Electre : Les thèmes
Cette tradition veut que les personnages nobles qui sont les héros de la tragédie soient capables de sentiments purs et absolus. Ainsi, ces mêmes personnages sont habités par des passions violentes qu'ils ne peuvent réfréner : c'est là que les conflits qui les opposent trouvent leur origine.
Ici Electre désire que la vérité éclate au grand jour concernant le crime de son père notamment, et que, par la révélation de la vérité, toutes les âmes d'Argos soient purifiées. En cela elle se heurte évidemment aux assassins d'Agamemnon qui ne veulent pas s'avouer coupables de ce meurtre.
De plus, à la haine qu'Electre nourrit pour sa mère, Clytemnestre ne peut répondre que par une hostilité constante si elle veut conserver sa dignité et ne pas se laisser dominer par sa fille.
Les ressorts de la tragédie dans cette version-ci relèvent non seulement des héritages du mythe, mais aussi de la menace que représentent les Corinthiens. Cette nouvelle donnée exacerbe les tensions entre Electre et Egisthe car aucun ne veut se plier à la volonté de l'autre. Ainsi, malgré la transformation du régent en souverain magnanime et bien qu'il soit prêt à faire des concessions, la guerre est inévitable.
Pour autant, si le tragique est bien présent chez Giraudoux, le traitement qu'il en fait se différencie du traitement antique puisque les scènes de tragique intense alternent avec des scènes plus légères : il fait intervenir le burlesque dans la tragédie.
Cela passe non seulement par la création de situations plaisantes, mais aussi plus précisément par des anachronismes de différentes natures : des termes (« échauguette », « allée de ciment »...), des personnages (le couple adultère tiré de la comédie), des thèmes (la condition de la femme), des échos de l'histoire contemporaine, etc.
De même, les Euménides ne sont pas une création de Giraudoux, mais elles ont ici la particularité de grandir durant la pièce : d'abord petites filles, elles atteignent l'âge d'Electre à la dernière scène.
Le poids du destin se fait moins oppressant que dans les pièces antiques, et le tragique change même de nature au deuxième acte, puisque la guerre entre au centre des tensions.
A l'époque, ce monologue est aussi le plus long jamais écrit.
Dans Electre, Giraudoux
introduit des questions qui évoquent les conflits du
XXe siècle, que ce soit la guerre
d'Espagne ou les tensions croissantes dues à la
montée du fascisme.
On y perçoit des échos du mouvement communiste dans
l'hermétisme qui sépare les dirigeants et le
peuple, ou des échos de la pensée contestataire et
de l'idée de révolution dans la volonté de
s'opposer au pouvoir en place.
Le débat d'idées central questionne la position d'un individu dans l'Etat, que ce soit d'un point de vue individuel (Electre) ou d'un point de vue collectif (Egisthe).
Souvent dans les conflits politiques traités en littérature, ce sont les héroïnes qui se trouvent dans l'opposition face à un homme qui exerce un pouvoir tout puissant. Ce schéma se dessine non seulement dans la pièce qui nous occupe, mais aussi dans Antigone d'Anouilh, également issue du mythe antique.

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