dévastation de la cité et demande leur protection aux dieux de la cité. Chaque mouvement du chœur (il y en a trois dans la parodos) comporte une strophe et une antistrophe (à chaque stasimon, 7 choristes chantent la strophe, les 7 autres l'antistrophe ; lorsqu'ils se réunissent, les 14 chantent l'épode).
Le premier épisode est l'occasion pour Œdipe, dans un long discours adressé au chœur, de faire l'éloge de Laïos, et de condamner à mort, par avance, son meurtrier. Sur les conseils du chœur, il demande qu'on fasse venir Tirésias, l'aveugle devin « celui qui, seul parmi les hommes, porte en son sein la vérité ! »
Mais ce dernier refuse de parler et provoque la colère d'Œdipe tant et si bien qu'Œdipe l'accuse du crime, contraignant le devin à lui révéler une partie de la vérité : « C'est toi, c'est toi, le criminel qui souille le pays. [...] Ce jour te fera naître et mourir à la fois. »
Dans le stasimon suivant, le chœur réclame des preuves aux accusations de Tirésias et s'interroge sur l'identité du criminel.
2. Œdipe découvre son crime et son
inceste
Œdipe, lors du deuxième
épisode, ne contient pas plus sa
véhémence devant Créon qu'il accuse de
félonie et il faut même l'intervention
du coryphée pour calmer les ardeurs devenues
meurtrières du monarque : « C'est ta
mort que je veux, ce n'est pas ton exil. »
Jocaste entre en scène et répond aux injonctions d'Œdipe qui se fait plus pressant pour connaître les circonstances exactes de la mort du roi Laïos. Il s'en trouve bouleversé quand il se rend compte qu'il pourrait être le meurtrier de Laïos. Il raconte son histoire à Jocaste. Toutefois, celle-ci persiste à ne pas croire possible qu'Œdipe soit l'assassin de Laïos puisqu'un témoin aurait rapporté que les meurtriers étaient plusieurs. Œdipe réclame qu'on ramène ce témoin au palais. Le choeur, choqué par l'attitude de Jocaste envers les prédictions divines, entame un chant à la gloire des dieux contre la démesure des hommes. Un Corinthien, dans le troisième épisode, vient annoncer à Œdipe la mort de Polybe qu'il croit être son père. Cette nouvelle réconforte Œdipe : l'oracle se serait donc trompé. Toutefois, inquiet de la possible réalisation de la deuxième partie de la prophétie, l'inceste, Œdipe demande des nouvelles de Mérope.
Nouveau coup de théâtre : le Corinthien, croyant totalement le rassurer, lui révèle que Polybe ne lui est rien par le sang et lui raconte comment un pâtre de Laïos l'a remis entre ses mains et son adoption ensuite par Polybe et Mérope. Jocaste comprenant alors qui est Œdipe, tente sans succès de le dissuader de faire venir ce pâtre. Après l'avoir questionné pour être sûr de son identité, Œdipe parvient à lui faire avouer la vérité et se lamente : « Hélas, hélas ! Ainsi tout à la fin serait vrai ! Ah ! Lumière du jour, que je te voie ici pour la dernière fois, puisque aujourd'hui, je me révèle le fils de qui je ne devais pas naître, l'époux de qui je ne devais pas l'être, le meurtrier de qui je ne devais pas tuer ! »
Le chant du chœur qui s'ensuit naturellement est une lamentation sur l'impossible bonheur terrestre.
Jocaste entre en scène et répond aux injonctions d'Œdipe qui se fait plus pressant pour connaître les circonstances exactes de la mort du roi Laïos. Il s'en trouve bouleversé quand il se rend compte qu'il pourrait être le meurtrier de Laïos. Il raconte son histoire à Jocaste. Toutefois, celle-ci persiste à ne pas croire possible qu'Œdipe soit l'assassin de Laïos puisqu'un témoin aurait rapporté que les meurtriers étaient plusieurs. Œdipe réclame qu'on ramène ce témoin au palais. Le choeur, choqué par l'attitude de Jocaste envers les prédictions divines, entame un chant à la gloire des dieux contre la démesure des hommes. Un Corinthien, dans le troisième épisode, vient annoncer à Œdipe la mort de Polybe qu'il croit être son père. Cette nouvelle réconforte Œdipe : l'oracle se serait donc trompé. Toutefois, inquiet de la possible réalisation de la deuxième partie de la prophétie, l'inceste, Œdipe demande des nouvelles de Mérope.
Nouveau coup de théâtre : le Corinthien, croyant totalement le rassurer, lui révèle que Polybe ne lui est rien par le sang et lui raconte comment un pâtre de Laïos l'a remis entre ses mains et son adoption ensuite par Polybe et Mérope. Jocaste comprenant alors qui est Œdipe, tente sans succès de le dissuader de faire venir ce pâtre. Après l'avoir questionné pour être sûr de son identité, Œdipe parvient à lui faire avouer la vérité et se lamente : « Hélas, hélas ! Ainsi tout à la fin serait vrai ! Ah ! Lumière du jour, que je te voie ici pour la dernière fois, puisque aujourd'hui, je me révèle le fils de qui je ne devais pas naître, l'époux de qui je ne devais pas l'être, le meurtrier de qui je ne devais pas tuer ! »
Le chant du chœur qui s'ensuit naturellement est une lamentation sur l'impossible bonheur terrestre.
3. L'heure du châtiment
L'exodos commence par le
récit du messager qui raconte la pendaison de
Jocaste et la mutilation d'Œdipe
qui s'est crevé les yeux. L'épisode est
extrêmement pathétique. Au coryphée qui
reproche ensuite à Œdipe de s'être puni
lui-même, sans attendre le châtiment divin,
Œdipe en appelle à sa liberté pour
justifier son geste. Ce kommos
(lamentation commune au chœur et à un
personnage), composé comme un
stasimon de deux strophes et deux
antistrophes, fait d'Œdipe un personnage
lyrique.
Dans ce que nous appellerions les deux dernières scènes de la pièce, Œdipe fait part à Créon, dont l'arrivée inattendue constitue une sorte de coup de théâtre, de ses regrets et lui fait promettre de s'occuper de ses filles Antigone et Ismène. Rigoureusement symétrique à celle du deuxième épisode, cette scène met en valeur la générosité de Créon, sa noblesse. La présence muette des deux filles d'Œdipe augmente la charge pathétique de la scène.
Le renversement est absolu (Œdipe était roi, mari, père, il devient un misérable, un exilé, dépouillé de tous ses attributs glorieux) et tout à fait conforme à la définition d'Aristote pour qui dans La Poétique : « il faut que l'histoire d'une tragédie soit simple, [...] que le retournement de fortune se fasse non pas du malheur vers le bonheur, mais au contraire, du bonheur vers le malheur, et qu'il soit provoqué non par la méchanceté mais par une erreur grave du personnage ».
Le coryphée clôt la pièce sur l'avertissement suivant : « Gardons-nous d'appeler jamais un homme heureux, avant qu'il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin », considération sur l'instabilité et la précarité du bonheur humain que l'on trouve fréquemment chez les Tragiques.
Dans ce que nous appellerions les deux dernières scènes de la pièce, Œdipe fait part à Créon, dont l'arrivée inattendue constitue une sorte de coup de théâtre, de ses regrets et lui fait promettre de s'occuper de ses filles Antigone et Ismène. Rigoureusement symétrique à celle du deuxième épisode, cette scène met en valeur la générosité de Créon, sa noblesse. La présence muette des deux filles d'Œdipe augmente la charge pathétique de la scène.
Le renversement est absolu (Œdipe était roi, mari, père, il devient un misérable, un exilé, dépouillé de tous ses attributs glorieux) et tout à fait conforme à la définition d'Aristote pour qui dans La Poétique : « il faut que l'histoire d'une tragédie soit simple, [...] que le retournement de fortune se fasse non pas du malheur vers le bonheur, mais au contraire, du bonheur vers le malheur, et qu'il soit provoqué non par la méchanceté mais par une erreur grave du personnage ».
Le coryphée clôt la pièce sur l'avertissement suivant : « Gardons-nous d'appeler jamais un homme heureux, avant qu'il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin », considération sur l'instabilité et la précarité du bonheur humain que l'on trouve fréquemment chez les Tragiques.
L'essentiel
La tragédie d'Œdipe réside dans le
caractère inévitable de sa
destinée : son désir de
vérité le pousse à une enquête qui
le mène droit à son malheur, malgré les
mises en garde du devin Tirésias et de
Jocaste.
La vérité de son parricide et de son inceste l'aveugle à tel point qu'il se crève lui-même les yeux et décide de s'exiler.
La vérité de son parricide et de son inceste l'aveugle à tel point qu'il se crève lui-même les yeux et décide de s'exiler.

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