Electre : Lecture méthodique : Acte II, scène 8
de la page 117, Egisthe : « Et cette justice qui te fait brûler ta ville... » ;
à la page 119, Electre : « ...elle est éternelle mais ce n'est qu'un éclair. ».
Interviennent Electre et Egisthe.
Dans ce passage se confrontent deux personnages et deux conceptions différentes du pouvoir : le débat semble sans issue entre l'idéalisme de l'un (Electre) et le réalisme de l'autre (Egisthe).
Le thème du regard et de la lumière garantit néanmoins l'unité de l'extrait, malgré la divergence des discours.
Electre rejette la transformation et le repentir d'Egisthe. Cela se traduit dans son discours par de la dérision lorsqu'elle évoque la guerre et l'incendie ou le champ de bataille. Elle érige le crime du régent en symbole et considère que le peuple est complice puisqu'il est représenté par cet homme condamnable.
Le discours de la jeune fille est marqué par la démesure : implacable, elle est obsédée par l'idée de pureté qu'elle aimerait voir régner partout. Il ne faut pas oublier que l'excès est condamné chez les Grecs qui prônent la modération en toute chose : en cela, le comportement d'Electre est doublement blâmable.
Enfin, Electre ne voit les gens qu'individuellement, ce qui amène son regard à se concentrer sur les fautes de chacun : elle ne distingue pas les individus du peuple, pris dans sa globalité. Elle s'intéresse donc à chaque problème en particulier : elle refuse de faire l'impasse sur le moindre crime, même s'il s'agit de sauver un peuple. Elle ne s'attache qu'à ces préoccupations, sans considérer le danger imminent de la guerre.
En réponse aux métaphores de la jeune fille, le régent a recours à des images plus concrètes. En lui se manifeste la maturité d'un homme politique qui considère son peuple comme « un corps à régir » : il est réaliste.
Surtout, Egisthe parle peu car il ne dit plus que l'essentiel. L'urgence de la situation le pousse à rechercher l'efficacité, tandis que la certitude que la guerre aura lieu se renforce à chaque parole que prononce Electre.
La prospérité qui régnait sur la ville jusqu'alors n'était qu'un leurre, dans la mesure où elle s'est fondée sur l'obscurité du mensonge et de l'injustice. Dans l'esprit d'Electre un peuple ne peut survivre s'il n'est pas pur, et sans vérité, l'avenir n'a pas de sens. Pour elle, le malheur de la guerre est le prix à payer pour retrouver la lumière dans le regard du peuple.
L'image de la lumière a surtout un rôle esthétique dans le texte. A travers la métaphore filée de la vérité, la lumière prend pour Electre une dimension divine très forte mais dont elle ne se satisfait pas. La vérité est fugace et les hommes doivent savoir saisir cet éclair, sinon il sera trop tard pour se venger.
Outre le tragique du mythe, la pièce se teinte ici d'un tragique moderne : l'engrenage de la guerre dans lequel s'inscrit l'écriture de la pièce (1937). Ainsi, la tension du contexte de l'écriture est reprise dans la fiction.

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