Aristote - Maxicours
1. Sa vie et son oeuvre
a. Evènements principaux

Aristote, philosophe grec, est né en 384 avant Jésus-Christ à Stagire (l’actuelle ville de Stavro), sur la côte nord-est de la péninsule de la Chalcidique. Il perd très tôt ses parents, son éducation est confiée à l’un des proches de la famille. Le père d'Aristote était l’ami et le médecin particulier du roi de Macédoine : Amintas II. L’intérêt d’Aristote pour la biologie peut être rattaché à cette influence paternelle.
A dix-sept ans, il part pour Athènes et s’inscrit aux cours dispensés par Platon à l’Académie. Cet enseignement marquera profondément sa réflexion. Il reste à Athènes pendant près de vingt ans, jusqu’en 347, date de la mort de son maître.
Par la suite il voyage plusieurs années, avant de devenir le précepteur d’Alexandre, fils de l’empereur Philippe de Macédoine. À la mort de son père, Alexandre monte sur le trône.
Aristote regagne Athènes, à l’âge de quarante-neuf ans, et fonde une école rivale de l’Académie, le « Lycée » – nommée ainsi parce que toute proche du temple d’Apollon Lycien. Cette période dure douze ans. Deux types de cours sont dispensés : le matin des cours difficiles et savants, réservés aux initiés ou cours « ésotériques », l’après-midi des cours publics, s’appuyant sur des questionnements familiers, ou cours « exotériques ». Les cours sont effectués pendant des promenades, c’est pourquoi le nom de « péripatéticiens » (peripatein) sera attribué aux élèves de l’école. La majeure partie des ouvrages destinés au large public, très appréciés du vivant d'Aristote, n'ont pas été retrouvés.
En 323, Alexandre de Macédoine meurt lors d’une expédition en Asie. Une réaction anti-macédonienne se produit à Athènes et Aristote est suspecté d’agitation politique du fait de sa proximité avec Alexandre de Macédoine. Pour échapper aux accusations proférées par ses ennemis, et notamment à l’accusation d’impiété (accusation qui en 399 avant J-C avait causé la mort de Socrate), il quitte Athènes et s’exile à Chalcis, dans l’Ile d’Eubée, pays d’origine de sa mère. Il meurt l’année suivante d’une maladie dont il souffrait déjà depuis longtemps.

b. Son oeuvre

Les ouvrages transmis à la postérité concernent la plupart des domaines du savoir. Aristote est un penseur encyclopédique ; il marquera de son empreinte la culture latine, la culture chrétienne et la culture musulmane. La portée de ses recherches est considérable. Il aborde une grande diversité de questions :

  • les questions liées à l’étude de la nature. Il s’agit aussi bien des réalités terrestres (minéraux, végétaux, animaux) que des réalités célestes (astres, phénomènes météorologiques) ;
  • la question de l’Être. Il existe une réalité non matérielle, échappant au temps et à la mort. Il reprend ainsi l’investigation ontologique (en grec ontologie signifie étude rationnelle de l’Être) déjà entreprise par son maître Platon. L’approfondissement des recherches liées à la question de l’Être, étant donné leurs retentissements sur la conduite humaine, l’amène à réfléchir sur la morale et la politique ;
  • la question du discours et des types de raisonnement. Il met en place la première étude systématique des formes de la pensée : la Logique (en grec logos : discours, raison) prend ainsi naissance ;
  • les questions liées aux productions techniques et artistiques, qu’il différencie très nettement des productions naturelles en insistant sur l’habileté acquise qu’elles supposent. Dans le domaine artistique il examine notamment l’art du discours (la rhétorique) et l’art théâtral (la comédie, la tragédie).
2. Le cosmos aristotélicien

Aucun domaine du cosmos (cosmos : terme grec signifiant « le monde comme totalité ordonnée ») n’échappe à la réflexion d’ Aristote : son œuvre aborde toutes les questions liées au savoir.
Le monde aristotélicien est un système unifié et différencié, mettant en évidence divers niveaux d’organisation de la matière : entre la pure matière et la pure forme (la forme étant réalité immatérielle) il existe des niveaux intermédiaires, mettant en évidence des composés de matière et de forme, que le physicien et le métaphysicien ont charge d’étudier.

a. Physique et métaphysique
  • La physique (du grec phusis : nature) étudie l’ensemble des réalités naturelles soumises au devenir et au temps : les minéraux (terrestres et célestes), les végétaux, les animaux.Ainsi Aristote met en place une étude basée sur l’observation des réalités du monde. Cette étude très complète marquera la science occidentale jusqu'au début du XIXe siècle.
  • La métaphysique (meta est une particule signifiant : après, à la suite) est l’étude des réalités non matérielles, immuables et éternelles.

Alors que la physique se soucie d’étudier l’ensemble des réalités sensibles accessibles à l’observation, la métaphysique s’occupe de saisir, par l’exercice de la pensée qui est capable d’abstraction, les réalités immatérielles ou essences qui constituent les principes d’organisation et de développement des êtres.
Dieu, réalité ultime, au fondement de toutes les réalités, est essence pure, mais l’homme, faisant partie du genre animal, est composé d’un corps matériel et d’une âme immatérielle : l’âme est une réalité essentielle qui fonde l’existence de l’homme.

b. L'étude de l'âme ou «psychologie»

L’âme (du grec psuckê : âme) est une réalité immatérielle qui détermine et structure les êtres vivants : en terme aristotélicien on dit que l’âme est la « forme » du corps.
La « forme » (mot qui traduit le terme grec eidos) n’est pas la configuration visible, telle qu’elle apparaît aux yeux, mais le principe qui structure et oriente le développement de l’organisme vivant.
La « forme » est immanente : elle existe au sein même des réalités changeantes, elle est insérée dans la matière, elle est structure immatérielle interne aux êtres existants. Parmi les êtres naturels, seuls les êtres vivants disposent d’une âme. La pierre n’est pas animée, mais la plante, la bête, et l’homme sont animés. Aussi l’âme n’appartient pas exclusivement à l’homme, mais elle est déjà présente, à l’état le plus simple, dans le règne végétal.

Il y a trois types d’âmes, trois niveaux d’organisation biologique allant dans le sens d’une complexité croissante :

  • l’âme des végétaux, caractérisée par la nutrition, Aristote parle « d'âme nutritive » ;
  • l’âme des animaux, caractérisée par la locomotion et la mémoire, Aristote parle « d'âme sensitive » ;
  • l’âme des êtres humains, caractérisée par l’intellect.

L’espèce humaine, par nature, fait partie du genre animal mais se distingue de toutes les autres espèces par la possession de l’intellect que l'on peut aussi nommer raison : ainsi l’homme n’est pas un animal comme les autres. Il raisonne, il argumente, il produit des discours dotés de sens et il a une volonté réfléchie. Ce n'est pas un simple organisme physique déterminé par l’instinct.

3. La politique et la morale
a. L'homme, un animal politique

L’homme est par nature un « animal politique » : cette formule célèbre est extraite de l’ouvrage La politique (Livre I, chapitre 1). Elle signifie que la caractéristique de l’espèce humaine est d’exister dans des communautés organisées, ouvertes au langage et à la raison. L’espèce humaine, à la différence des autres espèces faisant partie du genre animal, ne vit pas seulement de manière instinctive en vue de la simple survie.
Les êtres humains ne se contentent pas de se regrouper, ils s‘associent et fondent des liens sociaux diversifiés : ils entretiennent entre eux, dans le cadre de leurs rapports collectifs, des échanges parlés et pensés, mettant en œuvre des activités diverses et complémentaires. La cité (du grec polis : communauté organisée) n’est pas simplement un lieu économique, assurant la subsistance et la sécurité matérielles, mais est surtout un lieu d’accomplissement de soi, propre à assurer le bonheur spirituel, grâce à l’équilibre de l’âme. L’exercice de la raison s’associe à l’usage de la parole : les membres d’une même cité échangent des propos non seulement pour exprimer des besoins matériels mais aussi pour exprimer idées correspondant à leurs convictions morales et spirituelles.

b. Le bonheur est épanouissement de l'âme

Dans le cadre de la vie sociale et des rapports avec ses concitoyens, l’homme est en mesure d’atteindre le bonheur (du grec eudemonia : bonheur) s’il s’attache à développer toutes ses potentialités, celles du corps comme celles de l’âme. Ce développement repose sur un projet d’accomplissement moral, intégré à la démarche philosophique. Le sage n’est pas isolé du monde social, il ne fuit pas la compagnie de son semblable, il entretient avec lui des rapports d’amitié réfléchie.
La sagesse est maîtrise de soi : elle suppose une puissance de décision planifiant et organisant l’action. Le sage, soucieux de vivre sous la conduite de la raison, évite les excès et vise le juste milieu, délibère avant d’agir, met au premier plan les satisfactions de l’âme, sélectionne et hiérarchise ses désirs (sans pour autant négliger les besoins du corps). Il mène une existence tranquille au milieu de ses semblables, tout en mettant au premier plan les satisfactions de la réflexion, qui suppose le recueillement.

c. L'épanouissement de l'âme s'inscrit dans une démarche politique

Aristote, comme son maître Platon, dont il ne renie pas l’influence, est un des premiers grands théoriciens politiques. Il analyse les différents types d’organisation politique, à partir des trois grands régimes pratiqués à son époque : le régime monarchique, le régime aristocratique, le régime démocratique.
Il approfondit la nature de la démocratie, en examinant le projet d’égalité qui la caractérise et en réfléchissant sur la puissance du discours. C’est en fonction de ces préoccupations qu’il insistera sur l’importance de la rhétorique (l’art de construire des discours), cette activité très appréciée des milieux politiques, que la démocratie grecque avait particulièrement encouragée.
Il met en place une réflexion qui marquera toute la pensée politique occidentale et qui de nos jours est encore d’actualité.

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