Jean Cocteau
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Très tôt, il montre des dispositions pour le dessin, et sa fascination pour le théâtre l'amène à construire lui-même d'astucieux théâtres de carton.
Drame familial : le 5 avril 1898, son père se suicide. Son grand-père maternel, désormais chef de famille, l'initie à la musique.
Cancre, il est renvoyé du lycée en 1904. En 1906, il compose ses premiers poèmes et échoue à son baccalauréat qu'il n'obtiendra jamais. Il fait alors son entrée dans le monde.
Dans les salons parisiens, sa virtuosité
langagière passionne. Le 4 avril 1908, une lecture
publique de ses vers est organisée et le 15 juillet, il
est publié pour la première fois avec son sonnet
Les
Façades.
Catulle Mendès, Edmond Rostand et Anna de Noailles sont
ses modèles. Il publie ses trois premiers recueils
poétiques : La Lampe
d'Aladin (1909), Le
Prince frivole (1910) et La Danse de Sophocle (1912).
oDes rencontres déterminantes
1912 : Gide lui conseille l'épure et la rigueur stylistiques. Par ailleurs, après l'échec de sonDieu bleu, Serge Diaghilev, directeur des Ballets russes, par son « Étonne-moi », lui fait comprendre que la vérité est dans la surprise. Son Potomak, synthétise ces découvertes et renie ses premiers recueils.
1915 : Il rencontre Picasso et Satie. Avec eux, ainsi que Diaghilev et Massine, il crée le ballet Parade (1917). Apollinaire parle pour la première fois de "sur-réalisme".
1918 : Il devient porte-parole du " groupe des Six ", réunis autour de Satie, et dont il énonce les principes dans Le Coq et l'Arlequin.
1919 : Il rencontre Raymond Radiguet, qui l'initie à la forme romanesque et le détourne de l'avant-garde. Fruit de cette rencontre, son art poétique Le Secret professionnel paraît en 1922. Mais Radiguet meurt des suites d'une typhoïde mal soignée en 1923. Cocteau trouve du réconfort dans l'opium et connaît une crise mystique.
oCulte et cabale
Refusant toute école, il rejette le dogme des surréalistes et devient leur bouc émissaire.
En 1921, la première des Mariés de la tour Eiffel est prise d'assaut par les dadaïstes ; en 1928, lors d'une lecture au Vieux-Colombier, Prévert gifle le récitant sur scène ; en 1930, Eluard, par ailleurs animé contre son homosexualité, perturbe la première de La Voix humaine à la Comédie-Française.
Mais il trouve de nombreux soutiens parmi la jeunesse et ses amis mécènes, notamment Chanel, qui lui offre les costumes des Chevaliers de la Table ronde (1937) dont il confie le rôle de Galaad à Jean Marais, avec qui il formera un couple légendaire.
En 1944, il est commandeur de la Légion d'honneur. En
1953, il est président du festival de Cannes. En
1955, il est élu à l'Académie
royale de langue et de littérature françaises de
Belgique, puis à l'Académie
française. En 1956, il est docteur honoris causa de
l'université d'Oxford. En 1957, il est membre honoraire
du National Institute of Arts and Letters de New York. Et, en
1960, il est élu Prince des poètes.
Désormais reconnu, il vit serein.
Mais en apprenant la mort d'Édith Piaf, il est pris d'étouffements et s'éteint le 11 octobre 1963.
C'est dans le dessin, son premier et dernier mode d'expression, que cette recherche de la pureté de ligne est la plus évidente.
Quant au cinéma, il est l'ultime synthèse : il abolit les frontières des différents domaines de l'art en les convoquant simultanément. Avec Le Sang d'un poète (1932), premier volet d'une trilogie dont Orphée (1950) et Le Testament d'Orphée (1960) sont les deux autres, il a appris à écrire sur une pellicule « comme avec de l'encre ».
oOEdipe
Il est le jouet des dieux et de la fatalité, franchit la
limite qui sépare le bien du mal.
oAntigone
Elle en appelle à d'autres lois que celles qui ont
été édictées aux hommes. De
même, le poète revendique le droit à une
vérité autre que celle des humains.
oOrphée
Il est la figure du poète par excellence. Il abolit la
frontière entre le royaume des morts et des vivants,
enchante les monstres et ne craint pas de risquer sa vie pour
mener à bien sa quête : la recherche d'Eurydice,
c'est-à-dire l'inspiration poétique.
Le poète est un apatride. Avec innocence, il « expire » tout ce qui lui est dicté, qui est la vérité et que les humains prennent pour mensonge. Comparant son destin tragique à celui du Christ (J.C.), le plus grand des poètes, il nourrit son oeuvre de son sang.
o« Phénixologie »
Le poète est lui-même la matière de son oeuvre. Défunt, il renaîtra de ses cendres à travers elle en la personne du lecteur.
Jean Cocteau, poussé par son génie poétique, a voulu abolir les frontières de l'art qui, sous son influence, a fait son entrée dans la modernité.
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