Constante d'Avogadro, évaluer des ordres de grandeurs
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Objectifs
Rappeler ce qu’est le nombre d’Avogadro. Montrer
que cette constante établit un lien entre le monde
microscopique et macroscopique. Voir comment le nombre
d’Avogadro intervient dans d’autres constantes
physiques. Décrire deux méthodes
expérimentales pour estimer le nombre
d’Avogadro.
1. La constante d'Avogadro
Notamment en chimie, on est souvent amené à
étudier des phénomènes observables
macroscopiquement : combustion,
précipitation, dégagement gazeux, etc. Or,
ces phénomènes sont directement reliés
à des réactions chimiques, qui se
produisent ainsi à l’échelle de la
molécule. Quand on se limite à une
analyse qualitative (changement de couleur d’une
solution), cela ne pose pas de difficultés. Mais,
dès que l’on souhaite faire des calculs, il
faut « compter les molécules ». Il y a
ainsi la nécessité d’établir
un lien entre le monde macroscopique et
microscopique.
Quand on manipule des grands nombres, on les groupe en « paquets » : millions, milliards, … et/ou on emploie des exposants. La solution retenue en chimie est de considérer la mole, c'est-à-dire une collection d’« objets » identiques (molécules, atomes, …). Le nombre d’entités dans une mole est donnée par le nombre (ou constante) d’Avogadro
.
La mole a été définie comme le nombre d’atomes de carbone contenus dans 12 grammes de carbone 12 pur. De part cette définition,
n’est pas connue de
manière exacte. Sa valeur approchée
actuellement retenue est environ de :

l’unité
devant être comprise comme
« nombre d’entités par mole ».
L’incertitude relative est de
(plus ou moins cette valeur).
De part le nombre colossal que représente
, c'est-à-dire environ
602 214,129 milliards de milliards, il est illusoire
(et même inutile) d’essayer de connaître
le nombre d’Avogadro avec une précision
absolue, à l’unité près.
D’ailleurs, si on pouvait compter les atomes un par
un, à un rythme de un par seconde, il faudrait
années pour recenser une
seule mole d’atomes.
L’Univers a environ
…
Quand on manipule des grands nombres, on les groupe en « paquets » : millions, milliards, … et/ou on emploie des exposants. La solution retenue en chimie est de considérer la mole, c'est-à-dire une collection d’« objets » identiques (molécules, atomes, …). Le nombre d’entités dans une mole est donnée par le nombre (ou constante) d’Avogadro

La mole a été définie comme le nombre d’atomes de carbone contenus dans 12 grammes de carbone 12 pur. De part cette définition,


l’unité


De part le nombre colossal que représente


L’Univers a environ

2. Lien entre le nombre d'Avogadro et d'autres
constantes physiques
On connaît les formules basées sur
l’utilisation de la mole : nombre de mole
,
(M est la masse
molaire), concentration molaire
. Or, la mole ou
interviennent à
d’autres occasions.




a. La constante des gaz parfaits
Amedeo Avogadro (1776-1856) émis
l’hypothèse en 1811 que deux volumes
égaux de gaz, pris dans les mêmes conditions
de températures et pression, renferment autant
de molécules de gaz, quelle que soit la
nature de ces derniers (
).
Cela a donné la loi d’Avogadro, aussi connue sous le nom de loi des gaz parfaits :
.
La pression P est en Pa, le volume V en
, le nombre de moles n en
mol, la température T en Kelvin et R
est la constante des gaz parfaits.
Cette constante résulte de la relation :
où
est la constante de
Boltzmann, qui est utilisée pour faire le lien
entre la température et
l’énergie interne d’un
système (voir fiche dédiée).
La loi des gaz parfaits est une parfaite illustration du lien entre microscopique et macroscopique, car cette loi rend compte du comportement des molécules d’un gaz. En effet, les molécules, par leur agitation désordonnée, donnent lieu à la température. D’autre part, par leurs chocs répétés contre les obstacles (parois), cela donne alors la pression.
Remarque : la loi des gaz parfaits peut être vue comme une généralisation de la formule
, où
est le volume molaire.
Dans les conditions normales de température et
pression, respectivement
et
, le volume molaire vaut :


Cela a donné la loi d’Avogadro, aussi connue sous le nom de loi des gaz parfaits :

La pression P est en Pa, le volume V en

Cette constante résulte de la relation :


La loi des gaz parfaits est une parfaite illustration du lien entre microscopique et macroscopique, car cette loi rend compte du comportement des molécules d’un gaz. En effet, les molécules, par leur agitation désordonnée, donnent lieu à la température. D’autre part, par leurs chocs répétés contre les obstacles (parois), cela donne alors la pression.
Remarque : la loi des gaz parfaits peut être vue comme une généralisation de la formule





b. La constante de Faraday
La constante de Faraday est par définition
la charge électrique d’une mole
d’électrons, en valeur absolue. Ce
nombre se note conventionnellement
. On a :

Le e est la charge élémentaire, c'est-à-dire la charge du proton, ou celle de l’électron en valeur absolue.
, ce qui donne
.
La constante de Faraday est utilisée par exemple en électrochimie, pour étudier le fonctionnement d’une pile, d’un accumulateur électrique, d’un électrolyseur (cours 1ère S). En effet, il permet de faire le lien entre les formules électriques et les relations de chimie.
Plus précisément,
donne la charge
électrique (en C) comme le produit du courant
électrique I (en A) par le temps t
(en s). Q s’exprime aussi comme
, où
est le nombre de moles
d’électrons qui a transité dans le
circuit électrique. Cette quantité
d’électrons est alors mise en relation avec
les demi-équations chimiques qui régissent
le fonctionnement de l’appareil
étudié. Par exemple pour une pile Daniell
:


On peut alors estimer la quantité (puis la masse) de cuivre formé ou de zinc consommé au niveau des électrodes de la pile.


Le e est la charge élémentaire, c'est-à-dire la charge du proton, ou celle de l’électron en valeur absolue.


La constante de Faraday est utilisée par exemple en électrochimie, pour étudier le fonctionnement d’une pile, d’un accumulateur électrique, d’un électrolyseur (cours 1ère S). En effet, il permet de faire le lien entre les formules électriques et les relations de chimie.
Plus précisément,





On peut alors estimer la quantité (puis la masse) de cuivre formé ou de zinc consommé au niveau des électrodes de la pile.
c. Unité de masse atomique
L’unité de masse atomique
(appelée aussi unité de masse atomique
unifiée) est par définition la masse de
1/12ème de la masse d’un atome de carbone
12, mesurée dans des conditions standards (au
repos, atome non lié). Comme
atomes de carbone 12 ont par
définition une masse de 12 grammes, on en
déduit que :
c'est-à-dire
Ici, la constante d’Avogadro fait le lien
entre la masse d’un échantillon
macroscopique et la masse des atomes qui le
constituent.
L’unité de masse atomique est utile pour estimer la masse d’atomes/molécules, mais est aussi utilisée en physique nucléaire. En effet, la masse d’un électron est presque 2000 fois plus faible que celle d’un nucléon (proton ou neutron). La masse d’un noyau est ainsi considérée égale à celle de l’atome correspondant, et peut s'exprimer en u.
En physique nucléaire, il est courant de « convertir » une masse m en énergie
, en utilisant la relation
d’Einstein
, où c est la
célérité de la lumière dans
le vide. Le Joule n’étant pas adapté
à la physique du noyau, on fait appel au MeV
(méga-électronvolt), multiple de
l’électronvolt.
donc
et
. Ainsi, on a la relation masse/énergie
environ.



L’unité de masse atomique est utile pour estimer la masse d’atomes/molécules, mais est aussi utilisée en physique nucléaire. En effet, la masse d’un électron est presque 2000 fois plus faible que celle d’un nucléon (proton ou neutron). La masse d’un noyau est ainsi considérée égale à celle de l’atome correspondant, et peut s'exprimer en u.
En physique nucléaire, il est courant de « convertir » une masse m en énergie






3. Comment déterminer le nombre d'Avogadro
expérimentalement ?
Certaines constantes physiques sont définies de
façon exacte, comme la célérité
de la lumière dans le vide
, puisqu’elle sert à
définir le mètre (distance parcourue en
). Mais, la plupart des
constantes physiques ne sont connues que par des valeurs
approchées. Si pour un élève de
lycée la valeur de ces constantes semble «
figée », il n’en est rien. Cela ne veut
pas dire que les constantes physiques fondamentales
varient, mais que la connaissance que l’on a
d’elles s’affine.
Des équipes de scientifiques ont pour objectif d’améliorer la précision de telle ou telle constante. Les progrès technologiques, mais aussi l’ingéniosité des expérimentateurs, permettent ces avancées. Une fois les résultats validés par la communauté scientifique, ils sont publiés. Le site ci-après rend accessible les dernières mises à jour :
http://physics.nist.gov/cuu/Constants/.
Il en est de même pour le nombre d’Avogadro dont la valeur approchée a été vue au 1. D’ailleurs, ce fut le scientifique Français Jean Perrin (1870-1942) qui nomma cette constante en l’honneur d’Avogadro. De plus, il proposa en 1908 une estimation correcte de
par différentes
méthodes (étude du mouvement Brownien,
etc.). Ci-après deux autres méthodes
récentes :
→ Une technique (Bower et Davis en 1975) fut de trouver la valeur de la constante de Faraday, pour ensuite en déduire une valeur du nombre d’Avogadro, voir 2.b. Pour cela, il fut utilisé un montage d’électrolyse. D’un côté, il fut mesuré la charge électrique qui a transité dans le circuit. De l’autre, il fut mesuré la variation de la masse d’une anode en argent.
→ Un programme nommé the International Avogadro Coordination confectionna des boules de silicium monocristal, les plus pures possible. Les opérateurs ont fait en sorte que la masse d’une boule soit de un kilogramme, avec une imprécision de seulement quelques microgrammes. Ensuite, des mesures furent effectuées sur la boule, pour trouver notamment sa masse volumique. Par diffractométrie de rayons X, il fut déterminé le paramètre de maille a du cristal de silicium (arrête du cube), voir schéma ci-dessous (structure de type diamant).
Cela a permis de connaître le nombre
d’atomes de silicium dans un certain volume. Avec la
masse molaire du silicium, il fut possible de remonter
à
(travaux publiés en Janvier 2011).


Des équipes de scientifiques ont pour objectif d’améliorer la précision de telle ou telle constante. Les progrès technologiques, mais aussi l’ingéniosité des expérimentateurs, permettent ces avancées. Une fois les résultats validés par la communauté scientifique, ils sont publiés. Le site ci-après rend accessible les dernières mises à jour :
http://physics.nist.gov/cuu/Constants/.
Il en est de même pour le nombre d’Avogadro dont la valeur approchée a été vue au 1. D’ailleurs, ce fut le scientifique Français Jean Perrin (1870-1942) qui nomma cette constante en l’honneur d’Avogadro. De plus, il proposa en 1908 une estimation correcte de

→ Une technique (Bower et Davis en 1975) fut de trouver la valeur de la constante de Faraday, pour ensuite en déduire une valeur du nombre d’Avogadro, voir 2.b. Pour cela, il fut utilisé un montage d’électrolyse. D’un côté, il fut mesuré la charge électrique qui a transité dans le circuit. De l’autre, il fut mesuré la variation de la masse d’une anode en argent.
→ Un programme nommé the International Avogadro Coordination confectionna des boules de silicium monocristal, les plus pures possible. Les opérateurs ont fait en sorte que la masse d’une boule soit de un kilogramme, avec une imprécision de seulement quelques microgrammes. Ensuite, des mesures furent effectuées sur la boule, pour trouver notamment sa masse volumique. Par diffractométrie de rayons X, il fut déterminé le paramètre de maille a du cristal de silicium (arrête du cube), voir schéma ci-dessous (structure de type diamant).


L'essentiel
La constante d’Avogadro
(ou nombre d’Avogadro)
désigne le nombre d’entités contenues
dans une mole. Actuellement, sa valeur est
estimée à
. C’est un nombre colossal, difficilement
concevable.
est une constante physique faisant
le lien entre le monde microscopique et le monde
macroscopique. La constante des gaz parfaits
R, la constante de Faraday
et l’unité de masse
atomique u sont définies grâce au nombre
d’Avogadro.
Cette constante a été nommée de la sorte par Jean Perrin, en hommage aux travaux d’Amedeo Avogadro. Perrin a d’ailleurs proposé des méthodes afin d’estimer
. Des projets récents ont
pour but d’améliorer la précision de la
valeur approchée de cette constante.




Cette constante a été nommée de la sorte par Jean Perrin, en hommage aux travaux d’Amedeo Avogadro. Perrin a d’ailleurs proposé des méthodes afin d’estimer

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