Les frontières

L’origine du mot « frontière » vient de « front », un terme militaire, qui désigne la zone de contact entre deux armées ennemies. À partir du 17^e siècle, le mot « frontière » prend son sens actuel.

Au 19^e siècle, quand les États-nations se créent, ils utilisent le concept de frontière naturelle pour délimiter leur territoire. Une frontière naturelle est une frontière formée par un obstacle physique (un fleuve, une montagne, un désert), ce qui rend le contrôle militaire de la frontière plus facile.

La frontière a donc :

• une utilité militaire ;
  
• une utilité douanière, c'est-à-dire le fait de contrôler les personnes et les marchandises qui passent la frontière.

La frontière « crée » également des flux illégaux qui tentent d’échapper à ce contrôle (contrebande, clandestinité).

Suivant les époques, la frontière alterne entre des phases d’ouverture (les frontières sont plutôt ouvertes, il y a des échanges) et des phases de fermeture (les frontières sont plutôt fermées, il y a peu d'échanges).

Parfois, des frontières se créent à l'intérieur des pays ou des villes ; elles prennent la forme de « murs » (par exemple, le mur de Berlin a séparé la ville de Berlin en deux de 1961 à 1989).

De nombreux pays font progressivement disparaitre les barrières douanières pour favoriser le commerce (Union européenne, ALENA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain) entre le Canada, le Mexique et les États-Unis)).

Depuis plusieurs années, le contrôle des frontières revient dans l'actualité avec la question des migrants et les attentats terroristes : faut-il durcir les contrôles aux frontières ?

On utilise aussi le terme de « frontière » en géographie pour exprimer une séparation entre des communautés ou des groupes culturels. Ces frontières sont plus floues. On parle :

• de frontière linguistique entre la Suisse italienne et la Suisse allemande, par exemple ;
• de frontière religieuse entre catholiques et protestants en Allemagne ;
• de frontière urbaine entre un quartier résidentiel composé de pavillons (= maisons individuelles) et une cité d’immeubles. La frontière est souvent invisible dans ce cas, mais connue des habitants du quartier.