Rousseau
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Mais Rousseau est surtout connu pour ses écrits politiques, notamment pour Du Contrat social (1762), théorie majeure, du 18ème siècle jusqu'à nos jours, de l'histoire des institutions politiques, et pour ses œuvres autobiographiques : Les Confessions (1766-1769), Rousseau juge de Jean-Jacques (1772) et les Rêveries du promeneur solitaire, ouvrage rédigé dans les deux dernières années de sa vie. L'Emile, ou De l'éducation demeure également une œuvre pédagogique majeure. Julie, ou La Nouvelle Héloïse, sorte de roman philosophique, contribua, au moment de sa parution en 1762, à faire de Rousseau l'un des plus célèbres écrivain du Siècle des Lumières, qui est également le siècle de la Révolution française.
Pour Rousseau, la sortie de l'état de nature n'est pas rendue nécessaire par un sentiment permanent d'insécurité, propre à cet état, mais par la nécessité pour l'homme de conquérir sa liberté. En effet, à l'état de nature, l'homme n'est pas libre, il est indépendant. Il est en quelque sorte indifférent aux autres hommes, et c'est pourquoi précisément Rousseau rejette ce postulat d'une sociabilité naturelle de l'homme. À l'état de nature, l'homme est isolé des autres hommes, et il n'a pas conscience ni du bien, ni du mal. A-moral, il ne peut donc être im-moral. L'état de nature est par conséquent une sorte d'état inférieur, fût-il idéal, au sein duquel l'homme ne peut ni développer son humanité, ni se perfectionner. C'est dans un nouvel état social que l'homme pourra se réaliser, à travers une liberté effective.
Le passage de l'état de nature à l'état social permet que soient substitué "la justice à l'instinct", écrit Rousseau, et "le droit à l'appétit", autrement dit, la raison aux passions.
L'instauration de la volonté générale participe de cette manière à l'institution de la liberté : en s'unissant à tous, en effet, l'homme "n'obéit qu'à lui-même". Rousseau écrit encore que l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
Il reçoit une éducation qualifiée de "négative", dans la mesure où le pédagogue chargé de l'éducation d'Émile intervient le moins possible, et laisse s'exprimer la spontanéité de l'enfant. Celui-ci doit tout découvrir par lui-même, même si son éducateur reste omniprésent. Il faut, estime Rousseau, qu'Émile puisse observer la nature, et se fier aux leçons que va lui apporter le contact direct avec les choses. La nature, pour Rousseau, est supérieure à la culture, toujours considérée par lui comme artificielle.
Au cœur de la pensée rousseauiste,
l'idée ou la faculté de
perfectibilité est également centrale
dans son traité sur l'éducation.
À sa naissance, l'homme n'est rien,
contrairement à l'animal, qui est dès sa
naissance tout ce qu'il sera toute sa vie. Rousseau peut ainsi opposer, en
comparant l'homme à l'animal, l'instinct
et la liberté : l'animal choisit par
instinct, explique Rousseau dans le Discours sur
l'origine et les fondements de
l'inégalité parmi les hommes, tandis
que l'homme effectue certains choix "par un acte de la
liberté". L'animal ne peut s'écarter
de la règle naturelle qui lui est prescrite ;
l'homme peut au contraire, parce qu'il est libre, la
transcender. Ceci explique d'ailleurs pourquoi
l'homme peut être mauvais, méchant, ou
immoral, contrairement à l'animal. De la
même manière, il n'existe pas d'animal
idiot. Seul l'homme peut être
imbécile.
Il faut par conséquent éviter à
Émile de devenir méchant ou stupide.
Seule une éducation adéquate pourra faire
de lui un individu accompli.
Privilégiant la raison, au détriment des passions, il montre néanmoins que l'instinct, chez l'homme, parce qu'il correspond à un sentiment spontané et naturel, est supérieur à la raison et aux élucubrations intellectuelles et théoriques. Rousseau aura notamment qualifié la conscience morale "d'instinct divin", "d'immortelle et céleste voix".
Rousseau attache beaucoup d'importance à la transparence, à l'authenticité et à la droiture morale. C'est certainement pour cette raison qu'il a voulu, dans ses écrits autobiographiques, de raconter sa vie, d'avouer jusqu'au plus anodin de ses mensonges. La morale de la transparence est également une morale de l'aveu.
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