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Cours préliminaire et enseignement de la forme

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Objectif 
Expliquer en quoi consistent le cours préliminaire de Itten et l'enseignement de la forme par Klee et Kandinsky, ainsi que les raisons de leur importance au Bauhaus.
Instauré par Johannes Itten dès son arrivée au Bauhaus fin 1919, le cours préliminaire, ou Vorkurs, est un prolongement de la pensée de ce jeune peintre d'origine suisse, ancien instituteur qui, à trente ans, a déjà fondé son école d'art privée à Vienne.
Gropius engage donc un artiste autant qu'un pédagogue, et bien qu'il soit amené à diriger de multiples ateliers en tant que maître de forme, Itten sera surtout reconnu, mais aussi décrié, pour son cours préliminaire. Pourtant, Itten dira lui-même n'avoir rien inventé avec son cours préliminaire, des cours probatoires existant déjà dans d'autres écoles d'art en Allemagne.
Mais la qualité de son enseignement et la pertinence de ses théories feront de ce cours quelque chose d'unique pour l'époque. Seuls deux peintres déjà célèbres et fins théoriciens, Paul Klee et Wassily Kandinsky, seront à même d'apporter leur contribution à cet enseignement théorique avec leurs « enseignements de la forme » respectifs.
1. Les théories de Itten  
Au départ, Itten se propose de sortir ses élèves de leur torpeur, de les débarrasser de leurs conditionnements, pour leur révéler leur talent caché puis, le cas échéant, de ne garder que les meilleurs d'entre eux, le cours préliminaire ayant d'abord pour but d'opérer une sélection. Mais Itten veille aussi à transmettre sa conception de l'expérience créatrice et ses théories portant sur la couleur et la forme.

Pour détecter les talents, il se sert d'exercices consistant à manipuler et à ordonner de manière visuellement cohérente et équilibrée des matériaux de formes, de couleurs et de textures diverses. Il initie également ses élèves à l'analyse de tableaux de maîtres : rythmes des lignes et des couleurs, composition, etc.

Les théories de Itten sont plutôt orientées sur la couleur. Goethe fut parmi les premiers à élaborer une théorie de la couleur, exercice qui allait devenir une sorte de tradition allemande. Adolf Hoelzel, professeur de Itten à l'académie de Stuttgart y apporta sa contribution.

Reprenant le flambeau, Itten insistera plus particulièrement sur le rapport entre couleurs et formes élémentaires (carré, triangle, cercle), selon lui indissociables. Il établira aussi les rapports de contrastes entre plusieurs de ces formes colorées. Itten élaborera également une sphère des couleurs, encore utilisée de nos jours, permettant de lire en un clin d'oeil la loi de complémentarité des couleurs (primaires, secondaires, complémentaires) ainsi que leurs rapports au noir et au blanc.

Pour Itten, les rapports couleurs/formes sont dictés par des lois quasi mystiques d'où dérive l'influence qu'ont les unes et les autres sur l'esprit et la perception. D'où un système d'analogies invariables : triangle jaune représentant l'énergie, la vie, l'expansion, la lumière ; carré rouge pour le sang, la passion, la mort, le sombre ; disque bleu pour la paix, l'infini, l'uniformité.

Pour parachever ces enseignements théoriques, Itten incite ses étudiants avant tout travail à utiliser leur corps pour mieux en saisir les subtilités, en se mouvant de manière « circulaire » ou « triangulaire », comme il les invite à méditer et à maîtriser leur respiration. Les idées de Itten déborderont sur le travail en atelier et sur les formes et les couleurs des objets produits.
2. Les théories de Kandinsky  
Kandinsky est en bien des points d'accord avec Itten, en particulier sur le rapport des formes élémentaires avec les couleurs. Son enseignement est cependant plus pointu. Depuis son essai Du spirituel dans l'art, paru en 1912, il fait figure de grand théoricien, mais ses idées lui sont venues depuis son plus jeune âge, alors qu'il était déjà conscient des effets de telle couleur ou de telle sonorité sur l'humeur ou sur l'imagination.

Kandinsky apportera donc au cours préliminaire une dimension plus scientifique et rigoureuse. Il introduira les notions de température des couleurs (chaudes ou froides) et de tonalité (clair ou sombre). Il définit ainsi les « quatre sons majeurs » : chaud et brillant ; chaud et sombre ; froid et brillant ; froid et sombre. Plus une couleur tend vers le jaune, plus elle est chaude ; plus elle tend vers le bleu, plus elle est froide.

Puis Kandinsky établit ses « grands contrastes » : entre le jaune et le bleu, le jaune étant actif, expansif et volatile, le bleu étant passif, limité et solide ; entre le rouge et le vert, le rouge étant fort et passionné, quand le vert, mélange de bleu et de jaune, est sage et borné ; le orange (rouge et jaune) et le violet (rouge et bleu) ; le blanc et le noir.

Comme Itten, Kandinsky lie inextricablement couleur et forme comme faisant partie du même langage. La forme part toujours du point, à partir duquel se trace la ligne, qui sera régulière, courbe ou brisée selon les forces qui s'exercent sur elle. Il attribue aussi des températures aux lignes : les horizontales sont froides, les verticales chaudes, ce qui influe sur le choix des formats des supports et sur la composition des oeuvres. C'est donc tout un système, cohérent et donné pour être indiscutable, que propose Kandinsky à ses élèves.
3. Les théories de Klee    
Klee sera beaucoup moins catégorique que Kandinsky. Il ne présentera pas ses idées comme étant des lois universelles mais comme des expérimentations empiriques, propres à chacun. Mais comme ses collègues, Klee insistera sur les correspondances entre les manifestations du réel, entre peinture et musique notamment, ce qui de sa part sera d'autant plus pertinent que Klee aura été violoniste virtuose dans sa jeunesse. Et bien qu'il soit un mystique réservant l'acte créatif au domaine des mystères inexplicables, Klee saura délivrer un enseignement aussi raisonné que Itten et Kandinsky.

Comme ce dernier, Klee part du point et de la ligne qui est un point en mouvement. La ligne peut être active, passive ou médiane : active lorsqu'elle est libre et décrit des trajectoires indéterminée ; « médiane » lorsqu'elle dessine une forme reconnaissable ; passive lorsqu'elle est colorée, la couleur reprenant le caractère actif.

Les lignes « médianes » permettent de déterminer deux types de formes : les formes structurelles, une structure étant constituée d'éléments pouvant être reproduits à l'infini, comme les briques d'une maison ou les écailles d'un poisson, et les formes individuelles - comme la maison elle-même ou le poisson - auxquelles aucun élément ne peut être soustrait ou ajouté sans qu'elles en soient fondamentalement modifiées.

Pour Klee, l'art est question d'harmonie au sein d'une même forme et jusque dans l'agencement des différentes formes entre elles, mais aussi entre lignes, couleurs, tonalités, entre la matière et l'esprit, entre les principes mâle et femelle, etc. Il n'y pas d'autre règle que celle qui accorde un élément en fonction des propriétés d'un autre, et Klee fera essentiellement appel à la sensibilité de ses élèves plutôt qu'à des théories qu'il leur imposerait. Cette absence de dogmatisme contribue à distinguer Klee de Itten et de Kandinsky.
L'essentiel
Itten, le plus important professeur des premières années du Bauhaus, crée le cours préliminaire qui est à la fois un cours probatoire, permettant de sélectionner les meilleurs élèves, et un cours magistral dans lequel il enseigne ses propres théories de la couleur et de la forme. Il espère ainsi inciter les élèves à développer leur propre vision, à partir de règles simples, insistant surtout sur les notions de rapport, de contraste et d'équilibre.

Klee et Kandinsky, tous deux théoriciens comme Itten, compléteront cet enseignement, avec des idées sensiblement similaires à celles d'Itten et qui, comme lui, sauront insuffler pertinence et cohérence au programme balbutiant du Bauhaus.

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