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Du géocentrisme à l'héliocentrisme

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Objectif
  • Montrer les enjeux existentiels et épistémologiques d’une question scientifique.
Points clés
  • Bien avant Copernic, dès le 6e siècle av. J.-C., Pythagore avance que la Terre est ronde ; quand à Aristarque de Samos (310-230 av. J.-C.), il penche déjà en faveur du modèle héliocentrique.
  • La théorie héliocentrique peine cependant à s’imposer, car elle bouleverse la représentation religieuse de l’univers, qui place l’humanité au centre de la création divine.
  • D’après Galilée, la Bible dit comment aller au Ciel et non pas comment est le ciel : croyance et connaissance ne sauraient poursuivre les mêmes buts.

De nos jours, la rotation de la Terre et des autres planètes sur elles-mêmes ainsi qu’autour du Soleil constitue un fait indiscutable pour les gens éduqués. Cependant, la théorie qui explique ce fait ー l’héliocentrisme ー a longtemps été contestée.
Jusqu’à la Renaissance, la majorité des savants défendent une théorie géocentrique : la Terre est le centre immobile de l’Univers, autour duquel le reste des astres et des planètes sont ordonnés. Mais, à cette époque, le géocentrisme n’est pas seulement une théorie scientifique. C’est aussi une représentation religieuse de l’univers, porteuse de valeurs et de significations.

1. Les trois fondements du géocentrisme

La force apparente du géocentrisme repose d’abord sur notre perception immédiate du monde. De notre point de vue limité, la Terre semble être une surface plate, immobile, autour de laquelle le Soleil et la Lune tournent de façon prévisible, calculable. Nous savons désormais que cette perception est fausse. Il a fallu des siècles pour le découvrir.

Le géocentrisme a été défendu par de grands scientifiques passés. Les premiers d’entre eux rompent avec les mythes, en expliquant les phénomènes observables, non par des agents divins surnaturels, mais par des éléments naturels. L’eau ou le feu remplacent les dieux. Le manque de connaissances et d’instruments ne permet pas à ces pionniers de croire que la Terre puisse être ailleurs qu’au centre de l’univers. Mais Pythagore soutient, contre notre perception immédiate, que la Terre est ronde dès le 6e siècle avant notre ère.
Aristote (383-325 av. J.-C.) ajoute à cette idée des arguments tirés d’observations : la forme circulaire de l'ombre de la Terre projetée sur la Lune lors des éclipses ou les changements observés dans l'aspect du ciel quand on change de latitude. Aristote défend aussi une forme de géocentrisme : la Terre serait au centre d’un univers fini, divisé en deux. D’un côté, on trouve la Terre, située sous l’orbite de la Lune, où tout change, où rien n’est calculable. C’est le monde sublunaire. De l’autre, il y a un monde supra lunaire, où le mouvement des astres est immuable et parfait.
Plus tard, Ptolémée (100-168) perfectionne le géocentrisme au point d’en faire une théorie qui survivra jusqu’à la Renaissance. Les calculs de Ptolémée permettent de prévoir avec une certaine exactitude les mouvements des étoiles comme ceux des planètes de notre système solaire.

Le géocentrisme s’appuie enfin, dans notre culture, sur la religion. Quelques passages de la Bible suggèrent en effet que la Terre est au centre de l’univers. Dans la Genèse, par exemple, il est écrit que le Soleil et la Lune sont créés par Dieu après la Terre, pour l’éclairer. À cet égard, le géocentrisme est d’abord un anthropocentrisme : s’il est plus satisfaisant de croire que la Terre est au centre de l’Univers, c’est parce qu’il est plus gratifiant pour nous de croire que l’Homme est au centre de la création et de l’attention de Dieu.

2. La révolution copernicienne et l’héliocentrisme

Quelques savants de l’Antiquité défendent l’hypothèse héliocentrique, comme le mathématicien et astronome Aristarque de Samos (310-230 av. J.-C.). Ces hypothèses sont transmises de l’Antiquité à la Renaissance, mais ce n’est qu’avec Copernic (1473-1543) qu’elles commencent à bouleverser le consensus géocentrique.

Ce bouleversement s’explique également par un affaiblissement du modèle de Ptolémée, qui présente des points faibles. L’un d’eux concerne le mouvement des planètes de notre système solaire : si l’on suppose que les planètes tournent autour de la Terre et non du Soleil, pourquoi semblent-elles régulièrement aller en arrière ? Une théorie très complexe (dite des épicycles) propose une explication à ce phénomène, mais elle est démentie par les observations les plus exactes.
Pour gagner en exactitude, les astronomes complexifient encore le modèle géocentrique. Malgré tous leurs efforts, il devient de plus en plus évident que le géocentrisme n’est pas satisfaisant. L’héliocentrisme est donc défendu par Copernic, avec discrétion et prudence, comme un modèle astronomique à la fois plus simple et plus exact que le géocentrisme de Ptolémée.

Les autorités religieuses chrétiennes, catholiques comme protestantes, condamnent très vite les travaux de Copernic. Luther juge que le Soleil ne peut pas être le centre immobile de l’Univers puisqu’il est écrit dans la Bible que Josué a arrêté la course du Soleil. D’autres citeront le psaume 93 qui, dans certaines traductions, affirme que la Terre ne bouge pas. Mais en dépit des censures et des condamnations religieuses, le modèle de Copernic sera amélioré et adopté par ses successeurs pour aboutir au consensus scientifique actuel.

3. L’anthropocentrisme en question

Un modèle scientifique a pour fonction et pour but de décrire correctement des phénomènes afin de les prévoir. Il participe à la recherche de la connaissance. Or, la connaissance peut détruire nos croyances les plus chères. Celles et ceux qui ont cru au Père-Noël le savent. Freud remarque ainsi qu’en expulsant l’humanité de sa place centrale dans l’univers physique et biologique, Copernic et Darwin lui ont infligé une blessure narcissique : il est vexant d’apprendre que nous ne sommes pas une espèce exceptionnelle logée sur une planète exceptionnelle. C’est pourquoi la connaissance scientifique peut être contestée pour des raisons extérieures à la science. Les religions revendiquent ainsi encore souvent le monopole de la vérité afin de discréditer des vérités contraires à leurs dogmes. Cette prétention religieuse se paie souvent de l’erreur et de l’injustice. L’Église catholique a mis 300 ans à reconnaitre son erreur lors du procès de Galilée. Lui-même, bon chrétien, écrivait que la Bible dit comment aller au Ciel et non pas comment est le ciel. En d’autres termes, la Bible guide les croyants vers le Salut, mais on y chercherait en vain de la physique, de l’astronomie, ou encore de la biologie.

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