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Préliminaires et fondation du Bauhaus

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Objectif 
Evoquer l'enchaînement de circonstances qui a permis, à partir de 1915, la création du Bauhaus de Weimar en avril 1919.
1. La guerre à l'origine de la fondation du Bauhaus
La capitale du Grand-Duché de Saxe-Weimar était déjà, avant-guerre, dotée de deux écoles d'art : l'Ecole supérieure d'art plastique, où était dispensé un enseignement artistique académique (peinture, sculpture) et depuis 1908 l'Ecole des arts et métiers, fondée et dirigée par l'architecte belge Henry van de Velde.

La guerre précipite des changements, à commencer par la démission de H. van de Velde en 1915, lassé des attaques dont il fait l'objet en tant qu'étranger, et ce malgré un bilan qu'il juge positif.
On lui demande tout de même d'indiquer un éventuel successeur à la direction de l'Ecole, et van de Velde propose alors, entre autres, Walter Gropius, qu'il a rencontré dans le cadre du Werkbund, et qu'il estime être, malgré sa jeunesse, un architecte d'avenir.

Cette proposition séduit le Grand-Duc, à qui on a notamment montré des reproductions de meubles conçus par Gropius, dont il apprécie la sobriété.
Cependant, Gropius étant sous-lieutenant sur le front, toute procédure de succession est ajournée.

L'Ecole des arts et métiers est finalement dissoute et ses bâtiments (dont les plans ont été dessinés par H. van de Velde) convertis en annexe de l'hôpital militaire. Mais Gropius est tout de même contacté.

2. Premiers contacts
C'est le directeur de l'Ecole d'art plastique, Fritz Mackensen, qui pense à Gropius pour l'attribution d'un poste de professeur d'architecture créé pour l'occasion. Cette discipline n'est de fait plus enseignée à Weimar depuis la fermeture de l'Ecole des arts et métiers.

Gropius se déplace à Weimar en 1915, et il lui est demandé par le Grand-duc de fournir un rapport sur la manière dont il envisagerait l'enseignement de l'architecture au sein de cette Ecole, ainsi que la création d'une section d'arts appliqués.

a. Le rapport ou l'utopie de Gropius
Le rapport, daté du 25 janvier 1916, est un plaidoyer en faveur de la création, non pas d'une sous-section rattachée à l'Ecole d'art plastique, mais d'une école professionnelle, autonome, enseignant l'architecture mais aussi les arts appliqués, qui ferait le lien entre fabricants et artistes.

• Les artistes, conformément aux convictions de Gropius, sont indispensables à la création d'objets, car étant seuls à même « d'insuffler de l'âme au produit mort de la machine ».

• Les machines, quant à elles, sont devenues inévitables, et les élèves doivent être formés à leur manipulation.

Gropius pense pouvoir instaurer une collaboration entre les enseignants de l'école, qui seraient des artistes, des « maîtres de forme », et les fabricants, et ce par le biais des élèves.

Ceux-ci, sélectionnés parmi les apprentis des fabricants, et ayant déjà une certaine connaissance des matériaux, apprendraient le dessin et autres disciplines à l'école, élaboreraient des projets avec les artistes-professeurs, projets qu'ils retourneraient exécuter dans les ateliers ou les usines, toujours supervisés par les enseignants.

b. L'accueil réservé au rapport de Gropius
Cependant, l'idylle rêvée par Gropius entre artistes et fabricants ne rencontre à Weimar l'approbation de personne, et surtout pas celle des artisans du Grand-Duché, qui ne se sentent pas concernés par un rapport ne mentionnant que des fabricants industriels.

La région est en effet, en termes d'industrialisation, nettement en retrait par rapport au reste de l'Allemagne. La production y est essentiellement artisanale, tournée vers l'objet précieux, unique, plutôt que vers l'objet d'usage courant.

Les professionnels, organisés en de solides corporations, sont réticents à la moindre idée de changement.
Quant au Grand-Duc, sa préoccupation est à la préservation de cette artisanat traditionnel, ce pour quoi il avait été séduit par Henry van de Velde, qui ne vouait que mépris à l'industrie.

Gropius se détourne dès lors de Weimar, et la guerre finie, reprend à Berlin son travail d'architecte.

3. Emulations d'après-guerre et fondation
L'Empereur Guillaume II a été contraint d'abdiquer, et l'Allemagne est devenue une république le 9 novembre 1918. Tandis qu'un gouvernement tente de s'imposer, la rue est agitée par une multitude de soulèvements inspirés de la révolution russe et durement réprimés. Cette agitation durera cinq ans.
a. Gropius participe à une réforme dans les arts
C'est dans ce climat délétère de changements radicaux que Gropius se joint à divers mouvements prônant une réforme dans les arts comme le Groupe Novembre et le Conseil de travail pour l'art.

On y évoque :
- la dissolution des écoles d'arts classiques ;
- le retour à l'artisanat ;
- l'accès de tout un chacun au marché de l'art .
Gropius y évoque aussi son idée de « Cathédrale du futur » comme « réunion de tous les arts sous l'égide de la grande architecture ».

On y retrouve deux notions chères à Gropius :
- la référence aux « loges » d'artistes du Moyen âge, de disciplines différentes mais collaborant au même grand projet ;
- la prééminence de l'architecture sur tous les autres arts, qui les embrassent tous.

A terme, c'est l'unité de tous les hommes qui est visée.

b. Weimar : un champ d'application possible de ses théories
Sans doute est-ce à ce moment que Gropius se souvient de Weimar, possible champ d'application de ses théories. Or des changements survenus dans la petite ville, suivant ce qui se passe dans le reste de l'Allemagne, vont tourner les choses en sa faveur.

Les changements en faveur de Gropius
Le Grand-Duché de Saxe-Weimar, devenu l'Etat libre de Saxe-Weimar, est désormais dirigé par un gouvernement républicain provisoire, tandis qu'au parlement les partis de gauche ont remporté les élections.

Quant aux professeurs de l'Ecole d'art plastique, suivant les prises de positions du très respecté Wilhelm von Bode, directeur général des musées de Berlin, ils ont pris conscience dès 1917 (un mémoire est alors envoyé au Grand-Duc) de la nécessité d'introduire dans l'enseignement des beaux-arts celui des arts appliqués, le but étant de mieux préparer les élèves à l'exercice d'un métier.

La reprise de contact
La reprise de contact engagée en janvier 1919 par Gropius auprès du Maréchal de la Cour, le baron von Fritsch, en charge de l'administration des beaux-arts, est facilitée par le départ du directeur de l'Ecole Fritz Mackensen.

Les professeurs de l'Ecole d'art plastique se décident alors à appuyer la candidature de Gropius en intercédant auprès du Maréchal. Mais c'est le renfort de Wilhelm von Bode, personnalité jugée impartiale, qui parvient à convaincre ce dernier.

La décision finale, favorable à Gropius, reviendra au président du gouvernement provisoire, August Baudert.

c. La fondation du Bauhaus
Un contrat est alors signé, qui fait de Walter Gropius le nouveau directeur de l'Ecole d'art plastique.

Mais contre l'avis du Maréchal de la Cour, celle-ci est rebaptisée Bauhaus d'Etat de Weimar, avec pour sous-intitulé Ecole supérieure d'art plastique et Ecole d'arts et métiers réunies.

Le nom Bauhaus, « Maison pour la construction », est en soi un programme, que Gropius s'empresse de rédiger.

L'essentiel

Un ensemble de circonstances a permis la création, effective le 12 avril 1919, du Bauhaus de Weimar, sous la direction de Walter Gropius.

D'abord la guerre, qui a conduit Henry van de Velde à démissionner de la direction de l'Ecole des arts et métiers de Weimar, qui doit dès lors fermer. Le vide laissé dans cette petite ville soucieuse de préserver son artisanat amène les autorités à entrer en contact avec Gropius, mais le rapport que celui-ci fournit sur ses conceptions en matière d'enseignements des arts appliqués, indissociables selon lui de l'architecture et de l'industrie, effraie ses interlocuteurs.
Revenu à Berlin à la fin de la guerre, Gropius est emporté par le vaste élan de réforme qui secoue l'Allemagne des années 1918-1919, y compris dans les arts, et en profite pour préciser ses idées. Ce sont finalement les répercussions à Weimar de ce mouvement révolutionnaire qui permettent à Gropius d'accéder à la direction d'un établissement d'enseignement, l'Ecole d'art plastique, qu'il est bien décidé à réformer.

C'est donc un contexte politique en mutation qui a permis la création du Bauhaus. Mais l'arrière-plan socio-économique de Weimar, en particulier la mainmise des corporations d'artisans sur la production locale, n'a en revanche pas changé, et promet de nombreuses difficultés à Gropius et au Bauhaus.

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