Le fascisme italien
Après-guerre, l'Italie traverse une triple crise. L'économie italienne se remet mal de la fin de la guerre car il faut reconvertir les entreprises, alors que la demande, stimulée par l'Etat durant le conflit, est moins importante. De plus, l'inflation, liée à l'endettement de l'Etat, perdure après la fin des hostilités. La société est perturbée par ces difficultés et les ouvriers, influencés par la révolution bolchevique, se mobilisent en faisant grève et en occupant les usines. Le parti communiste italien qui naît en 1921 entretient l'agitation. Dans les campagnes du Sud de la péninsule, les paysans sans terres occupent les grands domaines inexploités (les latifundias) des grands propriétaires terriens. La situation est explosive et la bourgeoisie s'inquiète. Enfin, une crise morale éclate car les nationalistes ont le sentiment que les souffrances italiennes durant le conflit ont été injustement récompensées par les vainqueurs (il manque au territoire national des terres irrédentes comme la Dalmatie). On parle de « victoire mutilée », incomplète.
C'est dans ce contexte que Mussolini fonde les faisceaux italiens de combat, regroupant d'anciens combattants déçus comme lui par la victoire mutilée. Son programme mélange volonté de révolution sociale et grandeur italienne. Ce mouvement se fait rapidement connaître par sa violence : les miliciens fascistes (les squadristes) qui se reconnaissent à leur chemise noire et à leur gourdin (manganello) attaquent les ouvriers en grève suivant les marxistes, les adhérents des partis de gauche, tout en conservant un discours destiné à les attirer.
Cette alliance lui permet le 31 octobre 1922 de récupérer le pouvoir lors de la marche sur Rome : les troupes fascistes procèdent ainsi à une mise en scène de l'arrivée au pouvoir de leur chef, qui par ailleurs a déjà obtenu l'accord du roi pour devenir Premier ministre. Un gouvernement de coalition se met en place, dans lequel les fascistes détiennent les postes-clés.
Mussolini doit désormais affirmer son pouvoir.
Mussolini décide alors de revendiquer pleinement la violence fasciste et menace de la durcir encore (discours du 3 janvier 1925). En 1925 les lois fascistissimes confortent son pouvoir et en 1926 une série de lois instaure une dictature (interdiction des partis et des syndicats, création d'une police politique). L'opposition est muselée.
Les réalisations fascistes doivent être dans tous les esprits. Pour cela, Mussolini s'appuie sur les moyens modernes de communication : radio, affiches, cinéma. C'est ainsi que sont créés les studios Cinecitta à Rome, qui vont produire des films glorifiant la force physique et le passé grandiose de Rome (péplums). L'architecture est inspirée de l'époque romaine et les ruines du forum impérial sont dégagées et mises en valeur.
Les ennemis du régime, communistes et socialistes, sont
éliminés ou envoyés au bagne aux
îles Lipari. La police politique (l'OVRA)
surveille la population, relayée par des mouchards.
L'Etat fasciste n'est cependant pas raciste. Même s'il
tente d'italianiser les francophones du Val d'Aoste, il ne s'en
prend aux Juifs qu'après 1938, lorsque l'influence
nazie devient prédominante en Italie. Les
déportations restent cependant tardives.
Pour obtenir la paix sociale, outre la glorification de la
grandeur italienne et la promesse de rendre plus tard sa
fierté à l'Italie en recréant un Empire
(guerre d'Ethiopie, 1935-1936), Mussolini signe les accords
de Latran (1929) qui réconcilient le Pape
Pie XI et l'Italie. Ils lui permettent également de
se rapprocher des catholiques. En outre, Mussolini accorde des
aides sociales aux ouvriers (soins gratuits, loisirs).
L'économie est dirigée par le parti et par
l'Etat. Mussolini lance de grandes campagnes favorisant la
natalité et la production de céréales. Il
fait mettre en valeur les marais pontins et crée des
sociétés d'Etat pour développer la
prospection pétrolière. Le but est de rendre
l'économie italienne autonome et protégée
des fluctuations internationales (autarcie). Enfin, la
militarisation de l'économie s'accentue dans les
années 1930 pour faire de nouveau de l'Italie une
grande puissance (intervention en Espagne, en Ethiopie).
Le retour à la paix en 1918 se passe souvent mal dans les démocraties récentes comme l'Italie. Touché par une triple crise, économique, politique et morale, ce pays connaît la naissance et le développement d'une idéologie nouvelle, le fascisme. Créé par Benito Mussolini, le mouvement fasciste prend le pouvoir en 1922 et établit progressivement un Etat de type nouveau.

Fiches de cours les plus recherchées
Découvrir le reste du programme

Des profs en ligne
- 6j/7 de 17h à 20h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les 10 matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Une interface Parents