L'argumentation
- Développer une réflexion personnelle et une argumentation convaincante.
- Dégager la visée d’une argumentation.
- Comprendre et maitriser la construction de l’argumentation.
- Connaitre les différents types d’arguments.
- Utiliser les procédés de l’argumentation.
- Lire des exemples de textes argumentatifs empruntés aux différents genres
Argumenter consiste à être capable de défendre une thèse à l’aide d’arguments solides, illustrés par des exemples judicieux.
Pour bien comprendre l’argumentation, il faut commencer par différencier le fait de convaincre de celui de persuader.
Pour convaincre, on fait appel à des arguments
basés sur la raison et le
raisonnement logique.
Pour persuader, on utilise des arguments basés
sur les émotions et les sentiments de son
auditoire ou de son lecteur.
Comprendre cette différence permet ensuite de délibérer, c’est-à-dire de peser le pour et le contre d’une situation, et de défendre une thèse puis une antithèse — ce qui est demandé dans les exercices d’argumentation au lycée.
Développer une antithèse, par exemple dans une dissertation, ne revient pas à dire le contraire de la thèse auparavant défendue. En effet, il n’est pas demandé dans l’antithèse d’exprimer l’exact opposé de ce qui vient d’être dit, mais de proposer des arguments nuançant la thèse et apportant un éclairage différent, une autre manière de voir la situation.
Pour construire une argumentation, on peut faire appel à différents arguments :
- l’argument d’autorité
consiste à se référer à un
écrivain, un penseur célèbre, dont
l’opinion ne saurait être remise en
question ;
Exemple
Pour défendre la thèse de l’indécence du travail des enfants, on peut faire appel aux rapports de l’UNICEF. - l’argument ad hominem « par lequel on attaque l'adversaire directement dans sa personne en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes » (Larousse) ;
- le raisonnement déductif par lequel
on passe du général au particulier.
C’est le raisonnement utilisé en
mathématiques ;
Exemple
La poésie lyrique est propice à l’expression des sentiments personnels, donc on peut dire que Victor Hugo fait appel à ses émotions dans ses poèmes lyriques. - le raisonnement inductif propose de passer
du particulier au général ;
Exemple
Dans son Discours sur les caves de Lille, Victor Hugo passe par le cas particulier d’une famille d’ouvriers pour dénoncer les conditions de vie de la population entière. - l’analogie qui consiste à
opérer un rapprochement entre deux situations,
deux éléments.
Le lexique peut servir l’argumentation. En effet, en choisissant des termes mélioratifs ou péjoratifs, on commence déjà à servir la thèse que l’on défend.
Dans le poème « Melancholia », Victor Hugo s’indigne contre le travail des enfants. Pour donner du poids à ses arguments, il utilise un lexique imagé et très péjoratif (« machine sombre », « monstre hideux ») pour désigner les appareils sur lesquels doivent travailler les enfants. Il utilise les termes « bagne », « enfer », pour caractériser le travail de ces enfants.
Les connecteurs logiques structurent le discours et font avancer le raisonnement logique.
Les connecteurs de conséquence « par conséquent, ainsi, si bien que, etc. » permettent l’enchainement des idées dans un texte argumentatif.
Le temps des verbes a son importance : le présent de vérité générale permet d’énoncer un fait valable en tout temps, le présent d’énonciation permet au locuteur de faire référence à son auditoire.
« Figurez-vous ces caves dont rien de ce que je vous ai dit ne peut vous donner l'idée ».
Grâce à cette phrase au présent d’énonciation, Hugo inclut son auditoire, les députés, dans son raisonnement, et va pouvoir emporter leur adhésion. (Discours sur les caves de Lille, Hugo)
Le choix de la personne employé a son importance :
- l’emploi de la première personne « je » permet de montrer sa position ;
- l’emploi de « nous » inclut l’auditoire pour mieux l’emporter ;
- le « vous » (cf. l’exemple de Victor Hugo) engage le lecteur ou l’auditeur ;
- enfin le « on » impersonnel donne une dimension universelle au propos tenu.
-
L’antithèse est essentielle dans
l’argumentation : en rapprochant deux
idées opposées, elle permet de
souligner par exemple l’absurdité de
l’une d’elles ;
Exemple
Voltaire, au chapitre 3 de Candide, utilise l’antithèse pour mieux dénoncer l’absurdité de la guerre :
« Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. » -
L’hyperbole, figure
d’exagération, peut servir
l’argumentation ;
Exemple
« Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? »
Discours de la servitude volontaire, Étienne de la Boétie. - L’ironie est un procédé subtil qui consiste à se moquer de quelque chose ou de quelqu’un en disant le contraire de ce que l’on pense. Elle permet donc de dénoncer quelqu’un ou quelque chose, et participe ainsi à l’argumentation.
Grâce à la modalisation, le locuteur exprime son degré d’adhésion à son propos : certitude, incertitude, doute, etc.
La modalisation peut s'exprimer par :
- le lexique (dépréciatif ou appréciatif) ;
- les adverbes (« peut-être », « assurément », « certainement ») ;
- les verbes (« je sais que » plutôt que « je pense que ») ;
- le conditionnel ;
- etc.
L’argumentation n’appartient pas qu’au domaine de la littérature d’idées : on la retrouve dans le roman, le théâtre et la poésie.
Au théâtre, le monologue délibératif d’un personnage, seul en scène, use des techniques de l’argumentation.
« Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L’un me rend malheureux, l’autre indigne du jour. »
Corneille, Le Cid, I, 6.
La poésie peut aussi être argumentative.
« Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme ! »
Victor Hugo, « Melancholia ».
Le genre de l’apologue, bref récit en prose ou en vers, est argumentatif.
Les Fables de La Fontaine ou les contes philosophiques Candide, Zadig de Voltaire.

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