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Explorations et récits de voyage du XVe au XVIIIe siècle

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Objectif
  • Connaitre le contexte historique dans lequel se développe les récits de voyage et les discours sur les peuples indigènes.
  • Comprendre comment le récit de voyage passe du genre documentaire au genre littéraire et philosophique.
Points clés
  • Lorsque Christophe Colomb atteint les Bahamas en 1492, il ouvre l’ère des « grandes découvertes », qui se poursuit avec Vasco de Gama, Magellan, Bougainville, Cook et bien d’autres.
  • Au XVIIIe siècle, des scientifiques se joignent aux équipages, afin de documenter les mœurs des peuples indigènes, la faune et la flore.
  • Avec ses observations sur le peuple des Tupinambas, Jean de Léry pose à la fois les bases d’une future science (l’ethnographie) et d’un mythe qui irrigue longtemps l’imaginaire européen : le « bon sauvage ».

Stimulé par l’étonnement ou l’émerveillement, le voyageur se fait parfois écrivain. Il raconte et décrit son voyage, ses découvertes, les mœurs des peuples nouveaux qu’il rencontre. Il partage également ses émotions et ses réflexions au contact d’une réalité inhabituelle. C’est par exemple le cas de Marco Polo, marchand du XIVe siècle, qui raconte son voyage depuis Venise jusqu’à la cour de l’empereur de Mongolie, sous le titre Livre des merveilles.

Le genre des « récits de voyage » se répand surtout après la découverte de ce que les Européens ont appelé « le nouveau monde » (le territoire en question n’ayant rien de nouveau pour les autochtones !).

1. Les « grandes découvertes »
a. Les grandes expéditions du XVe et du XVIe siècles

En 1492, Christophe Colomb et son équipage accostent sur une île des Bahamas. Le navigateur cherchait, à l’origine, un chemin vers l’Asie en partant du Portugal et en naviguant vers l’ouest. Le continent ainsi découvert porte d’abord le nom d’Indes occidentales, avant de devenir l’Amérique. Peu après, Vasco de Gama ouvre pour le compte du Portugal une route maritime vers l’Inde, en contournant la pointe sud du continent africain (le Cap de Bonne-Espérance). Commandité par l'Espagne, le navigateur Magellan accomplit le premier tour du monde, de 1519 à 1521. Parti en direction de l’ouest, il cherchait quant à lui un passage au sud de l’Amérique pour atteindre les Indes.

b. Le « bon sauvage » : la source du mythe

L’un des récits de voyage les plus célèbres de cette époque est celui de Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, rédigé suite à son court voyage au Brésil pour rejoindre une colonie protestante dans la baie de Rio (1556-1557). Dans cet ouvrage, qui préfigure les premiers travaux d’ethnologie, Jean de Léry relate sa rencontre avec le peuple des Tupinambas, dont il décrit les mœurs, les croyances, les rites et la langue. Le voyageur les dépeint comme forts et séduisants et, bien qu’ils s’adonnent à des rites anthropophages (les Tupinambas mangent les ennemis qu’ils capturent), il ne les juge pas cruels pour autant. En tant que chrétien, ce qui l’indigne surtout, c’est le fait qu’ils ne croient pas en un dieu unique.

La description que de Léry fait des indigènes brésiliens contient en creux une critique des catholiques qui ont massacré les protestants lors de la Saint Barthélémy, en 1571, ou qui s’habillent de façon luxueuse et vaniteuse, loin des idéaux de simplicité et de charité prônés par les Évangiles. En comparaison des Européens, les Tupinambas paraissent innocents, heureux, ignorant le bien et le mal. Ils incarnent l’humanité telle que de Léry l’imagine dans le jardin d’Éden. Son récit contribue à la construction du mythe du « bon sauvage ».

c. L'indigène comme versant positif de l'Européen dépravé

Il serait faux de penser que les indigènes ont laissé les colons européens envahir leurs territoires et s’approprier leurs ressources sans opposer la moindre résistance. Les traces de ces luttes, parfois violentes et acharnées, ont réussi à parvenir jusqu’aux historiens et historiennes. Ces traces sont cependant moins bien documentées que les témoignages des Européens qui, à terme, ont réussi à imposer leur loi et leurs récits des événements. Les discours en faveur des indigènes qui sont entrés dans la postérité durant cette période historique ont donc été produits par des auteurs européens.

Pour beaucoup de colons, les peuples autochtones sont des créatures abandonnées de Dieu, maudites et sans âme. Quelques érudits prennent néanmoins leur défense, comme le missionnaire catholique Bartholomé de las Casas. Après de nombreux voyages, de las Casas entreprend la rédaction d’une Très brève histoire de la destruction des Indes, entre 1539 et 1552. Il y dénonce l’extermination des peuples indigènes des Antilles, exploités par les colons et décimés par les maladies d’origine européenne.

Le philosophe Michel de Montaigne (1533-1592), dont les Essais s’inspirent des écrits de Jean de Léry, considère quant à lui que les indigènes invitent à relativiser la soi-disant supériorité des chrétiens, qui se comportent de façon cruelle, avide, malhonnête et parfois irrationnelle.

2. Voyager au temps des Lumières
a. Les grandes expéditions du XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, les très longs voyages autour de monde se multiplient. Parmi les plus célèbres navigateurs et explorateurs de cette époque, on compte le Français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) et l’Anglais James Cook (1728-1779).

L’esprit des voyages se modifie : il ne s’agit pas seulement d’atteindre et coloniser des territoires jusqu’ici inconnus, mais aussi d’étudier les populations autochtones, la faune et la flore. Des scientifiques font désormais partie des équipages (botanistes, cartographes, ingénieurs, astronomes, géologues…).

b. Le paradis sur terre

Bougainville entreprend le premier tour du monde français dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il quitte Nantes en 1766 et navigue jusqu’au Brésil, passe par le détroit de Magellan et traverse l’océan Pacifique, dont il explore les archipels, avant de rentrer à Saint Malo en 1769. Il tire de son voyage un récit demeuré célèbre, Le Voyage autour du monde, publié en 1772. Bougainville y décrit l’île de Tahiti comme un paradis où femmes et hommes s’adonnent sans entraves aux plaisirs de l’amour. Cela ne manque pas de choquer et de fasciner les Européens, qui considèrent la luxure comme un péché mortel et s’emploient à maintenir la sexualité (des femmes surtout) sous contrôle.

Le philosophe Denis Diderot (1713-1784) reprend et développe ce thème dans Supplément au voyage de Bougainville. Il met en scène deux personnages, A et B, qui discutent du Voyage autour du monde et des mœurs tahitiennes. Dans ce dialogue, Diderot plaide en faveur de l’innocence et de la liberté des Tahitiens. Et, à travers le discours d’un vieillard tahitien, il condamne l’avidité des Européens, qui parcourent le monde dans le but d’accaparer des richesses sur lesquelles ils n’ont aucun droit.

James Cook parcourt le Pacifique à trois reprises entre 1768 et 1779, date de sa mort, à Hawaï. Ses voyages contribuèrent à cartographier la Nouvelle Zélande et la côte est de l’Australie. Son livre Relations de voyages autour du monde continue d’alimenter le mythe désormais profondément ancré du « bon sauvage » : il y décrit le bonheur sobre et frugal des aborigènes d’Australie, dont la nature pourvoit avec générosité à tous les besoins.

3. L'évolution du récit de voyage

À l’origine, le récit de voyage est un genre documentaire, qui retrace les observations et les impressions des voyageurs. En offrant aux Européens une réalité inédite, ces récits bouleversent leur représentation du monde.

Au XIXe siècle, quand les écrivains deviennent à leur tour voyageurs, le récit de voyage bascule dans la littérature et se mue en « roman de voyage », où le romanesque l’emporte sur l’exploration.

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