Un exemple d'analyse du sujet : « Peut-on tolérer toutes les opinions ? »
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1. Analyser la forme verbale :
« Peut-on... ? »
a. Rappeler les deux sens possibles du verbe
« pouvoir »
Il peut indiquer la notion de possibilité ou
de droit, de sorte que ce sujet a deux sens
possibles et peut être reformulé de deux
manières :
– « Est-il possible de tolérer toutes les opinions ? »
– « A-t-on le droit (ou est-il juste, ou légitime) de tolérer toutes les opinions ? »
– « Est-il possible de tolérer toutes les opinions ? »
– « A-t-on le droit (ou est-il juste, ou légitime) de tolérer toutes les opinions ? »
b. Se demander si les deux sens du verbe doivent être ou
non conservés
Ici, il semble bien que le premier sens du verbe
« pouvoir », autrement dit la question
de fait, n'ait guère d'intérêt : il
est clair qu'il nous est possible, en fait, de tolérer
toutes les opinions – mais la véritable question est
de savoir si cela est juste, si cela est moralement bon, si cela
est souhaitable.
Seul le second sens du verbe « pouvoir », celui qui indique une question de droit, sera donc conservé ici.
Seul le second sens du verbe « pouvoir », celui qui indique une question de droit, sera donc conservé ici.
2. Analyser le terme secondaire :
« tolérer »
a. Elaborer soi-même une définition à partir
d'un exemple simple
Si l'on ne dispose pas d'un dictionnaire et d'une
définition toute faite – qui n'est d'ailleurs pas
toujours la plus pertinente pour bien analyser le sujet, il faut
essayer d'en élaborer une par soi-même en
réfléchissant à partir de l'usage commun du
mot en question.
Pour cela, il faut essayer de l'intégrer à une phrase plus simple et plus commune que ne l'est le sujet de dissertation, par exemple ici :
« Le professeur refuse que ses élèves parlent à voix haute, mais il tolère qu'ils parlent à voix basse. » Qu'implique ici le verbe « tolérer » ?
Il est clair que le professeur ne veut pas, ne souhaite pas positivement que ses élèves bavardent, mais il admet, supporte, ou accepte qu'ils parlent à voix basse, même s'il ne l'approuve pas entièrement.
« Tolérer » signifie donc : accepter ou admettre quelque chose (un acte, une idée) avec quoi cependant on n'est pas soi-même d'accord, que l'on n'approuve pas vraiment.
Pour cela, il faut essayer de l'intégrer à une phrase plus simple et plus commune que ne l'est le sujet de dissertation, par exemple ici :
« Le professeur refuse que ses élèves parlent à voix haute, mais il tolère qu'ils parlent à voix basse. » Qu'implique ici le verbe « tolérer » ?
Il est clair que le professeur ne veut pas, ne souhaite pas positivement que ses élèves bavardent, mais il admet, supporte, ou accepte qu'ils parlent à voix basse, même s'il ne l'approuve pas entièrement.
« Tolérer » signifie donc : accepter ou admettre quelque chose (un acte, une idée) avec quoi cependant on n'est pas soi-même d'accord, que l'on n'approuve pas vraiment.
b. Se référer éventuellement à
l'étymologie du mot
Ici l'étymologie ne fait que confirmer notre analyse
précédente :
« tolérer » vient du latin
tolo, qui signifie :
« porter », « supporter quelque
chose ».
L'étymologie indique donc aussi bien que « tolérer », c'est supporter une idée ou un fait que l'on n'a pas soi-même voulu ou approuvé.
L'étymologie indique donc aussi bien que « tolérer », c'est supporter une idée ou un fait que l'on n'a pas soi-même voulu ou approuvé.
3. Analyser le terme majeur :
« l'opinion »
a. Définir le terme d'opinion
Une opinion (du latin opinare : « donner
un avis »), c'est un avis, une idée qui peut
être individuelle, ou commune à un groupe de
personnes déterminé.
Mais dans les deux cas, l'opinion se caractérise comme étant insuffisamment démontrée, et par conséquent par son caractère incertain ou simplement probable.
Mais dans les deux cas, l'opinion se caractérise comme étant insuffisamment démontrée, et par conséquent par son caractère incertain ou simplement probable.
b. Montrer à quoi s'oppose l'opinion
En conséquence de ce que l'on vient de dire, on
considère alors que l'opinion s'oppose par
définition à la science qui, quant à elle,
se doit d'être démontrée et certaine.
Cette définition et cette opposition permettent de commencer à entrevoir le problème que pose l'opinion : il n'est pas certain qu'il faille toujours la tolérer, puisqu'elle n'est pas certainement vraie, puisqu'elle s'oppose et fait donc peut-être obstacle à la connaissance authentique qu'est la science.
c. « Toutes les opinions »
Il est important de noter que le terme d'opinion est
accompagné par l'adjectif
« toutes ». La question prend ainsi un sens
universel.
En d'autres termes, la question n'est pas ici de savoir s'il faut tolérer certaines opinions, mais bien toutes les opinions, quelles qu'elles soient et quel que soit leur contenu – ou s'il faut au contraire penser qu'il y a une limite (morale, juridique ou relative à des exigences théoriques de vérité et de certitude) à la tolérance des opinions.
En un sens, il suffirait alors de démontrer de façon rigoureuse qu'au moins une opinion ne saurait être tolérée, pour montrer qu'on ne peut tolérer toutes les opinions, puisqu'il y a à cela au moins une exception.
En d'autres termes, la question n'est pas ici de savoir s'il faut tolérer certaines opinions, mais bien toutes les opinions, quelles qu'elles soient et quel que soit leur contenu – ou s'il faut au contraire penser qu'il y a une limite (morale, juridique ou relative à des exigences théoriques de vérité et de certitude) à la tolérance des opinions.
En un sens, il suffirait alors de démontrer de façon rigoureuse qu'au moins une opinion ne saurait être tolérée, pour montrer qu'on ne peut tolérer toutes les opinions, puisqu'il y a à cela au moins une exception.
4. Reformuler le sujet
Si l'on reprend les divers éléments d'analyse
découverts auparavant, on peut et doit alors reformuler et
surtout expliciter le sujet de la façon suivante : il
s'agit, ici, de savoir si l'on a le droit, s'il est
légitime, de chercher à accepter ou supporter la
totalité des opinions, c'est-à-dire tous les avis
ou idées qui se caractérisent pourtant par
l'absence de démonstration et leur incertitude.
Une telle reformulation permet de commencer à faire apparaître le problème impliqué par le sujet, qui devra cependant être encore précisé et développé en élaborant une véritable problématique.
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