Crimes et Châtiment, de F. Dostoïevski
En 1849, il est condamné à mort pour raisons politiques, puis gracié au moment d'être fusillé. Il relatera cette journée dans le Journal d'un écrivain(1873-1881). Sa peine est commuée en 4 ans de bagne en Sibérie. Seule la lecture de la Bible y est autorisée ; il devient croyant. Il fera le récit de sa déportation dans Souvenirs de la maison des morts(1861).
Publié en 1866, Crime et châtiment est encore influencé par ces événements.
Il a conçu une théorie selon laquelle la supériorité des grands hommes se manifeste dans la transgression : agissant pour le bien de l'humanité, ils tuent sans culpabilité, celle-ci n'étant que préjugé.
En toute logique, il s'est convaincu du
bien-fondé d'éliminer une usurière ;
s'approprier son argent lui permettrait, en menant une vie
honnête, de racheter son crime. Il passe doublement
à l'acte : à l'assassinat de la vieille femme
s'ajoute celui de la sœur de celle-ci, témoin
malencontreux.
Bientôt pressé par sa conscience et
encouragé par Sonia,
il finit par se dénoncer.
Après 7 ans de bagne en Sibérie, il découvre son amour pour Sonia, première étape vers la foi évangélique.
Six parties sont consacrées aux 14 jours vécus par Raskolnikov entre la répétition du crime et son aveu. En revanche, un court épilogue relate les 7 années passées en Sibérie. Cette disproportion fait de la psychologie de l'assassin l'action principale de l'œuvre.
•La forme d'un drame
Comme dans la tragédie, l'action débute in medias res, et les parties 2 à 6 en évoquent les 5 actes. L'ironie tragique intervient souvent (les circonstances ayant facilité le passage à l'acte du personnage , l'assassinat d'une innocente , les hypothèses exactes de Razoumikine concernant le meurtre, etc.).
•Suspens et effets de retardement
L'aveu est freiné par la juxtaposition d'intrigues et par un coup de théâtre : le faux aveu du peintre Nicolaï.
Le juge d'instruction Porphyre Simionovitch mène une guerre psychologique contre le héros.
•Une victime de la société
Misanthrope, le héros est aussi atteint par la souffrance des opprimés. Le meurtre est un acte pathétique : il est le geste de celui qui ne trouve pas d'autre moyen pour échapper à l'ignominie sociale et qui échoue dans sa volonté de s'en affranchir.
•Une victime de sa conscience
Le héros veut affirmer sa liberté en tuant, mais sa conscience le trahit.
Il est révélateur de la déchirure intérieure du personnage : Raskol, en russe, signifie « schisme ».
•Le coup de hache
En tuant, le héros tranche son dernier lien à l'humanité.
•Fantasme
L'idée du crime est née du rêve. En tuant, le personnage se coupe de la réalité. Certains épisodes prennent une dimension fantastique : l'homme du souterrain traitant le héros d'assassin. Il incarne la part obscure de l'homme, évoquée dans Notes d'un souterrain (1864).
La famille Mameladov, à laquelle appartient Sonia, incarne ces fléaux de la pauvreté que sont l'alcoolisme, la maladie et la prostitution. La famille du héros est d'autant plus vulnérable qu'elle se compose de femmes : sa sœur, Dounia, et Pulchérie Alexandrovna, sa mère.
•L'étudiant
Razoumikine. Son nom annonce le bon sens russe qui l'anime (Razoum = « raison »). Il épouse Dounia. Tous deux suivent le héros en Sibérie où les richesses sont inexploitées. Il est l'avenir de la Russie.
•Les nantis
Loujine, caricature des idées progressistes, est l'affairiste capitaliste. Il souhaite épouser Dounia (un mariage qui équivaudrait à de la prostitution légale selon le héros), mais sa bassesse le discrédite. Svidrigaïlov est le hobereau dépravé, lui aussi épris de Dounia. Personnage ambigu, il a finalement recours au suicide.
•Les hommes de loi
Le plus important d'entre eux est le juge d'instruction Porphyre Simionovitch. Habile tacticien, il croit aux méthodes d'enquête traditionnelles.
Prostituée moralement pure, elle fait figure de Marie-Madeleine. Sa lecture de Lazare symbolise la résurrection future du héros. En Sibérie, les bagnards la voient comme une sainte.
•La Sibérie terre promise
C'est une terre vierge de tous les personnages négatifs du roman. À Pâques (résurrection du Christ), Raskolnikov va y découvrir son amour pour Sonia, par lequel il peut s'ouvrir au monde et à Dieu.
Sur fond de détresse sociale, Crime et châtiment pose, via le cheminement psychologique d'un coupable, la question du libre-arbitre, de l'homme déchiré entre sa capacité à faire le mal et à rechercher Dieu.

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