Baudelaire
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Doc. 1 : Charles Baudelaire |
Charles Baudelaire est né à Paris en 1821. A l'âge de six ans, il perd son père, déjà assez âgé, et sa mère se remarie l'année suivante avec le commandant Aupick. De graves crises l'opposant à son beau-père, il sera envoyé très jeune en pension, d'abord à Lyon puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Son adolescence est marquée de ses frasques et de son esprit de révolte contre sa famille bourgeoise.
Alors qu'il noue ses premières relations littéraires en 1840 et déclare son admiration à Victor Hugo, il mène par ailleurs une vie dépourvue de règle. Cette vie de bohème scandalise son entourage familial qui décide de l'éloigner en l'envoyant en voyage aux Indes (juin 1841–février 1842).
Dès sa majorité, il réclame sa part d'héritage paternel et s'installe à l'hôtel Pimodan où il commence son existence de dandy. C'est à cette période qu'il se lie avec Jeanne Duval surnommée « la vénus noire », et qui, malgré une relation amoureuse orageuse, restera sa maîtresse jusqu'à la fin de sa vie. Mais dès 1845, sa mère demande un conseil judiciaire pour gérer sa fortune. Désormais, il vivra quasi misérablement, consacrant sa vie à la critique d'art et à la poésie.
Dès 1850, les premiers troubles nerveux se manifestent et vont s'amplifier sous l'excès de consommation d'alcool et de drogues, auxquels vient ensuite s'ajouter la syphilis. En 1864, il quitte la France pour la Belgique où il est terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique et aphasique. Il s'éteint à Paris, à 46 ans, le 31 août 1867.
Une deuxième édition, remaniée et enrichie, paraît en 1861. Le recueil compte alors 126 poèmes répartis en six divisions : « Spleen et idéal », « Tableaux parisiens », « Le vin », « Fleurs du mal », « Révolte », « La mort ». L'unité de l'œuvre réside dans la confession sincère que le poète nous fait de son mal, de ses expériences, de ses défaillances et de sa déchéance. Comme il l'écrivait lui-même dans sa correspondance : « Dans ce livre atroce, j'ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, toute ma religion (travestie), toute ma haine » (1866). Baudelaire y décrit son ennui, cette mélancolie invincible qui condamne le poète à une passivité désespérée et à l'autodestruction. Pas même la poésie n'apportera de remède à son mal et au terme d'une quête vaine, il s'abandonne à la révolte puis à la mort, ce grand « voyage » vers un autre monde :
« O mort, vieux capitaine, il est temps !
levons l'ancre !
Le pays nous ennuie, O Mort !
Appareillons ! »
(Le Voyage)
Il s'agit pour Baudelaire d'écrire une autre poésie, à la fois rigoureuse et libre. Petrus Borel et Aloysius Bertrand avaient certes déjà ouvert la voie, mais Baudelaire est ici un initiateur absolu. En effet, même s'il ne renonce pas aux ressources de la musicalité, ce sont surtout les images qui confèrent à la prose son caractère poétique. Le poète exprime toujours et encore sa révolte : contre la médiocrité moderne et contre la douleur insupportable, proche parfois de la folie, qui l'étreint. Ainsi, comme dans Les Fleurs du mal, c'est dans la souffrance, aux frontières du rêve et de la lucidité, de l'extase et de l'horreur, de la révolte et de la compassion, que naît le miracle poétique.
Sa première œuvre de critique est Le Salon de 1845 où il prend partie pour Delacroix et la couleur. Dans Le Salon de 1846, il expose ses théories esthétiques, y définit la critique et y résume le romantisme tel qu'il l'incarne lui-même. Paraîtront ensuite d'autres ouvrages : L'Exposition universelle de 1855 où il défend Delacroix contre Ingres ; Le Salon de 1859 qui contient le grand éloge de l'imagination, faculté essentielle de l'artiste véritable. En 1863, paraît son dernier grand texte esthétique, Le Peintre de la vie moderne, qui définit une fois encore le rapport de l'artiste au monde contemporain : l'artiste est celui qui est capable de saisir le Beau – éternel et invariable – à travers la modernité, changeante et fugace.
Charles Baudelaire (1821-1867) est une figure marquante de la poésie du XIXe siècle, à la fois héritier des romantiques et précurseur de la modernité, des symbolistes notamment. Son œuvre littéraire se compose d'œuvres de critique d'art mais surtout de recueils poétiques tels Les Fleurs du mal (1857) et les poèmes en prose du Spleen de Paris (1864).
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