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La liberté est-elle une illusion ?

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Objectif

Savoir si la liberté est illusion

Points clés
  • Le libre arbitre implique l'idée d'une liberté consciente.
  • Or, la conscience peut être trompeuse et source d'illusions, ce qui est le point de vue du déterminisme.
  • Le déterminisme peut cependant être dépassé grâce à la volonté et à la prise de conscience de ces déterminismes.
  • La liberté n'est donc pas acquise mais se gagne.
1. La conscience de la liberté
a. La thèse de l'opinion commune

L'expérience et le sentiment communs semblent être les suivants : nous avons conscience d'être libres, pour autant que nous sentons que nous faisons ce que nous voulons, que nous faisons nos choix propres, en l'absence de toute contrainte extérieure.

b. L'expérience de la liberté comme « libre arbitre »

C'est ce que semble confirmer Descartes, lorsqu'il écrit :

« La liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons. [...] Il est si évident que nous avons une volonté libre, qui peut donner ou ne pas donner son consentement quand bon lui semble, que cela peut être compté pour une de nos plus communes notions. »

Il y aurait donc une expérience ou évidence de la liberté, conçue ici comme faculté de choisir entre des contraires, c'est-à-dire comme libre arbitre.

c. Problème : la conscience n'est pas une connaissance

Mais cette idée que la conscience ou l'expérience de notre liberté suffirait à constituer une preuve de la réalité de notre liberté demeure problématique.
La conscience, parce qu'elle est immédiate et subjective, ne nous fait nullement connaître le vrai de façon certaine, mais elle est parfois trompeuse et source d'illusion. En d'autres termes, « avoir conscience » de quelque chose ne suffit nullement à connaître sa nature ou à être assuré de sa réalité.

2. Le problème du déterminisme : la liberté n'est qu'illusion
a. Le problème du déterminisme

On appelle déterminisme le principe issu de la science physique suivant lequel tout événement est l'effet nécessaire d'une cause antérieure : or les actions humaines ne sauraient, en toute rigueur, échapper à l'universalité de ce principe.
En ce sens, nos décisions et actions ne seraient jamais que l'effet nécessaire d'un ensemble de causes ou de mobiles antérieurs : quand il me semble décider librement d'exercer telle profession, ce choix serait entièrement déterminé par mon passé, par des causes psychologiques tout autant que sociales relevant de mon histoire propre.

b. Si l'homme est déterminé, sa liberté n'est qu'illusion

Dans le cadre du déterminisme, il ne saurait être encore question d'une volonté ou d'un choix libres. La conscience ou le sentiment de notre liberté ne serait donc qu'une illusion, due à l'ignorance des causes qui nous déterminent : je crois avoir librement choisi de devenir médecin, parce que je n'aperçois pas que mon milieu social, mon éducation, les aspirations de ma famille... m'ont déterminé à faire ce choix.
Tel est le propos de Spinoza, lorsqu'il écrit :

« Un petit enfant croit désirer librement le lait, un jeune garçon en colère vouloir se venger, et un peureux s'enfuir [...]. L'expérience elle-même n'enseigne pas moins que la raison, que les hommes se croient libres pour la seule raison qu'ils sont conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. »

Nous sommes donc, en réalité, déterminés tant par notre constitution physique et morale, que par nos habitudes passées ou les événements antérieurs de notre vie : c'est parce qu'il a un tempérament colérique et parce que telle autre personne lui a fait injure, que le jeune garçon éprouve le désir de se venger - il ne s'agit nullement là d'un « libre décret », son sentiment de liberté n'est qu'illusion.

c. La liberté est combat : le déterminisme peut et doit être dépassé

Toutefois, Spinoza ne préconise pas la soumission aux déterminismes : cette soumission serait indice de passivité et d’inaction. L’homme peut prendre conscience des déterminismes qui pèsent sur lui et, grâce à la connaissance acquise de cette manière, contrôler ses actions (par exemple : le buveur peut se maîtriser et refuser de céder à ses penchants). Il y a donc action possible sur les déterminismes grâce à la décision de la volonté.
Jean-Paul Sartre revendique le combat incessant pour la conquête de la liberté. Il montre que ce combat est toujours lutte volontaire visant le dépassement des déterminismes . L’homme est toujours « en situation » : il est déterminé par sa famille, son histoire , sa classe sociale. Toutefois, invoquer ces déterminations pour s’excuser de ne pas agir et combattre est indice de « mauvaise foi » - l’homme qui ne veut pas combattre fait preuve de lâcheté et d’irresponsabilité. Ainsi les déterminismes provoquent toujours des occasions de libération. L’esclave lui-même peut ne pas subir son sort, s’il prend conscience de sa dignité d’homme et décide de réagir et de lutter. La démission de la volonté est toujours mauvaise foi et lâcheté.

3. La liberté authentique n'est pas donnée, mais se conquiert
a. Prendre conscience des causes qui nous déterminent

Si la conscience initiale de notre liberté de choix et d'action n'est qu'illusion, le premier pas vers la liberté doit alors consister pour nous à dépasser cette illusion en prenant enfin conscience de ces multiples causes qui nous déterminent : cette prise de conscience peut d'abord passer par la réflexion ou l'introspection, d'un point de vue individuel, afin de mieux comprendre les raisons ou causes qui nous déterminent à agir de telle manière plutôt que de telle autre.

b. Importance des sciences de l'homme

Plus encore, les sciences humaines doivent nous permettre de mieux comprendre les causes qui déterminent tout homme : ainsi Pierre Bourdieu note-t-il à cet égard, dans Choses dites, que la sociologie par exemple, en nous faisant connaître les mécanismes sociaux, les causes d'ordre social qui déterminent l'existence des individus, nous permet de nous en libérer.
Ainsi, on pourrait dire que la conquête progressive de notre liberté passe d'abord par l'acquisition d'une connaissance de soi, tant en un sens individuel (se connaître en tant qu'individu, avec ses qualités ou défauts particuliers) qu'universel (connaître la nature humaine en tant que telle).
C'est bien là d'ailleurs ce que nous signifiait déjà Platon en reprenant la formule inscrite au fronton du temple de Delphes : « Connais-toi toi-même » ; car mieux se connaître, et mieux connaître l'homme en général, c'est aussi mieux se conduire et échapper aux désirs ou tendances irrationnelles qui, trop souvent, déterminent nos actions.

c. Se libérer du déterminisme pour devenir authentiquement libre

Le déterminisme, au contraire de tout fatalisme, n'implique nullement une nécessité absolument indépassable pour l'homme : car, en tant qu'il est susceptible d'être connu et compris, il implique en lui-même la possibilité de son propre dépassement.
C'est en ce sens que Leibniz écrivait que « la liaison des causes et des effets, bien loin de causer une fatalité insupportable, fournit bien plutôt le moyen de la lever » : c'est en apprenant à connaître, par le biais de la réflexion et de la science, ces enchaînements naturels de causes, que l'homme peut aussi apprendre à les maîtriser et à s'en libérer.
Ce qu'il faut comprendre alors, c'est que la liberté humaine n'est en aucun cas un donné immédiat : la croyance en cette prétendue liberté dont nous avons immédiatement conscience, et qui nous serait d'emblée acquise, est précisément ce qui nous laisse dans une simple illusion de liberté et ainsi nous interdit d'être authentiquement libres.

Au contraire, la liberté véritable se conquiert ou se gagne, à partir du déterminisme et contre lui, tout comme aussi, parfois, à partir d'une situation de contrainte politique par exemple : la liberté véritable suppose toujours une libération initiale, il faut la comprendre, dit Brunschvicg, « non comme une chose qui est donnée, mais comme une œuvre qui est à faire ».

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