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Une guerre totale

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Objectifs
  • Savoir ce qu'est une guerre totale.
  • Connaitre le fonctionnement d'une économie de guerre.
Points clés
  • La Première Guerre mondiale est un conflit d'un type nouveau. Embourbées dans les tranchées du Nord de la France ou de l'Est européen, les armées ont des besoins énormes en hommes, en armes et en matériel.
  • La machine économique doit donc répondre à ces besoins, et les pays se mobiliser, trouver des ressources et des alliés pour réussir à faire la différence avec le bloc ennemi. La guerre est donc totale et mondiale.
1. Une mobilisation totale des hommes
a. Une guerre idéologique

Les gouvernements, dans le cadre de la guerre totale, utilisent tous les moyens modernes de communication pour s'assurer le soutien de l'opinion publique. Une propagande incessante encourage les populations civiles à participer activement au conflit en soutenant le moral des troupes, en s'engageant, mais aussi en mobilisant leur épargne pour le front à travers des campagnes d'affichage lors des emprunts de guerre. On utilise alors pour l'occasion la figure glorieuse ou tourmentée du défenseur de la patrie qui appelle à l'aide, soldat ou symbole comme l'oncle Sam pour les États-Unis (« I want you »).

Affiche de propagande incitant les civils américains à s'engager dans l'armée

Les médias, gagnés par la fièvre nationaliste et patriote, glorifient également la défense nationale. L'année 1914 est même une période de « bourrage de crâne » durant laquelle la propagande se fait grossière pour dénigrer les soldats ennemis et glorifier les vertus du soldat national.

« Nos soldats ont pris l'habitude des balles allemandes et des shrapnells. Et l'inefficacité des projectiles de nos ennemis est l'objet de toutes les conversations. Les shrapnells, en effet, éclatent mollement en l'air et tombent en pluie de fer inoffensive ou s'enfoncent dans la terre sans éclater. [...] Quant aux blessures causées par les balles, elles ne sont pas dangereuses. Un de nos amis qui revient de la frontière a pu constater que des balles allemandes traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchirure. De sorte que les grands trains de blessés que notre ami rencontra étaient remplis de jeunes gens atteints par des balles et qui pourtant riaient avec une réconfortante bonne humeur. »

Extrait d'un article de l'Intransigeant du 17 août 1914, Camelote allemande, balles et blessures inoffensive.

On fait aussi appel à des mythes fondateurs comme la lutte de saint Georges contre le dragon symbolisant l'Allemagne en Grande-Bretagne ou la lutte contre la pieuvre anglaise en Allemagne.

Si la propagande dure pendant toute la guerre, elle se fait moins outrancière passé la première année de conflit.

La gloriole des « planqués » de l'arrière porte en effet un dur coup au moral des soldats confrontés à un ennemi bien réel et plus coriace que ne le dépeignaient les « va-t-en-guerre » patriotes de l'arrière. Les informations se font d'ailleurs plus rares : la censure contrôle les images et masque les faits réels pour limiter l'impact de la guerre sur le moral des civils. Les images réelles du conflit sont rares et les « actualités » souvent réalisées en studio.

b. Une guerre mondiale

La population est mobilisée en masse durant cette guerre, que ce soit en métropole ou dans les colonies. Pour la France ou l'Allemagne, la conscription permet de mobiliser des millions d'hommes rapidement. Pour l'Angleterre ou les États-Unis où il n'existe qu'une armée de métier, il faut faire évoluer le système. Après un appel à la mobilisation volontaire qui ne donne que des résultats insuffisants, ces États décident de pratiquer la mobilisation autoritaire.
Les colonies aussi sont mobilisées.

Exemple
En France, les tirailleurs sénégalais sont employés au front alors que les Annamites (d'Indochine) se voient utilisés par le génie civil pour construire ponts et routes.
Du côté anglais, plus d'un million de soldats des colonies sont engagés, dont 600 000 Canadiens et 400 000 Australiens.

La recherche d'alliés durant toute la guerre permet aussi d'augmenter les effectifs en présence, puisque la différence dans cette guerre grande dévoreuse d'hommes doit se faire sur le nombre.

En 1914 sont en guerre, du côté de l'Entente, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Serbie, le Japon. Du côté de la Triplice, on retrouve l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman (novembre 1914). Encerclée et soumise au blocus anglais, l'Allemagne s'allie à la Bulgarie pour rompre l'encerclement (1915). La stratégie périphérique de l'Entente lui rallie l'Italie et la Grèce (1915), puis la Roumanie et les Arabes (1916) et enfin les États-Unis en 1917 (mais aussi la Chine, le Brésil...).

La guerre est donc mondiale et se déroule sur plusieurs fronts : à l'Est de l'Europe, à l'Ouest, dans les Balkans, dans le désert d'Arabie, en Italie, en mer du Nord et dans l'Atlantique, sans compter les escarmouches dans les empires coloniaux.

Les tirailleurs sénégalais sont envoyés en première ligne

c. La guerre de « l'arrière »

Les soldats ne sont pas les seuls à être mobilisés durant le conflit. Les femmes les remplacent dans les usines d'armement (les munitionnettes) ou de chimie, et ce sont elles qui gèrent les exploitations agricoles en l'absence des hommes. Elles sont aussi invitées à participer au réconfort des soldats comme ces marraines de guerre qui correspondent avec les soldats du front et les accueillent lors des permissions.

La population doit aussi financer la guerre en participant aux emprunts de guerre lancés par les États qui drainent l'épargne pour armer les troupes. L'essentiel des ressources partant pour les fronts, la vie est parfois dure à l'arrière.

Exemple
En Allemagne, l'hiver 1916 est surnommé « l'hiver des rutabagas » en raison du ravitaillement qui oblige les populations à se contenter de ce légume.

Enfin, l'ensemble de la population est mobilisée : les scientifiques doivent inventer des armes nouvelles, les artistes sont engagés dans des tournées au front.
En Allemagne on instaure même le travail obligatoire en décembre 1916 pour produire davantage.

2. L'économie de guerre
a. Le rôle des États

Des armées immenses sont levées ; elles consomment rapidement les armes et le matériel à cause des stratégies offensives et meurtrières. Les gouvernements s'organisent donc pour mener la guerre et les militaires y jouent un rôle déterminant.

Exemple
En Allemagne, le gouvernement est contrôlé par les généraux Hindenburg et Ludendorff. Des conflits se développent souvent entre civils et militaires pour la conduite de la guerre, comme l'opposition entre le général Haig et Lloyd Georges en décembre 1916 en Angleterre, ou le refus de Clemenceau de faire confiance aux gradés (« la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à un militaire »).

Le système dans lequel fonctionne la guerre reste libéral, l'État est donc obligé de faire appel à des grandes entreprises qui produisent pour lui des armes qu'il achète (et parfois au prix fort) comme Krupp en Allemagne ou Renault en France. Pour pouvoir payer ces fournitures, les gouvernements ont recours à l'emprunt auprès des banques et des pays étrangers, mais aussi auprès de l'épargne populaire (emprunts de guerre). Ils font aussi fonctionner la planche à billets pour pouvoir rembourser leurs dettes, ce qui entraine une inflation importante et une dévalorisation de la monnaie.

b. La mise en place d'une production de masse

Pour pouvoir répondre à la demande massive des États, les entreprises se convertissent à l'économie de guerre. C'est le cas des usines de voitures (Renault) qui se mettent à produire des chars, mais aussi d'entreprises dont l'activité était plus éloignée, comme le bijoutier Christofle qui se met à produire des douilles d'obus. On invente aussi des armes nouvelles comme les gaz, les lance-flammes ou les chars. En Allemagne, dont l'économie est gênée par le blocus anglais, apparaissent des produits de substitution réalisés par l'industrie chimique : les ersatz.

Les usines appliquent les méthodes tayloristes pour pouvoir produire plus vite et davantage (en France, on passe ainsi de 4 000 obus par jour en 1914 à 160 000 en 1916). Elles utilisent pour cela une main-d'œuvre bon marché et corvéable : ouvriers spécialisés ramenés du front ou femmes qui hésitent à se rebeller contre des conditions de travail très dures et de maigres salaires face à l'inflation, à cause de l'enjeu du conflit. Cependant, des grèves voient le jour en 1917 en Grande-Bretagne et en France et les travailleurs obtiennent une amélioration de leurs conditions de travail.

Certains entrepreneurs font ainsi de bonnes affaires et l'on parle parfois de « profiteurs de guerre ». Le conflit bénéficie aussi à des États « nouveaux » qui voient leur commerce extérieur se développer comme le Chili ou les États-Unis, qui fournissent l'Entente en matières premières et en matériel.

Les femmes travaillent dans les usines

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