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Premières difficultés, premières solutions

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Objectif 
Evoquer les obstacles que devra franchir le jeune Bauhaus durant ses deux premières années.
En 1919, la situation économique de l'Allemagne d'après-guerre est désastreuse. A Weimar, paisible ville de province tournée vers son passé culturel et respectueuse des traditions, le conservatisme est profondément ancré et les récentes évolutions politiques ne rencontrent pas une adhésion unanime.

Une fois son contrat signé, son programme rédigé, Walter Gropius doit maintenant organiser son école, censée prodiguer un enseignement nouveau, avec des ressources financières, matérielles et logistiques quasiment nulles, dans une atmosphère où le dilettantisme le dispute au désarroi.
Au tout début du Bauhaus, Gropius se trouve donc contraint d'organiser l'école avec les moyens du bord et grâce à la bonne volonté de chacun, ce qui le place d'entrée en contradiction avec son programme.
1. Des moyens limités, une opposition farouche
Le Bauhaus est confronté à des difficultés matérielles et pratiques qui handicapent la mise en place du programme initial définit par Walter Gropius.
a. Moyens insuffisants
D'après son programme, l'enseignement du Bauhaus doit se faire en atelier.

Or, d'ateliers, il n'y en avaient qu'à l'Ecole des arts et métiers fermée en 1915, seul celui de lithographie ayant survécu. Dans les locaux de cette même école, des artisans se sont installés et travaillent à leur compte.

Les locaux sont donc insuffisants, inadaptés aux travaux manuels et le confort, en l'absence d'électricité et de charbon, est plus que précaire.

Les nouveaux élèves ne se bousculent pas encore aux portes (ils arrivent surtout en 1920).

b. Un enseignement limité
Quant au corps enseignant, Gropius ne peut compter, en premier lieu, que sur celui issu de l'Ecole d'art plastique, qui reprend son enseignement traditionnel (peinture, sculpture, perspective, etc.), laissant bien peu de place aux arts appliqués.
Seule l'existence de cours d'architecture sort de l'ordinaire, mais ils sont d'une importance secondaire.

Les anciens élèves de l'Ecole d'art plastique sont plus intéressés par la peinture que par le travail en atelier, considéré dans les premiers mois comme un amusement.

Seuls fonctionnent l'atelier de sculpture, animé par un professeur de l'Ecole d'art plastique, celui de reliure, dirigé par Otto Dorfner, un artisan indépendant, et celui d'imprimerie, sous la responsabilité d'un ancien technicien de l'Ecole des arts et métiers.

c. Lyonel Feininger, artisan et artiste enseignant par le dialogue
Le peintre Lyonel Feininger, qui a dessiné la couverture du programme du Bauhaus, rejoint l'atelier d'imprimerie en tant que « maître de forme ».

Il est le premier artiste engagé conformément au système de doublon envisagé par Gropius, qui associe à un artisan qualifié, enseignant le savoir faire manuel, un artiste initiant à l'acte créateur.

Feininger est dans le ton de ce qu'en attend Gropius. Plutôt que d'enseigner l'art de façon didactique, académique, il privilégie le dialogue pour révéler chez chacun de ses élèves ses dons latents, voire ignorés.

Cette méthode d'apprentissage provoque des débuts de friction avec les professeurs traditionnels de l'Ecole d'art plastique. Frictions exacerbées par les encouragements de Gropius pour une vie démocratique, communautaire au sein du Bauhaus.

d. Le Bauhaus malmené
Les contradictions, liées au chaos qui caractérise l'organisation des cours et au manque de moyens, aboutissent à une quasi nullité des travaux que rendent les élèves en juin 1919.

Gropius est alors amené à prononcer un discours dans lequel il précise à nouveau, sur un ton messianique, les orientations de l'école. Mais les attaques contre le Bauhaus fusent de toutes part, car les problèmes matériels ne sont pas résolus.

Les professeurs de l'ancienne Ecole d'art plastique se sentent vite menacés devant le peu de crédit apporté par Gropius à l'enseignement traditionnel. Ceux-ci ne tardent pas à trouver un soutien auprès des forces conservatrices de Weimar qui déplacent le débat sur un plan politique :

• Des nationalistes, y compris parmi les élèves, fustigent la présence d'étudiants juifs au sein du Bauhaus.
• Des citoyens déplorent que des deniers publics financent une telle école en période de crise.
• Des puritains dénoncent le relâchement général des moeurs qu'ils croient avoir décelé au Bauhaus.

Rapidement, la presse prend fait et cause contre l'école.

Gropius se démène donc sur tous les fronts, plus occupé à assurer la survie de son école qu'à en diriger la destinée.

Malgré le soutien du Werkbund, du Groupe Novembre et autres partisans d'une réforme pédagogique en Allemagne, le Bauhaus est au bord du gouffre, moins d'un an après sa création.
Cependant, la ténacité de Gropius, animé par une foi réelle, lui permet de franchir un à un les obstacles.

2. Le redressement
a. Réorganisation de l'école
Au niveau de l'organisation de l'école, une première reprise en main est amorcée par Gropius à l'automne 1919.
Elle se traduit par l'embauche de deux autres « maîtres de forme » : Gerhard Marcks et Johannes Itten, tous deux peintres :

Gerhard Marcks prend en charge un nouvel atelier de poterie ;
Johannes Itten met en place un « cours préparatoire » qui doit permettre aux élèves de s'évaluer puis de se débarrasser de leurs conditionnements.
Alors que les professeurs manquent encore, Itten, fin pédagogue et personnalité charismatique, devient un pilier des premières années du Bauhaus et attire à lui seul nombre de nouveaux élèves.

Quant aux professeurs de l'ancienne Ecole d'art plastique réfractaires à l'esprit du Bauhaus, Gropius ne pense pouvoir les satisfaire qu'en leur proposant l'ouverture d'une autre école.
Comme lors de la fondation de l'école, ce sont des développements politiques qui vont apporter de l'eau au moulin de Gropius.

b. Un contexte politique favorable
Lorsque l'Etat provisoire de Saxe-Weimar fusionne avec d'autres pour créer la nouvelle république de Thuringe, au printemps 1920, les nouveaux élus de gauche vont dans le sens de Gropius : l'Ecole d'art plastique est rétablie et les mécontents s'y réfugient.

Le Bauhaus, quant à lui, réussit à garder son statut d'école enseignant tous les arts, et non pas seulement les arts appliqués.

En 1921, le parlement vote même le budget requis par Gropius. Reste à ce dernier à modifier les statuts de l'école, pour la rendre, enfin, efficace.

c. Les nouveaux statuts de l'école
Les arts appliqués

Pour rendre le Bauhaus efficace, Gropius doit aller contre l'amateurisme qu'entretiennent les élèves par rapport au travail manuel. Il décide donc de consolider l'enseignement des arts appliqués en atelier. L'emploi du temps est modifié dans ce sens, et l'autorité des maîtres d'ateliers, seuls à même d'évaluer le travail des élèves, renforcée.

Le Bauhaus, lieu de formation et de production

Gropius souhaite mettre plus particulièrement l'accent sur le fait qu'en plus d'être un lieu de formation, le Bauhaus doit devenir un lieu de production en relation avec les entreprises.
En juin 1920, il commence par inciter les élèves à produire des objets commercialisables, afin d'obtenir une rétribution en nature (vêtements, repas) ; qui pourra amortir les dépenses en matériaux.

En septembre 1920, Gropius réglemente l'exécution de commandes éventuelles.

Les nouveaux statuts sont publiés en janvier 1921 et entérinent un règlement plus strict :

• Le « cours préparatoire » du premier semestre devient obligatoire et sélectif.
• Seuls des jurys d'artisans qui sont extérieurs au Bauhaus délivreront les grades de « compagnon » et de « maître » aux élèves, afin de donner plus de crédibilité à l'école.

Désormais, il est clairement demandé aux élèves du Bauhaus de se mettre au travail.

L'essentiel

Les premières années du Bauhaus voient s'accumuler les handicaps :
• manque de moyens ;
• désorientation des élèves ;
• détracteurs nombreux.

Dans de telles conditions, le programme se révèle inapplicable et l'école est au bord du gouffre.

Walter Gropius bénéficie pourtant de l'aide des nouvelles autorités de Thuringe à partir du printemps 1920 : séparation d'avec l'Ecole d'art plastique, vote d'un nouveau budget et surtout affirmation du rôle du Bauhaus comme lieu de production.
La discipline est renforcée.

Surgit alors un nouveau débat, récurrent tout au long de l'histoire du Bauhaus : que faut-il y enseigner, entre le développement de la sensibilité artistique et/ou la capacité pragmatique à répondre à la demande économique ?

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