Electre : Lecture méthodique : Acte II, scène 10
Interviennent le mendiant, Electre, la femme Narsès, les Euménides, un serviteur.
Le climat tragique persiste encore dans la détresse du peuple dont le représentant est la femme Narsès. L'avenir semble bien compromis pour lui, mais aussi pour Oreste qui sera poursuivi par les Euménides.
Cette scène marque le paroxysme du tragique ; néanmoins, après le cataclysme, la pièce se clôt sur une promesse de renouveau : l'aurore. Malgré cela, une incertitude subsiste qui concerne l'avenir d'Electre.
Plus précisément, le tragique est incarné par les Euménides qui ont désormais atteint la taille d'Electre et qui sont en mesure d'accomplir leur tâche : elles vont entamer leur lutte pour la vengeance. Ce sont également elles qui annoncent le chaos.
La femme Narsès, issue du peuple, accentue quant à elle l'aspect tragique : elle se trouve au cœur du drame, sans y avoir pourtant pris part. De son propre aveu, elle ne comprend pas ce qui arrive ; l'acharnement des dieux n'est en effet dirigé que vers la famille royale, même si le peuple en subit les conséquences. Ce personnage illustre ainsi combien les hommes sont les jouets de la tragédie.
Le personnage d'Electre a évolué depuis le début de la pièce : elle a mis en application ses idéaux et est parvenue à aller au bout de son action. Satisfaite de l'anéantissement dont la ville est victime, elle estime avoir remporté une victoire puisqu'elle pense posséder sa conscience, Oreste et la justice. Mais les Euménides lui font prendre conscience que l'anéantissement concerne aussi sa propre personne : elles détruisent ainsi ses certitudes.
Il subsiste néanmoins chez les personnages en
présence (Electre, le mendiant et la femme
Narsès) la conviction d'une renaissance
lorsqu'ils identifient ce moment comme l'aurore. Au
début de la scène c'est une lueur, puis on y voit
la naissance d'un jour nouveau.
Cependant un tel espoir est aussitôt contesté par
les Euménides qui s'attachent à signifier
à Electre que sa satisfaction ne tient qu'à peu
de choses c'est-à-dire à la justice, ou
plutôt sa justice.
Son ton est péremptoire (phrases affirmatives et courtes) : elle ne doute de rien et reste convaincue du bien-fondé de son action. Obsédée par l'idée de rétablir la justice, elle reste enfermée dans cette perspective. Dénuée de conscience politique, elle ne semble pas concernée par le massacre d'innocents.
Toutefois, le rôle d'Electre a évolué dans la pièce, au regard de cette scène finale. En effet, si au début elle était la victime dont le père a été tué et dont on veut se débarrasser, elle est ensuite devenue le bourreau qui s'obstine à condamner la ville à la destruction au nom d'un idéalisme moral.
Un dernier retournement s'opère ici puisqu'elle redevient une victime : elle est celle qui reste seule et qui a tout perdu.
De même, il se produit un échange de destins entre Oreste et Egisthe : le premier, de victime devient criminel et vice versa.
Le déroulement tragique ne pouvait être contrarié et conduit à une issue fatale. Toutefois, malgré cette clôture tragique, une lueur d'espoir subsiste.
Le parallèle avec le contexte de l'entre-deux guerres est aisé et Giraudoux fait passer dans la pièce la pointe d'optimisme qu'il s'agit de garder à l'esprit pour l'avenir.

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