Enfance, Nathalie Sarraute
À l’âge de 83 ans, elle décide de publier Enfance, un dialogue avec la fillette qu’elle a été. Elle ne livre pas de continuité dans son récit, seulement des souvenirs épars, des fragments.
Nathalie Sarraute meurt en 1999.
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Doc.1. Nathalie Sarraute |
Sa mère vit avec Kolia, et son père avec Véra. Depuis Moscou, Natalya fait le voyage vers Paris avec sa mère. Puis, sa mère décide de retourner en Russie, laissant Natalya avec son père, qui s’est installé en France pour des raisons politiques.
L’enfant se sent abandonnée, mais ne peut le dire, redoutant la force des mots : dire les choses les fait exister. Elle veut faire exister une mère aimante, conforme à toutes les mères.
Elle entretient avec son père une relation tendre et complice où les non-dits leur servent souvent de langage. Celui-ci, depuis son remariage, s’interdit une trop grande proximité avec sa fille, Natalya semble le comprendre et parvient à ressentir, au-delà des mots, l’amour de son père. Elle doit construire sa place dans cette famille recomposée entre son père, sa belle-mère et sa demi-sœur, Hélène.
Nathalie Sarraute construit son récit à partir de fragments de souvenirs, d’images et de situations qui l’ont marquée. Elle ne fait pas un récit exhaustif de son enfance.
Au fil des pages, la narratrice est interpellée par son double qui la met en garde contre toute dérive romanesque.
Le récit s’achève à l’entrée en sixième de la petite Natalya : « C’est peut-être qu’il me semble que là s’arrête pour moi l’enfance… ».
• Son père, Ilvanov Tcherniak : ingénieur chimiste, il doit fuir la Russie en raison de ses positions politiques. Il s’installe en France où il établit une usine de produits colorants ;
• Sa mère, Pauline Chatounovski : elle écrit des nouvelles et des romans sous le pseudonyme de Vichrovski. Après son divorce, elle se remarie avec Nicolas Boretzki ;
• Véra, sa belle-mère ;
• Hélène, sa demi-sœur, fille de Véra, surnommée Lili.
Naïve et réfléchie, la petite Natalya accorde aux mots une puissance quasi magique. Les mots ont une matérialité, ils agissent sur la narratrice et la poussent à agir.
Très jeune, elle fait déjà une première tentative d’écriture d’un roman. Elle ressent ses mots, qu’elle va à la fois chercher loin d’elle-même et au plus profond de son âme, étrangers et malhabiles. Elle dit qu’elle ne connaît pas « leurs habitudes », c’est comme s’ils avaient une existence propre. Son oncle la « délivre » de cette tentative en lui déclarant qu’il faut apprendre l’orthographe avant d’écrire.
Natalya essaie également de faire dire à son père qu’il l’aime, non pas pour s’assurer de son sentiment envers elle, mais pour entendre les mots « Je t’aime ».
Elle porte en elle les mots de sa mère, comme « un paquet qu’elle m’a donné à emporter… ». Ces mots ne sont pas les siens, mais pourtant elle ne peut les ignorer. Elle va finir par s’en servir.
De son point de vue, elle a évité les pièges de l’autobiographie :
- les clichés ;
- les souvenirs reconstruits par la tradition familiale ;
- les passages réinventés car la mémoire fait défaut pour certains souvenirs ;
- la tentation de l’embellissement du souvenir par simple plaisir esthétique ;
- la déformation intentionnelle de certaines personnes (sa mère par exemple) ;
- l’incertitude des sources.

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