Une pensée cohérente est-elle une pensée vraie ?
Plus précisément, la cohérence implique l'absence de contradiction, soit le respect d'un principe fondamental de la logique, qui est en effet, selon Maurice Pradines, « la fonction de cohérence dans la pensée, dans la parole et dans l'action ».
- Selon le principe d'identité, tout être est identique à lui-même (A=A) ;
- Selon le principe de contradiction, comme le rappelle Aristote : « il est impossible, pour une même chose, d'être et de n'être pas en même temps », et « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport » (A ne peut être à la fois B, et non-B : Pierre ne peut être à la fois innocent et coupable) ;
- Selon le principe du tiers-exclu, un énoncé est soit vrai, soit faux, à l'exclusion de toute autre possibilité.
Sera donc « cohérente » une pensée qui demeure conforme aux règles logiques, et essentiellement à ces trois principes fondamentaux, en chacun de ses jugements et déductions.
Tous les hommes sont mortels,
Socrate est un homme,
Donc Socrate est mortel.
La syllogistique a pour but de distinguer les raisonnements valides (ce qui est le cas du précédent), de ceux qui sont non-valides, donc non cohérents : par exemple, déduire un énoncé particulier (« Socrate est mortel ») à partir d'un énoncé universel (« Tous les hommes sont mortels ») est un raisonnement valide, mais non l'inverse (que Socrate ait les cheveux blancs ne permet pas de dire que tous les hommes ont les cheveux blancs).
La cohérence ou la logique serait donc bien la condition nécessaire de toute pensée vraie ; mais en est-elle pour autant la condition suffisante ?
Tous les oiseaux sont des ovipares
La chauve-souris est un oiseau
Donc la chauve-souris est un ovipare
Le raisonnement est ici formellement valide mais, comme l'une de ses prémisses est fausse au point de vue de son contenu (la chauve-souris n’est pas un oiseau, mais un mammifère volant), la conclusion l'est aussi.
Telle est la difficulté qui préoccupe Descartes par exemple, et qui, contre les critères sensualistes ou empiristes (selon lesquels une pensée est vraie pour autant qu'elle se fonde sur la sensation ou l'expérience), propose le critère suivant : une idée vraie est une idée « claire et distincte », et une idée indubitable (dont il est impossible de douter).
La méthode de Descartes se compose de quatre règles :
- n'accepter pour principes que les idées indubitables, claires et distinctes (règle de l'évidence),
- décomposer les difficultés (règle d'analyse),
- ordonner nos idées selon des liens déductifs (règle de synthèse),
- vérifier enfin l'ordre et la rigueur des « chaînes de raison » ainsi établies (règle de dénombrement).
Cela seul, au-delà de la seule logique et tout en la prenant en compte, permet de s'assurer à la fois de la vérité du contenu et de la forme de nos pensées.
Bernard Ruyer, Logique : pour avoir un aperçu sur les diverses formes de la logique moderne et formelle (logique des prédicats, des propositions, etc.).
Descartes, Discours de la Méthode (II) : sur la critique de la logique et l'exposé de la méthode cartésienne.

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