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Platon

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1. La vie de Platon
a. Le milieu aristocratique

Platon est un des premiers grands philosophes grecs. Né à Athènes en 427 avant Jésus-Christ, et issu d’une famille aristocratique, il reçoit une éducation le familiarisant avec les grands noms de la tradition religieuse, littéraire, artistique. Très tôt, il s'intéresse aux affaires politiques. Par ses ancêtres paternels, il descendait du dernier roi d’Athènes. Par sa mère, il descendait de Solon (640-558), qui, à la suite d’importantes réformes, avait instauré à Athènes les premiers fondements de la démocratie .

b. Le climat politique athénien et la mort de Socrate

À l’âge de vingt ans il devient l’élève du philosophe Socrate. À ce moment là, la ville d’Athènes est le théâtre de discordes et de luttes politiques graves, elle est plongée dans un climat d’instabilité faisant succéder régime de type aristocratique et régime de type démocratique. Le jeune Platon, témoin de la dégradation politique de sa cité, est particulièrement frappé par la mort de son maître, en 399 avant Jésus-Christ : Socrate, accusé de crime d’impiété (c'est-à-dire de refus d'adhérer à la religion officiellement mise en place), est jugé par les tribunaux Athéniens et condamné à boire de la ciguë (poison mortel). Cet épisode dramatique se déroule alors que les démocrates, garants des idéaux progressistes, sont au pouvoir.
La réflexion politique de Platon sera profondément marquée par la corruption observée dans les divers milieux politiques, aussi bien conservateurs que progressistes, et notamment par la dérive de la démocratie en démagogie : les hommes politiques au pouvoir ne font nullement régner la justice mais se préoccupent surtout de flatter le peuple, abandonnant ainsi les valeurs spirituelles fondamentales. La liberté d’expression est mise au service des appétits de domination et la violence l’emporte sur la justice. La mort de Socrate, effet direct de ce dérèglement des passions, met en évidence l’absence de sagesse et de raison de la politique athénienne.

Platon réfléchira toute sa vie sur les moyens de fonder une cité juste. Il effectue de nombreux voyages en Italie du Sud, notamment à Syracuse, où il se rend trois fois : la première fois il cherche à mettre en pratique son idéal politique auprès de Denys l’Ancien, chef de Syracuse, mais l’aventure se solde par un échec. La deuxième fois il recommence l’aventure auprès de Denys le Jeune, mais cette fois encore les rapports entre le philosophe et le chef politique se gâtent. Enfin, la troisième fois, Platon - âgé de soixante dix ans- effectuera une nouvelle tentative, qui se trouvera à nouveau déçue .

c. L’école fondée par Platon : l’Académie

Platon, âgé d’une quarantaine d’années, fonde à Athènes une école où il enseigne les principes de sa philosophie : l'Académie. Le terme Académie est le nom du jardin où s’installa l’école. L’enseignement des sciences exactes, qui servait de préparation intellectuelle à l’enseignement de la philosophie, faisait partie de la formation.
Platon a laissé plusieurs œuvres écrites : généralement ce sont des dialogues mettant au premier plan Socrate – celui-ci orientant la discussion par une suite de questions et d’interventions propres à susciter la recherche chez son interlocuteur.

2. Les grandes orientations de la philosophie de Platon
a. L’éducation de l’âme

Platon, fidèle aux leçons de son maître Socrate, met au premier plan de sa quête philosophique la réflexion guidée par la raison. L’homme n’est pas seulement un être vivant, doté d’un corps matériel mortel, comme tous les êtres faisant partie du genre animal, c’est aussi un être spirituel, doté d’une âme immatérielle immortelle, capable de réflexion rationnelle, de jugement critique, de mise à distance des idées reçues (ou « préjugés »). L’éducation tient ainsi une place primordiale dans la formation de l’homme : elle a pour fonction d’inciter l’âme humaine à se détourner progressivement des réalités sensibles, variables et changeantes (c’est-à-dire des réalités perçues par le moyen du corps) pour se tourner vers les réalités intelligibles ou « essences », qui fondent de manière absolue toutes les existences. L’âme qui est parvenue à saisir, grâce au travail de la raison, les réalités intelligibles est en mesure de dépasser le niveau de l’opinion commune (en grec doxa) et d’édifier la connaissance authentique. Telle est notamment l’âme du philosophe, cette âme purifiée des attachements matériels liés à la domination des désirs et passions du corps. La sagesse est le résultat d’un travail rationnel de l’âme et la connaissance vraie (en grec épistémé) est l’aboutissement d’une quête spirituelle et morale .

b. L’idéal politique de justice

La théorie politique s’intègre dans une réflexion sur la nature de l’âme.

L’âme juste et l’âme injuste


L’âme humaine est le siège de trois puissances,
l’une est puissance rationnelle les deux autres sont puissances non rationnelles :

  • la « raison » (en grec : nous) : puissance intellectuelle de réflexion et, aussi, puissance de maîtrise des passions et des désirs ;
  • le « courage » (thumos) : puissance s’enracinant dans le sentiment, mobilisant l’énergie et orientant l’action ;
  • la « concupiscence » (epithuma) : puissance pulsionnelle ou ensemble des appétits liés aux pulsions.
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    L’âme de l’homme juste, guidée par la raison, maîtrise les appétits issus des pulsions, et utilise comme auxiliaire la puissance du « courage ». L’homme injuste laisse les « appétits » régner en maître en mettant sa raison au service des pulsions. Ainsi son âme est pervertie : il n’est pas maître de soi, sa raison a perdu son rôle de guide. Le « courage », désolidarisé de la raison, se met au service des pulsions, qu’il flatte et encourage.

 

La justice politique


La cité ne peut faire régner la justice qu’à condition d’installer au pouvoir des chefs disposant eux-mêmes d’une âme juste : cette disposition, reposant d’abord sur un tempérament, nécessite une éducation intellectuelle et morale de l’âme. L’ouvrage La République décrit en détail cette formation. Ces chefs politiques ne sont autres que les philosophes : ils aspirent à instaurer dans la cité les valeurs rationnelles et morales dont ils ont acquis la connaissance. Platon construit ainsi un idéal politique entendant rectifier la réalité politique expérimentée de son temps. Tous les désordres politiques sont, quels que soient les régimes, liés à la corruption morale : un gouvernement juste mettra donc en place une organisation sociale donnant le commandement aux philosophes. Il s’agit d’un gouvernement de type aristocratique : un petit nombre d’homme, moralement et intellectuellement remarquables, seront les chefs politiques. La philosophie platonicienne conteste radicalement toutes les formes de gouvernement tyrannique et démagogique -mettant au pouvoir des chefs d’État pervertis et injustes, avides de domination, sans maîtrise de soi. Cet idéal moral, qui n’a jamais cessé de faire réfléchir les théoriciens politiques, a inspiré toute la philosophie politique occidentale.

c. Les grandes oeuvres de Platon

Platon meurt en 348 avant J.-C. Il laisse un grand nombre d’œuvres écrites : d’une part des lettres, d’autre part des dialogues (une vingtaine) mettant au premier plan Socrate (celui-ci orientant la discussion par une suite de questions et d’interventions propres à susciter la recherche chez son interlocuteur).
Parmi ses œuvres majeures retenons particulièrement :

  • La Lettre VII, qui explique en détails l'orientation politique de Platon ;
  • L’Apologie de Socrate, dans lequel Platon rapporte le procès de Socrate et notamment le discours que Socrate adresse à ses juges ;
  • La République (ouvrage composé de dix livres), où Platon expose en détails l’éducation des futurs gouvernants de la cité ;
  • Le Banquet, dans lequel Platon prend pour thème le désir amoureux et à cette occasion montre l’importance philosophique de la recherche de la beauté.

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