Les Rougon-Macquart : une photographie du siècle
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
L’œuvre de Zola passe en revue les
différentes classes de la
société de l’ouvrier dans les
quartiers populaires avec L’Assommoir
jusqu’aux classes les plus élevées
socialement et intellectuellement.
Voici ce que Zola nous dit :
Emile Zola, Paris, le 1er juillet 1871.
Les romans de Zola ne sont pas des documents réels mais
sont construits de manière très
réaliste. Leur l’ambition est de donner
l’explication de l’état de la
société.
Chaque roman de Zola aborde une catégorie sociale
populaire : les ouvriers dans
L’Assommoir, les mineurs dans
Germinal, les commerçants et les
prostituées dans Le Ventre de
Paris, les cheminots dans La Bête
humaine, les artistes dans Le
Rêve. Souvent, ce sont des personnages qui
évoluent dans des conditions de vie difficiles, qui
n’ont pas accès à l’éducation et
qui noient leurs frustrations dans l’alcool, fléau
national qui décime des populations entières et qui
constitue une des dénonciations de Zola.
L’expansion économique et urbaine, l'évolution sociale ou encore les progrès techniques sont au cœur de l’univers romanesque. Le romancier cherche à faire coïncider le monde réel et la fiction. Pour cela, Zola adopte un attitude scientifique. Il se documente, note et analyse les faits. C'est ainsi qu'il retranscrit par exemple les bouleversements économiques dans Au Bonheur des dames ou la condition des mineurs dans Germinal.
Par ailleurs, la bourgeoisie et ses valeurs constituent l’idéologie dominante de cette seconde moitié du 19e siècle. Les romans décrivent alors l’ascension sociale réussie : celle de Pierre Rougon qui n’hésitera pas à ruiner sa mère ou d'Octave Mouret, son petit fils, qui, dans Au bonheur des dames apparaît comme un parfait homme d’affaires.
Au 19e siècle, l’identité des personnages se
constitue autour de la situation sociale et de
l’état civil.
Zola construit ses
personnages en observant minutieusement le réel.
Pour cela, il s’immerge dans le milieu social choisi
afin d’en percevoir toutes les subtilités. Il note
et analyse les modes de vie, les comportements, le
langage. Ainsi, il utilise l’argot des ouvriers dans
L’Assommoir. Coupeau, l'ouvrier zingueur est le
produit de l'observation de plusieurs ouvriers zingueurs.
Mais le milieu ainsi que le poids de
l'hérédité font
échouer les désirs de grandeur. Les personnages
sont prisonniers de leur milieu social et ne parviennent pas s'en
sortir. Ils n’arrivent pas à faire face
et se laissent aller à l’oisiveté, puis
à leur propre destruction.
C’est le cas de Coupeau, qui, victime
d’un accident de travail, développe une haine
à l’égard du patronat et ne travaille plus.
Il sombre dans l’alcoolisme jusqu’à en
mourir.
Il en est de même de Lantier, amant de
Gervaise, véritable parasite qui vit aux dépens des
autres sans jamais rien construire. Il détruira Gervaise
dans L’Assommoir.
Le personnage s’inscrit donc comme témoin privilégié de son époque. Dans L’Assommoir, les personnages sont les témoins des grands travaux parisiens engagés par Haussmann, avec notamment la percée des grands boulevards qui changent totalement la vision de Paris et détruit les petits quartiers populaires.
Le personnage est également un acteur de son siècle. Dans Germinal, Etienne Lantier s’inscrit dans la lutte et la révolte des mineurs avec, pour enjeu social, la lutte des classes et la dénonciation de la misère. Le lecteur assiste donc aux grandes avancées sociales et industrielles qui illustrent le 19e siècle et qui se sont faites dans la souffrance et la douleur.
L’engagement de Zola est connu de tous et
ses idées progressistes prennent corps dans son
œuvre. Trois axes définissent les idées de
Zola : le positivisme, un léger
anticléricalisme et un certain
socialisme tout en étant hostile à
la Commune de Paris. Au travers de ses personnages, il exprime
l’ensemble de ses idéologies.
Ainsi, la communion de Nana qui tourne en beuverie, ou encore
Lantier s’adressant à son fils Etienne qui doit
partir en apprentissage : « Souviens-toi que le producteur
n’est pas un esclave, mais que quiconque n’est pas
producteur est un frelon », L’Assommoir. Cet
exemple fait allusion à Saint-Simon qui condamne
l’oisiveté, utilisation ici d’ailleurs
ironique puisque mise dans la bouche d’un personnage
caractérisé par son oisiveté. Plus
généralement , l’auteur prône à
travers ses romans le développement des sciences
humaines, le retour à la
démocratie et l’avènement des
machines.
L'essentiel
Les Rougon-Macquart sont le portrait d'une famille sous le second empire. Par ce biais, Zola dépeint son époque et les hommes de son siècle avec la rigueur scientifique du naturaliste. Il passe au crible les différents milieux sociaux, des plus élevés (la finance) aux plus pauvres (les mineurs). C'est une photographie du siècle que Zola nous donne de découvrir.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !