Cicéron et Verrès - Maxicours

Cicéron et Verrès

En 70 av. J.-C. , les Siciliens qui s'estimaient avoir été volés par Verrès alors qu'il était propréteur de leur province (de 73 à 70 av. J.-C.) demandent l'aide de Cicéron.

 

1. Les protagonistes
a. Qui était Cicéron ?
Marcus Tullius Cicéro est né en 106 av. J.-C. à Arpinum, ville du Latium. Il était ce qu'on appelait un homo novus « un homme nouveau », c'est-à-dire qu'il a été le premier de sa famille à faire carrière dans la politique. Il a parcouru le cursus honorum (la carrière des honneurs), puisqu'il a d'abord été questeur en Sicile en 75 av. J.-C., puis édile en 69 av. J.-C., préteur en 66 av. J.-C. et a finalement été élu consul en 63 av. J.-C.
Cicéron n'était pas seulement un homme politique, il était aussi avocat ; un certain nombre de ses plaidoiries nous sont parvenues.
Au moment du procès, en 70 av. J.-C., il venait d'être élu édile pour l'année 69 av. J.-C.

 

b. Qui était Verrès ?
Caius Verrès est né en 119 av. J.-C., c'était un homme politique : il a été questeur en 84, date à laquelle il a quitté le parti démocratique de Marius pour rejoindre le camp aristocratique de Sylla ; proquesteur en Asie (79 av. J.-C.), préteur en 75 av. J.-C. et propréteur en Sicile de 73 à 70 av. J.-C. À l'occasion de chaque fonction, Verrès avait commis des vols et autres forfaits.

 

c. Les faits
Après avoir exercé sa charge de préteur en 75 av. J.-C., Verrès a obtenu, comme c'était l'habitude à l'époque, la propréture de la Sicile, riche province. Il s'est arrangé pour y rester de 73 à 70 av. J.-C. ; ce qui lui a permis d'amasser une fortune immense au dépend des Siciliens. Après son départ ceux-ci ont fait appel à Cicéron dont la questure en Sicile avait laissé un bon souvenir.
Les Siciliens accusaient Verrès de les avoir volés, essentiellement des œuvres d'art.

 

2. Le procès
Verrès, qui était soutenu par les aristocrates, a tenté de plusieurs façons d'échapper à un procès défavorable pour lui.
Il a d'abord essayé d'obtenir comme accusateur un de ses anciens questeurs et ami : Quintus Caecilius Niger. Celui-ci aurait fait acquitter Verrès. Mais Cicéron a voulu assumer l'accusation que lui avaient confiée les Siciliens, il a obtenu gain de cause après le premier discours de cette affaire : Divinatio in Caecilium, le mot divinatio désignait un débat judiciaire pour déterminer qui serait l'accusateur.

Il a ensuite essayé de faire repousser le procès jusqu'à l'année suivante, 69 av. J.-C., année du consulat d'Hortensius, avocat de Verrès et de Quintus Caecilius Metellus, favorable à l'accusé. En 70 av. J.-C., Pompée et Crassus, les consuls, étaient plutôt du côté des démocrates. Malgré l'opposition du propréteur de Sicile, Cicéron a réussi à faire en cinquante jours une enquête qui lui a permis d'obtenir un dossier solide contre l'accusé.

Le procès a commencé le 5 août 70 av. J.-C. À ce moment-là, c'était encore la loi de Sylla qui régissait le tribunal, favorable aux aristocrates. Cicéron a prononcé le deuxième discours de l'affaire, le premier du procès : Actio prima. Pendant ce temps , Pompée et un ancien consul, Cotta, ont fait passer une loi qui modifiait la composition des tribunaux au profit des démocrates. Le troisième jour du procès, Verrès s'est retiré, quelques jours plus tard il s'est exilé à Massilia où il est resté plus de vingt ans ; le tribunal l'a néanmoins condamné à rembourser ce qu'il avait volé. De cette affaire, il reste, outre les deux discours cités, cinq discours de Cicéron qui n'ont pas été prononcés  et qui font partie de l'Action secunda :

 

  • De Praetura urbana « La Préture urbaine » : la préture de Verrès à Rome,

     

  • De Juris dictione Siciliensi « La Justice en Sicile »,

     

  • De Re frumentaria « L'Approvisionnement en blé »,

     

  • De Signis « Les Œuvres d'art »,

     

  • De Suppliciis « Les Supplices ».

Ces cinq discours sont en fait les rapports de l'enquête effectuée par l'orateur en Sicile et publiés après le procès sous forme de discours.

Verrès a été une dernière fois victime de sa passion ; en effet Marc-Antoine a ordonné son assassinat parce qu'il avait refusé de lui donner des vases de Corinthe.

 

L'essentiel

Après avoir terminé sa charge de propréteur en Sicile en 70 av. J.-C., Verrès se voit accuser de vol par Cicéron, à la demande des Siciliens.
Malgré les manœuvres du magistrat pour gagner le procès, Cicéron parvient à ses fins rapidement puisque l'accusé, se voyant perdu, préfère quitter le tribunal et s'exiler à Massilia. Un seul discours a été prononcé devant le tribunal, les autres ont été ensuite publiés par leur auteur.
Victime de sa passion pour les œuvres d'art de prix, Verrès meurt assassiné en 43  av. J.-C. sur ordre de Marc-Antoine auquel il avait refusé de beaux objets d'art.

 

Repères :

73 à 70 av. J.-C. : Verrès est propréteur en Sicile.
70 av. J.-C. : les Siciliens qui avaient été volés par Verrès demandent l'aide de Cicéron pour faire condamner le voleur.
5 août 70 av. J.-C. : début du procès.
7 août 70 av. J.-C. : Verrès ne se montre pas au procès.

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