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Berlin, la ville

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Objectif 
Rappeler le Berlin des premières décennies du 20e siècle. Berlin, ville symbole, métropole emblématique des changements qui s'opèrent en Europe dès 1900, Babylone moderne, lieu de tous les progrès et de tous les excès.
Berlin est une ville « nouvelle », la plus jeune des capitales européennes : elle ne prend un semblant d'importance qu'au 18e siècle. Ce n'est qu'à partir de la création de l'Empire allemand, en 1871, qu'elle accède pas à pas au rang de métropole internationale.

En quatre décennies, sa population triple. Sa jeunesse peut à elle seule expliquer le goût de Berlin pour la modernité, ce qui lui a permis de soutenir la comparaison avec les métropoles américaines. Ainsi, hormis pendant la période nazie, Berlin est l'un des phares culturels et scientifiques de l'Occident.  
1. Berlin la fastueuse : avant 1914
a. Le renouveau architectural
Sous le règne de l'Empereur Guillaume II, Berlin connaît une période de construction effrénée : la ville doit être la vitrine de l'Empire et rivaliser avec Londres ou Paris.

Une multitude d'édifices sortent de terre, dont la caractéristique principale semble être de devoir paraître aussi monumentaux que possible.
Ainsi sont élevés la cathédrale de Berlin, inaugurée en 1905, de nombreuses églises, des hôtels de ville, des musées, mais aussi de grands hôtels, des palaces, symboles de la prospérité économique d'alors.

La plupart de ces bâtiments, souvent très académiques dans leur conception, seront détruits lors des bombardements et des combats de rue de la seconde guerre mondiale.

Dans ce cadre aussi solennel que conformiste se développe pourtant une société prodigieusement dynamique. Berlin profite de toutes les grandes inventions de l'époque : électricité, téléphone, automobile, tramway, cinéma, etc.

b. La richesse scientifique
La ville abrite aussi un nombre record de prix Nobel : on y découvre les rayons X (Wilhelm Röntgen), la théorie des quanta (Max Planck) ; en 1911, Albert Einstein prend la direction du Kaiser-Wilhelm-Institut et c'est à Berlin qu'il élabore sa théorie de la relativité généralisée, à partir de 1916.
c. Le foisonnement artistique
Comme ailleurs en Europe, des avant-gardes s'opposent aux courants académiques. Une « Sécession » artistique a lieu en 1898, calquée sur celles de Munich et de Vienne.

Berlin a son impressionnisme, qui lui-même, quelques années plus tard, est remis en cause par les expressionnistes. Le peintre norvégien Edvard Munch, qui habitait un temps à Berlin a eu une grande influence sur ces derniers.
Les expressionnistes de Die Brücke s'installent à partir de 1908 à Berlin, et leur peinture en est radicalement changée : à nouveau thème, celui de la ville tentaculaire, nouveau style.

C'est enfin à Berlin qu'est fondée en 1910 la revue Der Sturm (« La Tempête ») par le visionnaire Herwarth Walden, qui a un rôle de premier ordre dans la diffusion de l'expressionnisme en Allemagne et dans le monde.
Walden n'est pas un artiste mais un passionné d'art moderne.
A la suite de la création de sa revue, il organise des expositions dans sa galerie, ouverte en 1912, découvrant notamment, en 1913, les jeunes artistes russes Archipenko et Chagall.

La littérature, la poésie, le théâtre, le cinéma, la musique, l'opéra témoignent de la même vitalité.

Selon l'écrivain Stefan Zweig, viennois d'origine, cette vitalité peut être mise sur le compte de la jeunesse de la cité par :

« Le fait même qu'il n'y ait pas de tradition, pas de culture séculaire, excitait la jeunesse à tenter les aventures ».

Excitation qui retombe dramatiquement pendant la Première Guerre Mondiale, pour reprendre de plus belle durant les années 20.

d. Les événements traumatisants
La guerre, la révolution avortée qui a suivi la défaite, l'instauration de la République de Weimar en 1919, les multiples émeutes populaires, les grèves, les tentatives de coup d'état nationalistes et la terrible inflation de 1924, sont des événements traumatisants qui ont affecté profondément les Berlinois.

Cependant, les Berlinois ont été les premiers bénéficiaires de la stabilisation qui suivit la réforme monétaire et qui permit à l'Allemagne de renouer avec la prospérité, jusqu'à la crise mondiale de 1929.

 

2. Les « Années d'or » ou « Goldene Zwanziger »
Les années 20 sont pour les Berlinois, comme pour tout l'Occident, une parenthèse enchantée.
Ici, les Années Folles s'appellent les « Goldene Zwanziger », les  « Années d'or ».
a. La vie nocturne
Dans une atmosphère survoltée, teintée d'une inquiétude et d'un nihilisme hérités de la défaite, les tabous tombent et la vie nocturne berlinoise passe alors pour la plus permissive et la plus décadente d'Europe.
Dès la stabilisation de 1925, les touristes affluent, attirés par cette réputation sulfureuse.
On fréquente alors les grands spectacles de variétés (parmi lesquels on trouve des revues nues), des cabarets littéraires où brillent des poètes talentueux, mais aussi des établissements plus douteux, parfois gérés par la pègre locale.

 

b. L'expression littéraire
La littérature, avec des livres comme Berlin, Alexander Platz, d'Alfred Döblin, ou Goodbye to Berlin, de Christopher Isherwood, laisse un témoignage vibrant de cette vie aussi trépidante que désespérée qui anima le Berlin des années 20.

Le théâtre n'est pas en reste, avec Bertold Brecht en auteur de génie, Max Reinhardt et Erwin Piscator, qui les premiers exploitent toutes les possibilités d'une nouvelle forme de création, inaugurée à Berlin : la mise en scène.

 

c. Le cinéma
Berlin est aussi un haut lieu de la production cinématographique de l'entre-deux-guerres :

• D'abord avec le cinéma muet et des films mythiques tels que Le Golem de Paul Wegener, Nosferatu le vampire de Murnau ou Metropolis de Fritz Lang.

 

Doc. Nosferatu le vampire de Murnau

• Puis avec le cinéma parlant, de 1929 à 1932, dont les chefs-d'œuvre sont Le testament du Dr Mabuse et M le Maudit de Fritz Lang, ou encore L'Ange bleu de Josef von Sternberg.

L'expressionnisme, qui n'est pas berlinois d'origine et qui, dans la peinture, est en déclin depuis 1914, trouve un second souffle dans le cinéma produit à Berlin : son esthétique influence les décors, les intrigues, ses thèmes de prédilection passent de la métaphysique humaniste à la fascination pour le mystère, la magie, les forces obscures, le morbide : la guerre est passée par là, ses horreurs ont marqué plus d'un artiste.

d. L'expressionnisme
Dans toute la ville de Berlin, l'expressionnisme devient un terme « fourre-tout », désignant une esthétique qui imprègne chaque détail du quotidien : l'architecture, le graphisme des affiches, le décor des cafés, etc.

En peinture, le mouvement iconoclaste Dada prétend remplacer l'expressionnisme tel qu'il existait avant-guerre.
Les artistes s'en réclamant, Otto Dix, George Grosz, John Heartfield, choisissent le scandale et la provocation, avec une forte connotation politique et des sujets crus, tirés des recoins sombres de la grande ville : prostituées, invalides de guerre, mendiants. Collages et photomontages deviennent leurs techniques de prédilection.

Lorsque le mouvement Dada s'essouffle, un autre le remplace vers 1922-1923, qui renoue avec la peinture figurative et une représentation plus naturaliste de ses sujets, mais toujours marquée par la même inquiétude : on l'appelle Neue Sachlichkeit, « Nouvelle Objectivité », à laquelle adhèrent George Grosz et Otto Dix, Max Beckmann et Christian Schad.

 

L'essentiel

Durant les trois premières décennies du 20e siècle, Berlin accède au statut de grande métropole mondiale, au même rang que Paris, Londres ou New York.
Dès 1900, la vie culturelle y est d'une grande richesse, de fastueux travaux de construction sont entrepris, Berlin devient la vitrine de l'Empire de Guillaume II. La ville attire les esprits les plus brillants dans tous les domaines : lettres, arts, sciences.

La guerre jette une ombre sur la ville, la misère et les violences politiques la gagnent et perdurent longtemps après la défaite et le remplacement de l'Empire par la république de Weimar.
Pourtant, les artistes restent et se font les témoins et les acteurs d'une vie plus trépidante que jamais, mais désormais hantée par l'inquiétude et un désespoir qui autorisent la chute de tous les tabous.

Seule la venue des nazis au pouvoir, en 1933, mettra fin à ces heures d'une richesse jamais retrouvée depuis.

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