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Les Confessions : Les thèmes

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1. Autobiographie, confessions et connaissance du moi

Le terme « autobiographie » qui renvoie donc au fait d’écrire sa biographie soi-même à la première personne du singulier et donc d’être à la fois le narrateur, le personnage et l’auteur de ce type d’écrit n’existe pas au moment où Rousseau entreprend de rédiger ses Confessions.

Cette œuvre est pourtant considérée comme une autobiographie et ce d’autant plus que Rousseau écrit et réfléchit sur sa personnalité et sa constitution plutôt que sur son rôle publique ; son projet est d’ordre privé et participe d’une connaissance du moi intime.

Ce projet était, dès le préambule, considéré comme unique puisque Rousseau écrit « je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur » et cette singularité vient de sa volonté d’être sincère et du désir de montrer, à travers une expérience particulière, ce qu’est un être humain. La sincérité absolue est postulée par Rousseau et valide à elle seule son désir de dire son moi. Cependant, ce désir n’est pas le seul à justifier ce projet, il le justifiera pleinement dans les Rêveries du Promeneur solitaire. Mais dans Les Confessions Rousseau veut surtout offrir à ses semblables un témoignage authentique d’un être humain sur lui-même. Il veut faire de sa vie, qui est un cas particulier, une base de réflexion sur l’humanité en général. Il veut que son ouvrage puisse « servir de première pièce de comparaison pour l’étude des hommes, qui certainement est encore à commencer. ». Il veut témoigner de ce qui existe en lui et que chacun porte en soi

D’autre part, le titre place ce projet dans une perspective religieuse de la chrétienté : il s’agit de se placer en tant que pénitent afin d’avouer ses péchés ou fautes et d’être pardonné c’est-à-dire d’obtenir l’absolution. Mais bien que ce projet s’inscrive dans une dimension religieuse, il a une visée strictement humaine puisqu’il s’agit de présenter un homme aux yeux des autres hommes qui l’ont méjugé. L’aveu des fautes de Rousseau s’inscrit donc dans une perspective de pardon a dimension strictement humaine : il vaut être réhabilité de son vivant et pour la postérité afin d’être mieux compris de ses contemporains et des hommes en général ; les références religieuses participent de l’argumentation et de la persuasion. Moins qu’une confession, Les Confessions sont une justification des actes de l’auteur, de sa vie surtout que Rousseau ne témoigne que peu de regret et excuse ses torts avant même de les avoir présenter.

En outre, présenter ses fautes équivaut pour lui à être immédiatement pardonné. Ainsi, il estime se connaître « Je sens mon cœur et je connais celui des hommes » et dévoiler sa personnalité en toute sincérité : « je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon » . Cependant, au sein de ce texte, il ne s’interroge pas sur les rapports qui peuvent exister entre sincérité et vérité. On peut, de fait, être sincère et tromper tout le monde, à commencer par soi. L’expression « j’ai supposé vrai ce que je savais avoir pu l’être, jamais ce que je savais être faux » explique que son travail d’écrivain va consister à dévoiler avec franchise la totalité de son moi : dès lors apparaîtront sa bonté foncière, son innocence d’homme vivant selon la nature. Il lui suffira alors de dire « Voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus » pour être cru. Sa crédibilité est martelée et renforcée tout au long de l’ouvrage par son art de présenter les faits, ses procédés d’argumentation.

2. L’homme, la société et la nature

Dans les six premiers livres des Confessions, Rousseau découvre la société mais ne s’y comporte pas exactement comme un héros puisqu’il ne s’intègre à aucun des milieux qui l’accueille. A partir de son expérience et de son rapport personnels à la société qui font de cet ouvrage un roman de formation, l’auteur nous fait réfléchir sur une société à laquelle il reproche d’asservir et de corrompre un individu qui, au contact de la nature, resterait foncièrement bon. Dans les Confessions, l’auteur identifie souvent la nature et le bien et les hommes ayant un contact direct avec la nature sont présentés comme bons alors que les grandes villes, à l’exception de Genève qui apparaît comme préservée, abritent plus de vices et de bassesses. La nature semble incliner l’homme à la bonté et le rapprocher de l’humanité primitive, dont l’enfance reste emblématique, qui vivait en toute sérénité et innocence car elle était préservée des perversités dues aux sociétés.

Il faut cependant souligner que les deux causes qui poussent l’homme vers le mal sont l’ignorance et l’habitude. L’homme ne succombe pas au mal parce qu’il est tenté mais parce qu’il ne le reconnaît pas et que le souci du bien le pousse vers le mal comme lors de l’épisode de la transcription de la musique. Une fois engagé dans la voie du mal, l’homme s’y complaît par habitude et facilité.    

D’autre part, la société apparaît comme éminemment corruptrice et ce, même si l’auteur ne nous livre aucune théorie sur la société et son rapport à l’homme. Cependant, son exemple particulier est probant : si l’homme est né pour être libre, comme Rousseau l’est chez son père, la société, représentée tour à tour par les Lambercier ou le graveur Ducommun, fait de lui un esclave qui se soumet au pouvoir des autres et renonce à sa liberté. Contrairement à la vie naturelle, la vie sociale opprime la liberté naturelle de l’homme. C’est pourquoi Rousseau semble, à travers sa propre expérience, condamner le principe même de la vie en société qui pervertit l’homme.

Cela revient également à dire que l’homme n’est pas foncièrement malhonnête : il est corrompu par une société dont les bases sont mauvaises, inégales. L’auteur, sur la base de sa propre expérience démontre le mécanisme qui pervertit l’enfant ou l’adolescent : ce sont les châtiments injustes et les mauvais exemples qui sont la cause de toutes les dérives. L’autorité abusive est largement dénoncée et cette analyse est doublée d’une portée politique évidente : la notion d’autorité est mise en cause et décrite comme injuste puisque si la punition est corruptrice c’est que l’instance de l’autorité n’est pas juste.

Ce bilan sévère ne débouche néanmoins pas sur une contestation radicale de la société mais permet de suggérer un moyen de prendre une revanche sur l'injustice et de rêver à un monde meilleur. Livrant combat contre l’injustice, Rousseau le gagne grâce à son intelligence et à une conscience permanente de certaines valeurs civiques enseignées pour la plupart par la nature. Rousseau admire les civilisations antiques où les actes d’héroïsme moral et civique sont courants, et Genève est également une référence politique.

Rousseau ne propose aucune alternative aux systèmes corrompus qu’il dénonce mais ses choix permettent d’imaginer quelle serait pour lui la société idéale. Il se méfie de l’autorité et de la puissance et aspire à vivre selon la nature ; on peut en déduire que le rêve de l’auteur serait de vivre loin de tout Etat dans une communauté rurale à l’intérieur de laquelle les hommes seraient égaux. Ces conceptions sont celles d’un homme rejeté par une société pour avoir tenté d’être fidèle à une certaine conception de la vie. Cependant, Rousseau ne tenta jamais de concrétiser ce rêve ; son désir de monde meilleur reste abstrait et ne s’exprime que dans ses œuvres littéraires ou philosophiques et non dans son action publique même si ses écrits inspireront les hommes politiques de la Révolution française.

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