Stéphane Mallarmé
Sa passion pour l'écriture naît de sa lecture
bouleversante du recueil Les Fleurs du mal
(1857) de Charles Baudelaire et des œuvres
d'Edgar Poe dont la noirceur fascine ce jeune homme
profondément marqué par la mort de sa mère
et de sa sœur.
Dès 1863, il se met à écrire et,
jusqu'à sa mort en 1898, seule l'écriture
donne un peu d'éclat à son existence
médiocre, professionnellement monotone et
sentimentalement peu troublée.
Mais c'est en 1863-1864, à la faveur d'une crise spirituelle, que Mallarmé se lance dans une autre quête poétique qui, exigeante, sera souvent menacée par le doute et l'impuissance. Il écrit L'Après-midi d'un faune (1876), long poème lyrique, et commence la rédaction de l'œuvre de sa vie, Hérodiade (publié inachevé dans Le Parnasse contemporain en 1869), drame lyrique inspiré de la légende biblique de Salomé – déjà reprise dans le conte intitulé Hérodias (publié en revue en 1877) de Gustave Flaubert et par le peintre Gustave Moreau dans ses tableaux L'Apparition et Salomé (1876) – qui symbolise le refus de la vie et le désir de pureté.
Ainsi, le travail qu'il s'assigne est de créer un nouveau langage qui échappe à toutes ses fonctions triviales, comme « narrer, enseigner, même décrire » (« Crise de vers », Divagations, 1897), et de « donner un sens plus pur aux mots de la tribu » (« Le Tombeau d'Edgar Poe », 1877).
Au risque de devenir obscur, voire hermétique, Mallarmé conçoit le vers non plus comme une juxtaposition de termes, mais comme un tout absolu : « Le vers qui de plusieurs vocables refait un mot total, neuf, étranger à la langue et comme incantatoire. » (« Crise de vers ».)
Mais cette réalité doit être une chose abstraite. Il explique sa démarche dans « Crise de vers » : il dit qu'il veut « transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole [...] pour qu'en émane, sans la gêne d'un proche ou concret rappel, la notion pure » et prend l'exemple de la fleur : « Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets. »
Mallarmé est un poète exigeant mais difficile de la fin du XIXe siècle : peu productif, il laisse une œuvre poétique à la fois restreinte et inachevée dans laquelle se développe une conception parnassienne et symboliste du vers.

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