Abbas Kiarostami : éléments biographiques
Abbas Kiarostami est né le 22 juin 1940 à Téhéran, capitale de l’Iran. Son intérêt pour l’art est très précoce, d’abord pour le dessin mais aussi pour l’art graphique (il participe d’ailleurs à un concours avec succès). Il part de chez lui dès l’âge de 18 ans et se livre très vite à ses premières activités professionnelles tout en poursuivant sa formation artistique.
Il entreprend ainsi des études de peinture qu’il finance en travaillant parallèlement comme agent de circulation dans l’administration de la police. Il commence ensuite à travailler dans la publicité comme graphiste, puis comme réalisateur pendant une dizaine d’années (de 1960 à 1969). Il réalise ainsi plus de 150 films publicitaires et des génériques de films de fiction.
Son expérience dans le milieu cinématographique est encore toute relative, mais son sens de l’image (de ses effets et du type de communication qu’elle favorise) s’est évidemment affiné pendant ces années de formation artistique et publicitaire.
L’année 1969 marque un tournant décisif dans la carrière de Kiarostami. Agé de 29 ans, il abandonne le monde publicitaire, sa créativité est sollicitée en effet par les services culturels iraniens. Il intègre ainsi le Kanun, l’Institut pour le développement des enfants et des jeunes adultes. Il crée un département cinéma au sein duquel il réalise son premier film, Le Pain et la rue, en 1970, court-métrage d’un néophyte absolument pas cinéphile mais qui témoigne pourtant d’un savoir-faire et d’une maîtrise des codes du cinéma absolument remarquables.
La création de ce département sera d’une importance insoupçonnée alors pour l’ensemble du cinéma iranien. Il compte en effet parmi les studios les plus importants et les plus prestigieux du pays et la plupart des individus qui ont voulu participer à cette entreprise sont devenus des cinéastes iraniens incontournables (Jafar Panahi qui sera aussi l’assistant de Kiarostami figure parmi ceux-là).
Kiarostami réalise la plupart de ses films jusqu’en 1992 dans le cadre du Kanun. Sa découverte par un public international et averti survient en 1988, à l’occasion du festival français des Trois Continents de Nantes, quand il travaille encore activement au sein de cette institution.
Le film présenté en 1988 dans ce festival est
Où est la
maison de mon ami ?
(1987). A partir de là, toutes les
œuvres de Kiarostami provoqueront un écho
très important et sans cesse croissant dans le monde.
L’audace et l’intelligence de
Close-up
(1990) qui mêle documentaire et fiction
confirme l’intérêt de la
critique pour ce nouveau cinéaste qui
réalise des films depuis une vingtaine
d’années.
En 1994, la sortie de Au travers des
oliviers est internationale,
le public est donc touché à son tour.
En 1995, l’œuvre du cinéaste
fait l’objet d’une
rétrospective sinon exhaustive du moins
très importante qui permet, dans le cadre du
festival de Locarno, de présenter des
films encore inconnus et fondateurs. C’est une
véritable révélation, la démarche
d’un artiste qui compte parmi les plus grands
cinéastes contemporains apparaît enfin.
Aujourd’hui, Abbas Kiarostami s’intéresse tout particulièrement au cinéma numérique. Il veut acquérir une indépendance plus importante, réduire l’équipe technique du film et même disparaître lui-même comme metteur en scène quand la légèreté du matériel (la DV) lui permet de placer par exemple deux caméras fixes dans une voiture pour laisser les personnages seuls et les soustraire ainsi à une autorité trop présente qui influence leurs réactions (comme ce peut être le cas dans Ten, réalisé en 2002).
En 2003, une manifestation a été
consacrée à Turin aux derniers
travaux artistiques de Kiarostami. Des
poèmes, des
photographies, des
vidéos, des
installations et des films ont
été présentés à cette occasion
et ont permis de rendre un nouvel hommage tout à fait
mérité à un artiste très complet.
En 2004, Kiarostami présente deux
films au festival de Cannes :
10 on
Ten qui est une espèce
de leçon de cinéma menée à partir
de Ten et Five, une
œuvre composée de cinq plans sans
histoire (cinq courts-métrages) qui redonnent au
spectateur de cinéma les moyens de vivre une
véritable expérience de la vision.
Abbas Kiarostami a travaillé dans la publicité et comme agent de circulation avant d’intégrer le milieu cinématographique par l’intermédiaire du Kanun (Institut pour le développement des enfants et des jeunes adultes) avec des objectifs clairement pédagogiques. Ainsi, s’il a manifesté très vite beaucoup d’intérêt pour les arts visuels (notamment les arts graphiques et la peinture), sa passion pour le cinéma ne remonte pas à son enfance. Elle fait partie d’un investissement plus général et pluriel qui ne s’est jamais affaibli avec le temps mais qui s’est toujours renouvelé. Abbas Kiarostami est poète, cinéaste, photographe, c’est-à-dire artiste.

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