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Exprimer la condition

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Objectif

Connaitre une relation logique fondamentale dans l’argumentation.
Mettre ses connaissances au service de la compréhension des textes.

Points clés

La condition est ce qui est nécessaire pour qu’une situation puisse avoir lieu.
La condition peut être exprimée de manière explicite par une proposition subordonnée introduite par une conjonction ou une locution conjonctive, par un substantif ou par un infinitif.
La condition peut être exprimée de manière implicite par le gérondif ou par une proposition subordonnée participiale.

Pour bien comprendre

Les relations logiques

1. La condition, une relation logique

a. Définition

Une relation logique désigne la manière dont sont liées et construites les idées dans un texte. La condition désigne le fait nécessaire pour qu’une situation puisse avoir lieu.

La condition est notamment nécessaire dans l’argumentation, lorsque l’on veut exprimer une hypothèse.

Exemples
– « Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : “Parce que c'était lui, parce que c'était moi”. » Montaigne, Essais.
– Pour peu que tu travailles, tu réussiras ton examen.
– À condition de ne retenir que la poésie lyrique, les poèmes expriment majoritairement des sentiments.

L’expression de la condition est fondamentale, elle permet de faire avancer le raisonnement, en démontrant la nécessité d’un fait pour qu’un autre fait soit possible.

Exemple
Si tu travailles, tu réussiras.
A B
→ Le fait B n’est possible que si le fait A est réalisé.

b. La condition, explicite ou implicite

Dans un texte, la condition peut-être exprimée de manière explicite (visible, claire) ou implicite (sous-entendue).

Il faut donc être attentif aux différents procédés qui permettent d’exprimer la condition.

2. Exprimer la condition, les différents procédés

a. La condition exprimée de manière explicite

Pour exprimer la condition de manière explicite, on utilise différents procédés.

1. Une proposition subordonnée introduite par la conjonction « si » et les locutions conjonctives dérivées de « si » : « même si », « sauf si », « comme si », etc.

Exemples
– « Si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. » (Voltaire, Candide, chapitre XIX.)
– Même si tu arrives en retard, je te ferai entrer.

Attention à la concordance des temps pour les subordonnées introduites par « si ».

Temps de la subordonnée introduite par « si »	Temps de la proposition principale	Exemple
Si + présent	futur ou présent	Si tu étudies, tu réussiras.
Si + imparfait	conditionnel présent	Si tu étudiais, tu réussirais.
Si + plus-que-parfait	conditionnel passé	Si tu avais étudié, tu aurais réussi.

Rappel
Une locution conjonctive est composée de plusieurs mots.

2. Une proposition subordonnée introduite par d’autres conjonctions et locutions conjonctives.
Dans ce cas, on les différencie grâce au mode utilisé dans la subordonnée.

Conjonctions ou locutions conjonctives	Mode de la proposition subordonnée	Exemple
suivant que, selon que, dans la mesure où, etc.	indicatif	Suivant que nous serons trois ou quatre, nous choisirons un emplacement différent..
à condition que, pourvu que, pour peu que, à moins que, à supposer que, pour autant que, etc.	subjonctif	À condition que nous arrivions à nous entendre, nous pourrons cohabiter sans heurt.
au cas où, dans l’hypothèse où, quand bien même, etc.	conditionnel	Au cas où vous arriveriez avant moi, vous commencerez à distribuer les sujets.

3. Un substantif (= nom commun) introduit par « avec », « à moins de », « en cas de », « sans », « sous réserve de », etc.

Exemple
En cas de retard, nous prendrons le train.

4. Un infinitif introduit par « à condition de », « à moins de ».

Exemple
À condition d’écouter, vous comprendrez.

b. La condition exprimée de manière implicite

Pour exprimer la condition de manière explicite, on utilise différents procédés.

1. Le gérondif (« en » + participe présent).

Exemple
En prenant le temps d’y réfléchir, tu y arriveras.

2. Une proposition subordonnée participiale.

Exemple
La leçon lue, vous pourrez commencer les exercices d’application.

Il est donc particulièrement important de faire attention au contexte.

3. Pour aller plus loin : les notions de « potentiel » et « irréel »

Il s’agit ici de distinguer les différentes valeurs de la condition : veut-on exprimer une éventualité, une potentialité, un fait imaginaire ?

Parmi les subordonnées de condition, on peut distinguer trois valeurs :

l’éventuel ;
le potentiel ;
l’irréel du présent ou du passé (héritage de la langue latine).

La distinction entre ces trois valeurs peut s’opérer de deux manières :

grâce aux temps verbaux employés ;
grâce à la manière dont le fait est envisagé.

Pour comprendre :

Temps de la subordonnée	Temps de la principale	Valeur	Exemple
présent	futur	Éventuel (l’hypothèse exprimée est considérée comme un fait réel)	Si nous partons maintenant, nous arriverons pour le diner.
imparfait	conditionnel présent	Potentiel (l’hypothèse envisagée est considérée comme possible dans l’avenir) Irréel du présent (l’hypothèse envisagée est considérée comme contraire à la réalité présente)	Si tu étais gentil, tu m’attendrais. (= comme tu es gentil, tu vas m’attendre). Si tu étais gentil, tu m’attendrais. (= tu n’es pas gentil, donc tu ne m’attendras pas).
plus-que-parfait	conditionnel passé	Irréel du passé (l’hypothèse envisagée est considérée comme contraire à la réalité passée)	Si nous avions pris la bonne décision, nous aurions réussi.

Cette distinction des valeurs est importante, notamment dans l’étude des textes argumentatifs, et permet d’analyser la stratégie utilisée par l’auteur étudié.