Tartuffe : lecture méthodique I (analyse)
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Acte I scène 1
Problématique
Une scène d’exposition a une double fonction : elle doit donner les renseignements destinés à la compréhension de la pièce tout en suscitant l’intérêt du lecteur. Molière parvient, ici, à remplir ces deux impératifs en mettant en scène une dispute familiale dans une ambiance comique.
Comment Molière parvient-il à exposer les faits tout en suscitant l’intérêt du lecteur-spectateur ?
1. Les informations apprises
a. Les personnages
Chaque personnage est présenté à
travers les reproches que leur adresse Madame
Pernelle. Nous apprenons que Dorine est la suivante de
Mariane, qu’elle parle trop « un peu trop forte
en gueule ». Damis, son petit-fils est mis à
distance par sa grand-mère qui l’appelle
« le fils de mon fils » et elle lui fait
grief de son impulsivité « Vous êtes un
sot » ce que le reste de la pièce confirmera.
Marianne est qualifiée de
« doucette » ce qui sous-entend une
certaine douceur. Elle fait à Elmire le double reproche
d’être coquette et dépensière, en
comparaison de la première épouse d’Orgon.
Elle termine par Cléante à qui elle reproche
d’être un raisonneur qui donne à tous de
mauvaises manières de vivre.
Le sujet qui oppose les deux clans est le personnage de Tartuffe. Pour Madame Pernelle, c’est « un homme de bien qu’il faut que l’on écoute ». Dorine nous informe que Tartuffe était « un gueux », un homme qui critique tout « On ne peut rien faire qu’on ne fasse des crimes » et qui dirige la maison en « maître » ce que confirme Damis. On apprend également par la bouche de Dorine que Tartuffe est un homme hypocrite « Tout son fait, croyez-moi, n’est rien qu’hypocrisie » et qu’il porte un intérêt certain à Elmire « Je crois que de madame il est, ma foi, jaloux ».
Le sujet qui oppose les deux clans est le personnage de Tartuffe. Pour Madame Pernelle, c’est « un homme de bien qu’il faut que l’on écoute ». Dorine nous informe que Tartuffe était « un gueux », un homme qui critique tout « On ne peut rien faire qu’on ne fasse des crimes » et qui dirige la maison en « maître » ce que confirme Damis. On apprend également par la bouche de Dorine que Tartuffe est un homme hypocrite « Tout son fait, croyez-moi, n’est rien qu’hypocrisie » et qu’il porte un intérêt certain à Elmire « Je crois que de madame il est, ma foi, jaloux ».
b. L’espace
L’action se passe dans la maison
d’Orgon et l’on peut noter cinq
répétitions de l’adverbe
« céans ». Cette insistance
s’explique par le fait que la maison d’Orgon que
Tartuffe veut s’approprier est l’enjeu
matériel de la pièce.
c. L’action
Il n’y a pas d’action véritable mais un
conflit au sujet de Tartuffe et de deux modes de vie
opposés. Cléante soutient qu’une vie mondaine
n’est pas le signe d’un dérèglement, il
suffit de ne pas prêter attention aux médisances des
voisins, vers 101.
Madame Pernelle désire une vie austère et pieuse.
Madame Pernelle désire une vie austère et pieuse.
2. Le comique de la scène
a. Le comique de répétition
Madame Pernelle coupe la parole à tous
ceux qui veulent parler. Il est amusant de voir que chacun essaie
de gagner du terrain par rapport à son
prédécesseur. Dorine place un mot tout comme Damis.
Mariane parvient à en dire deux et Cléante trois.
b. Le comique de mot
Madame Pernelle, fort pieuse et dévote s’emporte.
Sous l’emprise de la colère, elle adopte
un registre de langue familier voire
vulgaire. Elle jure « Jour de
Dieu ». Elle insulte sa servante qui n’a rien
fait en la traitant de « gaupe ». Face
à Dorine, elle adopte un langage familier et grossier en
lui disant « vous êtes un peu trop forte en
gueule ».
c. Le comique de geste
La scène s’ouvre sur une poursuite, chacun suit
à grand peine la vieille femme qui veut partir. Une mise
en scène pourrait mettre en relief ce mouvement
incessant d’une vieille femme acariâtre que pourtant
chacun tente de calmer, en vain.
Dépitée, elle s’en prend à sa servante alors que Flipotte est innocente. Cette gifle montre la rage de Madame Pernelle d’être ridiculisée.
Dépitée, elle s’en prend à sa servante alors que Flipotte est innocente. Cette gifle montre la rage de Madame Pernelle d’être ridiculisée.
d. Le comique de caractère
De plus, sa dévotion et son vieil âge ne sont pas
synonymes de sagesse puisqu’elle s’emporte. Cette
femme qui défend la dévotion et
l’austérité fait de nombreux écarts de
langage inappropriés avec la conduite qu’elle
prône. A la fin, elle perd toute maîtrise d’une
situation dont elle était pourtant à
l’origine. Elle part sous le rire moqueur de
Cléante.
Conclusion
Molière a créé une scène d’exposition vivante et très originale sous la forme d’une dispute familiale. C’est le seul exemple de ce genre dans tout le théâtre français.
Néanmoins, il prend soin de maintenir l’intérêt du lecteur en insufflant à cette scène de nombreux procédés comiques pour éviter de la rendre statique et ennuyeuse.
Molière a créé une scène d’exposition vivante et très originale sous la forme d’une dispute familiale. C’est le seul exemple de ce genre dans tout le théâtre français.
Néanmoins, il prend soin de maintenir l’intérêt du lecteur en insufflant à cette scène de nombreux procédés comiques pour éviter de la rendre statique et ennuyeuse.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !